Brulhatour

Dans cette énième Room sur ClubHouse, on m’a demandé de vous parler de l’énergie à travers ce billet hebdomadaire. L’énergie nécessaire pour produire un podcast. J’ai demandé pourquoi. Et on m’a répondu : "parce qu’aujourd’hui, on reçoit Pénélope Bœuf et que Pénélope Bœuf est très énergique". Démerde-toi avec ça !


Du cœur à l’ouvrage

En y réfléchissant un peu, c’est vrai, si vous avez deux de tension et si vous souhaitez vous engager dans n’importe quel projet ou, dans ce cas, vous lancer dans le podcast, ça risque d’être un peu compliqué, si vous manquez d’énergie. Pour bien comprendre ma démonstration, il faut d’abord prendre la mesure de la vitesse dans lequel évolue l’univers du podcast. Dans le monde numérique, tout va un peu plus vite que dans le monde classique. Une fois que vous avez compris cette mécanique, vous saurez où vous allez mettre les pieds et si vous êtes apte à suivre la cadence.
 
C’est quoi être énergique ? C’est avant tout un état d’esprit. Pêle-mêle, vous êtes énergique parce que vous êtes observateur, vous êtes curieux dans le bon sens du terme. Parce que vous anticipez ce qui va arriver, vous savez dégager du temps et le moduler. Parce que vous êtes discipliné. Et, plus curieusement, parce que vous êtes en bonne santé : "Les neuf dixièmes de notre bonheur reposent sur la santé. Avec elle, tout devient source de plaisir" disait Schopenhauer qui ajoutait : "Point de santé, si l'on ne se donne tous les jours suffisamment de mouvement". L’énergie, ce serait donc le mouvement. Vraisemblablement, le mouvement qui vous permet d’aller de l’avant.  
La santé dans le travail c’est celle qui détermine vos résultats. Sans douleur, on produit plus et mieux. Ça fonctionne dans tous les domaines et donc, dans celui du monde très énergique du podcast.
 
Peut-on être un podcasteur énergique toute une saison ? Oui. Peut-on être un podcasteur énergique durant toute une vie ? Non. Le travail de haute-intensité, imposé par un monde numérique, n’est pas tenable sur le long terme.
Cependant à court ou à moyen terme, il l’est. Pourquoi ? Parce que l’audience et une bonne monétisation sont au rendez-vous et qu’elles catalysent le podcasteur. Ce sont même les principales raisons qui lui permettent de tenir. Finalement, l’énergie, c’est aussi un cercle. Un cercle vertueux ou vicieux. Entre les deux, la ligne de crête n’est pas large. Et comme dans toute activité, il faut trouver un équilibre. Plus vite vous trouverez votre équilibre et plus vous inscrirez dans la durée. CQFD.
 
S’il y a bien un élément à respecter lorsque l’on se lance dans le podcast, c’est la régularité, autrement dit, le rythme (dynamique ou pas) de mise en ligne de la production. C’est vous qui choisissez. C’est un peu comme le journal télévisé : tous les jours à 13h ou à 20h. C’est un peu comme votre quotidien : accessible tous les matins à la même heure dans votre Maison de la presse. C’est aussi un peu comme à la radio : comme Lucien Jeunesse qui a présenté pendant 30 ans, tous les jours, Le Jeu des 1 000 francs et qui terminait son émission par la phrase devenue célèbre : " À demain, si vous le voulez bien".
Cet animateur, qui était né en 1918, avait d’ailleurs tout compris : à la fin, c’est toujours l’auditeur qui décide !

Vous voulez de l'enthousiasme ? C'est par que ça se passe...

Rédigé par Brulhatour le Mercredi 14 Décembre 2022 à 13:05 | Commentaires (0)

J’ai la très vague impression que vouloir enregistrer un podcast en mobilité c’est d’abord vouloir se compliquer la tâche… Quel est l’intérêt d’ailleurs d’enregistrer et donc de podcaster en mobilité ? À vrai dire, en principe, il y a peu d’intérêt parce que la mobilité fait souvent perdre ses repères et bouleverse ses habitudes. Néanmoins, il y a quelques exceptions…


Enregistrer un podcast mobilité

Je voudrais vous parler d’une série qui a été entièrement enregistrée en mobilité. Pas la vraie-fausse mobilité. La vraie mobilité : celle qui vous impose de trouver des solutions, sous la pluie ou sous le soleil et loin du confort d’un bureau chauffé ou d’un studio éclairé. Celle qui vous impose de trouver absolument, et tous les jours, de l’énergie pour alimenter votre enregistreur, pour faire tourner votre logiciel de montage, accéder à une connexion pour envoyer vos sons sur une plateforme. Ça, c’est de la vraie mobilité. Qui fait ça ? Personne ou presque. Mais, il y a un exemple qui m’a marqué ces derniers mois, celui d’Hervé Pauchon.
Pauchon s'est rendu célèbre grâce à sa chronique intitulée Un temps de Pauchon sur France Inter, entre 2007 et 2019.
 
Le journaliste avait déjà une certaine expérience de la mobilité parce qu’il a passé ces 12 ans sur France Inter à sortir des studios pour interroger celles et ceux qu’il croisait au hasard de ces rencontres. Pauchon, c’est donc pas un perdreau de l’année.
Alors, il a recommencé du 21 mars 2022 au 25 mai 2022 et a donné naissance à un podcast qui a connu un très grand succès. Podcast intitulé De Saint-Jacques à Compostelle. Pauchon a marché 1 840 km pendant 66 jours. Il a réalisé plus de 20 heures de podcast en mobilité qui ont comptabilisé plus de 600 000 écoutes et qui a attiré, ce podcast, 25 000 auditeurs quotidiennement.
 
Un vrai succès donc, entièrement et exclusivement réalisé en mobilité. Si vous voulez vous inspirer d’une stratégie qui a fonctionné, c’est vers celle-ci qu’il faut aller.
Le 21 septembre dernier, Pauchon a dépassé le million d'écoutes. Pour fêter ça, il propose une nouvelle balade tous les mercredi matin durant laquelle il demande aux gens qu’il croise : "Qu'est-ce qui vous rend heureux aujourd'hui ?". Pauchon prévoit de repartir en vadrouille avec son enregistreur pour une grande aventure au printemps 2023.
 
Je vous pose un billet sur la table que Pauchon n’a pas tout misé sur l’aspect technique de son podcast. Pourtant, il a sorti près de 70 épisodes jusqu’à Compostelle. Je peux même vous dire que l’aspect technique était très secondaire dans sa démarche. Ses seules problématiques quotidiennes à résoudre, étaient de rencontrer des gens intéressants, de trouver des angles originaux, des choses intéressantes à raconter et, probablement de trouver de l’énergie pour enregistrer, monter et diffuser. Tout le reste, c’est de la littérature. Parce que vous ne pourrez jamais retrouver en extérieur les mêmes conditions que celles qui vous guident instinctivement dans votre bureau ou dans votre studio.
 
Ça veut dire quoi ? Ça veut dire que l’auditeur se fout comme de l’An Quarante de la façon dont vous enregistrez votre podcast. Ses seules exigences se comptent sur les doigts d’une main : 1/ un confort d’écoute (un son de qualité), 2/ un sujet intéressant (pas ennuyeux à écouter) et 3/ une promesse (celle que demain ce sera encore mieux qu’aujourd’hui).
Le podcast de Pauchon a réuni (en mobilité) ses trois conditions. Alors que nombreux sont les podcasts enregistrés en studio chauffé qui ne parviennent même pas à aligner ces 3 priorités.
 
Dans son sac, Pauchon avait un enregistreur, un PC portable et un smartphone. Mais, ce ne sont pas ces trois outils qui ont permis de péter le score. Ces outils ont été seulement des facilitateurs. Dans un environnement extérieur, Pauchon a su préserver ce qui fait l’ADN d’une production à succès : un confort d’écoute, un sujet intéressant et une promesse tenue jusqu'au dernier épisode. Ces trois choses mises les unes dans les autres ont généré plus d’un million d’écoutes.
 

Rédigé par Brulhatour le Mercredi 7 Décembre 2022 à 13:24 | Commentaires (0)

Oui, forcément parce que le podcast est un nouveau média. Alors, par définition, c’est un média alternatif. Un média alternatif renvoie toujours dans l’esprit des utilisateurs à un nouveau média, autrement dit, à une solution nouvelle et donc, alternative. Une alternative, c’est un choix supplémentaire entre deux ou plusieurs solutions ou ici entre deux ou plusieurs supports. Alors oui, le podcast se positionne comme un média alternatif.


Le podcast comme média alternatif ?

Mais alternatif à quoi d’abord ? À la presse ? À la télévision ? Au web ? À la radio ? C’est curieux parce qu’aujourd’hui les radios traditionnelles proposent des podcasts. La télévision traditionnelle transforme certaines émissions en podcasts. La PQR traditionnelle produit désormais du podcast. Si tout le monde se met à faire du podcast, alors le podcast n’est plus alternatif. Ce n’est pas si simple… Mais, oui, le podcast est alternatif mais pas pour les raisons que l’on croit.
 
Tellement alternatif que le podcast fonctionne sans règles précises… À la grande différence des autres médias qui, eux, sont soumis à des codes et à des règles : la durée par exemple. Dans le secteur du podcast, il y a encore beaucoup de liberté. Un peu comme celle qui caractérisait les radios libres au début des années 80. Ici, on fait un peu ce que l’on veut. Souvent avec des bouts de Scotch. Par exemple, la durée n’est pas un frein à la création. Elle peut fortement varier en fonction des épisodes, des invités, des sujets, des saisons… L’autre liberté qui fait du podcast un média alternatif, c’est le choix des sujets. Les thèmes qui peuvent y être traités sont parfois à des années-lumière de ceux abordés dans les médias, on va dire, classiques.  Et puis, le podcast est alternatif parce qu’il ne s’agit pas d’être obligatoirement chroniqueur, journaliste ou animateur pour se lancer dans l’aventure contrairement, encore une fois, aux médias dits classiques qui exigent souvent une formation avec une façon de faire ou de dire.
 
Un OVNI dans le paysage
 
Tout cela imbriqué l’un dans l’autre, fait du podcast, une sorte d’OVNI dans le paysage médiatique. Et, c’est probablement, une des raisons de son succès. C’est ainsi que la voisine du cousin de la femme du boulanger peut, sans aucune formation mais avec un relatif engouement, se lancer dans le podcast. Forcément, ce qu’elle va produire va certainement détonner. Et c’est souvent cela qui provoque le succès d’un podcast. Il devient alternatif à partir du moment où il ne copie pas et où il ne s’inspire pas de ce que font les grands médias. Si vous faites la même chose, on sort de l’ambition du podcast qui se démarque par ces différences. 
 
Le podcast est-il un moyen de lutte ?
 
Certainement, c’est un outil supplémentaire pour celles et ceux qui défendent une cause ou en combattent une autre de se faire entendre. Se faire entendre notamment du jeune public. Pour résume,r très schématiquement, faire du podcast n’exige pas obligatoirement d’avoir une solide formation. Un peu de temps et surtout de l’engagement suffisent.
On peut ainsi imaginer des habitants d’un pays en guerre utiliser ce média alternatif pour transmettre des informations. Et puis, le podcast exige peu de moyens techniques. Ainsi, il est possible avec son Smartphone de produire un son assez rapidement et quel que soit l’endroit où se trouve le podcasteur.
À coup sûr, dans un futur proche, le podcast deviendra aussi un outil pour faciliter l’éducation.
 
Enfin, la survie du podcast ne dépend que de l’outil qui permet sa réception : le téléphone. C’est certainement par ici, demain, que passera le gros des podcasts. Il dépend aussi et surtout de sa capacité à demeurer un média alternatif, pour rester différent…

Rédigé par Brulhatour le Mercredi 30 Novembre 2022 à 13:03 | Commentaires (0)

De plus en plus de titres que les auditeurs entendent à la radio ont des durées qui passent sous la barre des 2’30. Même les titres francophones semblent suivre la mesure : Claudio Capéo avec "Laisse aller" à 2’28, Suzane avec "Belladonna" à 2’30, Jennifer avec "Sauve qui aime" à 2’37 ou encore Angèle avec "Libre" à 2’42.


Plus c'est court, plus c'est bon

Je prépare actuellement pour le prochain magazine de La Lettre Pro de la Radio un article sur l'évolution de la durée des titres diffusés à la radio. C'est assez surprenant de constater que la durée moyenne a sensiblement diminué ces dernières années. D'ailleurs, cette observation a été faite par de nombreux spécialistes. En 2018, Michel Tauberg, ingénieur à San Francisco, a réalisé une analyse des données du Billboard Hot 100, des données de Spotify et s’est intéressé aux paroles des chansons pour dessiner une tendance.
Selon lui, les résultats indiquaient de grands changements. "En utilisant les données Spotify pour déterminer la longueur d'une chanson, puis en pesant ces données en fonction du nombre de semaines passées dans le classement Hot 100, nous pouvons voir que la durée moyenne d'un titre diminue régulièrement chaque année. De bien plus de 4 minutes à environ 3 minutes et demie, la chanson à succès moyenne devient nettement plus courte. De même, la longueur des titres des chansons change. Les nouvelles chansons à succès sont plus susceptibles d'avoir 2 mots dans le titre au lieu de 3".
Pour l’ingénieur, les chansons qui apparaissent dans le Billboard Hot 100 auraient perdu environ 40 secondes depuis 2000, avec une moyenne de 3’07 pour les 50 meilleurs titres de l’année 2021. À cela, il faudrait aussi ajouter que l'énergie moyenne d'une chanson aurait baissé alors que sa dansabilité aurait augmenté.
Reste que la durée moyenne des chansons populaires n'a cessé de diminuer au cours des dernières années, la part des chansons de moins de trois minutes dans le top 10 est ainsi passée de 4% en 2016 à 38% en 2022 à ce jour, selon Hit Songs Deconstructed.

Rédigé par Brulhatour le Lundi 28 Novembre 2022 à 18:45 | Commentaires (0)

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