Sur France Culture, J'ai répondu aux questions de Benoît Grossin dans le journal de 08h, ce samedi 5 juin. Il s'agissait d'évoquer le développement de la radio numérique en Europe (DAB+, RadioPlayer et radio hybride). La radio numérique sera un marqueur de la prochaine décennie radiophonique.
L'interview est accessible ICI (à partir de 13'00).
Mon complément :
En Europe, durant la dernière décennie, la radio n’a jamais connu autant d’évolutions sur le plan technologique. L’arrivée du haut-débit, bientôt de la fibre et de la 5G a considérablement bouleversé la façon de travailler mais aussi la façon de diffuser. Deux stratégies de diffusions numériques se développent actuellement en Europe, à un rythme soutenu.
D’abord, le DAB+. Cette technologie prend forme dans de nombreux pays en Europe. Le DAB+ c’est (un peu) comme la FM que les auditeurs connaissent mais avec une qualité sonore numérique. Pour schématiser, ce que la télévision a connu il y a quelques années en passant d’une diffusion analogique à une diffusion numérique (la TNT), la radio européenne prend aujourd’hui le même chemin. Certains pays sont très en avance, d’autres moins.
En Allemagne, en juillet, 46.9% des ventes de récepteurs radios étaient compatibles DAB+, un record. Le taux de croissance le plus fort est celui de l'Italie (+171%), suivi de la République tchèque (+78%). En Belgique, l’écoute en DAB+ a progressé tant est si bien qu’on réfléchit déjà à l’arrêt de la FM. En Suisse (ou les trois quarts des programmes de radio sont écoutés en mode numérique), la SSR arrêtera ses émetteurs FM en août 2022, les radios privées en janvier 2023 au plus tard. Pour accompagner cette mutation, l’OFCOM mène une campagne d’information pour préparer le public.
En France et en 2020, 13% des auditeurs sont équipés en poste fixe DAB+, mode de diffusion dont le déploiement métropolitain s’est accéléré depuis 2018 et qui couvre aujourd’hui près de 30% de la population métropolitaine.
Le Conseil supérieur de l’audiovisuel a fixé au 15 juillet 2021 la date d’entrée en vigueur des autorisations d’émettre en DAB+ de 25 radios sur le territoire métropolitain. En Europe, le DAB+ on ne pourra plus y échapper. La technologie est présente dans tous les nouveaux véhicules mis sur le marché depuis ce 20 décembre 2020 comme l’indique le Code Européen des Communication Électroniques.
Ensuite, Radioplayer. En France, l'application RadioPlayer a été lancée le 8 avril dernier. La France est le 14e pays en Europe à se doter de cet outil qui a vu le jour en Grande-Bretagne. L’objectif est de rassembler sur une application le maximum de radios. En France, par exemple, c’est une société dénommée Cosmos (dont les radios sont actionnaires) qui développe Radioplayer France, application qui regroupe déjà plus de 200 radios, qui représentent 80% de l’audience globale. En Europe, cette application permet une écoute immersive en intégrant des données associées et des métadonnées avec, par exemple, le nom des émissions, ou des artistes et des titres, la grille des programmes à 7 jours avec détails et le replay des émissions. Pourquoi cette initiative ? Déjà parce que techniquement (c’est ce que l’on appelle la radio sur IP) c’est possible et puis aussi parce que l’écoute devient de plus en plus numérique. En France, selon Médiamétrie, la part des supports numériques dans l’écoute de la radio progresse sensiblement. Elle s’élève désormais à 17.4% du volume total d’écoute contre 15.0%, l’an dernier.
Et puis aussi, il faut rappeler que la présence de la radio dans la voiture est essentielle pour l'avenir du media. La radio, en France, comme en Europe, c’est le média de la mobilité par excellence. Il faut donc que la radio y garde sa place. C’est un défi de la prochaine décennie. C’est pourquoi RadioPlayer a signé plusieurs accords avec les constructeurs automobiles européens comme BMW ou WV. Eu Europe, RadioPlayer est désormais implantée en Allemagne, Irlande, Autriche, Norvège, Belgique et donc depuis le 8 avril dernier en France.
En Europe, la radio dite "hybride" semble aussi se dessiner. C’est un mélange des trois : FM (le flux hertzien analogique), DAB+ (le flux hertzien numérique) et IP (le flux par Internet). Les autoradios seront assez intelligents pour choisir le flux le flux le plus adéquat (sur le plan sonore). Je prendrai l’exemple d’un automobiliste allemand qui partirait de Munich en écoutant la radio publique et qui pourra arriver par exemple à Strasbourg en continuant à l’écouter via l’IP. Pareil pour un automobiliste français qui passerait la frontière espagnole : il pourra continuer écoutant France Culture jusqu’à Madrid s’il le souhaite ce qui était impossible il y a encore quelques années…
Enfin, il faut souligner la création du groupe des régulateurs européens des services de médias audiovisuels. Il a été créé par une décision de la Commission européenne du 3 février 2014. Il rassemble les autorités de régulation de 28 pays, dont le CSA pour la France. Il a un rôle consultatif mais c’est bien la preuve que les médias et notamment les ondes des radios ne s’arrêtent plus aux seules frontières des pays où elles sont implantées.
Mon complément :
En Europe, durant la dernière décennie, la radio n’a jamais connu autant d’évolutions sur le plan technologique. L’arrivée du haut-débit, bientôt de la fibre et de la 5G a considérablement bouleversé la façon de travailler mais aussi la façon de diffuser. Deux stratégies de diffusions numériques se développent actuellement en Europe, à un rythme soutenu.
D’abord, le DAB+. Cette technologie prend forme dans de nombreux pays en Europe. Le DAB+ c’est (un peu) comme la FM que les auditeurs connaissent mais avec une qualité sonore numérique. Pour schématiser, ce que la télévision a connu il y a quelques années en passant d’une diffusion analogique à une diffusion numérique (la TNT), la radio européenne prend aujourd’hui le même chemin. Certains pays sont très en avance, d’autres moins.
En Allemagne, en juillet, 46.9% des ventes de récepteurs radios étaient compatibles DAB+, un record. Le taux de croissance le plus fort est celui de l'Italie (+171%), suivi de la République tchèque (+78%). En Belgique, l’écoute en DAB+ a progressé tant est si bien qu’on réfléchit déjà à l’arrêt de la FM. En Suisse (ou les trois quarts des programmes de radio sont écoutés en mode numérique), la SSR arrêtera ses émetteurs FM en août 2022, les radios privées en janvier 2023 au plus tard. Pour accompagner cette mutation, l’OFCOM mène une campagne d’information pour préparer le public.
En France et en 2020, 13% des auditeurs sont équipés en poste fixe DAB+, mode de diffusion dont le déploiement métropolitain s’est accéléré depuis 2018 et qui couvre aujourd’hui près de 30% de la population métropolitaine.
Le Conseil supérieur de l’audiovisuel a fixé au 15 juillet 2021 la date d’entrée en vigueur des autorisations d’émettre en DAB+ de 25 radios sur le territoire métropolitain. En Europe, le DAB+ on ne pourra plus y échapper. La technologie est présente dans tous les nouveaux véhicules mis sur le marché depuis ce 20 décembre 2020 comme l’indique le Code Européen des Communication Électroniques.
Ensuite, Radioplayer. En France, l'application RadioPlayer a été lancée le 8 avril dernier. La France est le 14e pays en Europe à se doter de cet outil qui a vu le jour en Grande-Bretagne. L’objectif est de rassembler sur une application le maximum de radios. En France, par exemple, c’est une société dénommée Cosmos (dont les radios sont actionnaires) qui développe Radioplayer France, application qui regroupe déjà plus de 200 radios, qui représentent 80% de l’audience globale. En Europe, cette application permet une écoute immersive en intégrant des données associées et des métadonnées avec, par exemple, le nom des émissions, ou des artistes et des titres, la grille des programmes à 7 jours avec détails et le replay des émissions. Pourquoi cette initiative ? Déjà parce que techniquement (c’est ce que l’on appelle la radio sur IP) c’est possible et puis aussi parce que l’écoute devient de plus en plus numérique. En France, selon Médiamétrie, la part des supports numériques dans l’écoute de la radio progresse sensiblement. Elle s’élève désormais à 17.4% du volume total d’écoute contre 15.0%, l’an dernier.
Et puis aussi, il faut rappeler que la présence de la radio dans la voiture est essentielle pour l'avenir du media. La radio, en France, comme en Europe, c’est le média de la mobilité par excellence. Il faut donc que la radio y garde sa place. C’est un défi de la prochaine décennie. C’est pourquoi RadioPlayer a signé plusieurs accords avec les constructeurs automobiles européens comme BMW ou WV. Eu Europe, RadioPlayer est désormais implantée en Allemagne, Irlande, Autriche, Norvège, Belgique et donc depuis le 8 avril dernier en France.
En Europe, la radio dite "hybride" semble aussi se dessiner. C’est un mélange des trois : FM (le flux hertzien analogique), DAB+ (le flux hertzien numérique) et IP (le flux par Internet). Les autoradios seront assez intelligents pour choisir le flux le flux le plus adéquat (sur le plan sonore). Je prendrai l’exemple d’un automobiliste allemand qui partirait de Munich en écoutant la radio publique et qui pourra arriver par exemple à Strasbourg en continuant à l’écouter via l’IP. Pareil pour un automobiliste français qui passerait la frontière espagnole : il pourra continuer écoutant France Culture jusqu’à Madrid s’il le souhaite ce qui était impossible il y a encore quelques années…
Enfin, il faut souligner la création du groupe des régulateurs européens des services de médias audiovisuels. Il a été créé par une décision de la Commission européenne du 3 février 2014. Il rassemble les autorités de régulation de 28 pays, dont le CSA pour la France. Il a un rôle consultatif mais c’est bien la preuve que les médias et notamment les ondes des radios ne s’arrêtent plus aux seules frontières des pays où elles sont implantées.
Rédigé par Brulhatour le Lundi 7 Juin 2021 à 06:29
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Que retenir d'un siècle d'aventure radiophonique ? À l'occasion de la Fête de la radio, les Éditions HF vous proposent de télécharger un Collector consacré aux 100 ans de la radio et aux 40 ans de la FM. Nous vous proposons de remonter le temps pour mettre en lumière les grandes dates de la radio française...
De Radiola au Jeu des Mille francs, de Radio Tour Eiffel à Salut les copains, de Radio Monte-Carlo à Bonsoir la planète… la radio a changé nos vies. Avant même sa naissance, elle s’est évertuée à être le reflet d’une France qui va de l’avant grâce aux expérimentations du général Ferrié. Le reflet d’une France qui résiste grâce à son rôle majeur durant la Seconde Guerre mondiale. D’une France insouciante qui s’amuse durant les années yéyé et d’une France qui s’interroge au confluent de deux siècles.
Et puis, il y a eu les radios libres. Beaucoup ont disparu. Peu ont laissé une empreinte indélébile. Pourtant, elles ont toutes marqué une génération d’auditeurs par des instants précieux que l’on enregistrait sur des cassettes que certains ont d’ailleurs intelligemment su préserver. Comme leurs grandes soeurs, les périphériques, elles ont apporté une nouvelle culture, là où il n’y en avait pas, ou pas suffisamment encore, comme dans les territoires ruraux. Parfois, elles ont fait naître, au son des grésillements, des passions, mieux, des vocations qui perdurent encore, 20, 30 ou 40 ans après.
La FM a eu deux vies en quatre décennies distinctes : la décennie de l’enthousiasme, la décennie du bouillonnement, la décennie des promesses et la décennie des interrogations. D’abord, les deux premières, que l’on qualifiera de “décennies analogiques”, faites d’euphorie pour beaucoup, d’ivresse pour certains. Elles ont nécessité un fort présentiel pour assurer manuellement la continuité des programmes 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7. Elles se sont terminées par un bouillonnement et une effervescence intacts chez les professionnels et un amour du média confirmé de l’auditeur.
Ensuite, deux autres décennies que l’on appellera les “décennies numériques”. Elles ont été marquées par les promesses par l’arrivée de nouveaux outils. Le logiciel a pris le pas sur l’individu, derrière la console, et l’a parfois supplanté. Ces 20 dernières années ont vu, comme jamais, se multiplier les innovations qui ont offert davantage de souplesse dans la mise en ondes des programmes. Elle se sont logiquement terminées sur l’émergence d’interrogations suite à une autre libéralisation, non juridiquement datée ni actée cette fois-ci, celles des flux. À quoi ressemblera la prochaine décennie qui conduira la FM vers son demi-siècle ? Probablement, cette nouvelle décennie qui s’amorce sera celle de la remise en question. Non pas de sa raison d’être mais de la façon dont elle atteindra demain les auditeurs.
Ce collector, élaboré patiemment et porté gaillardement par l’équipe des Éditions HF, célèbre à sa façon les 100 ans de la radio française et les 40 ans de la FM. Il est dédié à toutes celles et tous ceux qui ont aimé la radio, qui l’aiment encore et qui continueront toujours à l’aimer.
Et puis, il y a eu les radios libres. Beaucoup ont disparu. Peu ont laissé une empreinte indélébile. Pourtant, elles ont toutes marqué une génération d’auditeurs par des instants précieux que l’on enregistrait sur des cassettes que certains ont d’ailleurs intelligemment su préserver. Comme leurs grandes soeurs, les périphériques, elles ont apporté une nouvelle culture, là où il n’y en avait pas, ou pas suffisamment encore, comme dans les territoires ruraux. Parfois, elles ont fait naître, au son des grésillements, des passions, mieux, des vocations qui perdurent encore, 20, 30 ou 40 ans après.
La FM a eu deux vies en quatre décennies distinctes : la décennie de l’enthousiasme, la décennie du bouillonnement, la décennie des promesses et la décennie des interrogations. D’abord, les deux premières, que l’on qualifiera de “décennies analogiques”, faites d’euphorie pour beaucoup, d’ivresse pour certains. Elles ont nécessité un fort présentiel pour assurer manuellement la continuité des programmes 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7. Elles se sont terminées par un bouillonnement et une effervescence intacts chez les professionnels et un amour du média confirmé de l’auditeur.
Ensuite, deux autres décennies que l’on appellera les “décennies numériques”. Elles ont été marquées par les promesses par l’arrivée de nouveaux outils. Le logiciel a pris le pas sur l’individu, derrière la console, et l’a parfois supplanté. Ces 20 dernières années ont vu, comme jamais, se multiplier les innovations qui ont offert davantage de souplesse dans la mise en ondes des programmes. Elle se sont logiquement terminées sur l’émergence d’interrogations suite à une autre libéralisation, non juridiquement datée ni actée cette fois-ci, celles des flux. À quoi ressemblera la prochaine décennie qui conduira la FM vers son demi-siècle ? Probablement, cette nouvelle décennie qui s’amorce sera celle de la remise en question. Non pas de sa raison d’être mais de la façon dont elle atteindra demain les auditeurs.
Ce collector, élaboré patiemment et porté gaillardement par l’équipe des Éditions HF, célèbre à sa façon les 100 ans de la radio française et les 40 ans de la FM. Il est dédié à toutes celles et tous ceux qui ont aimé la radio, qui l’aiment encore et qui continueront toujours à l’aimer.
Ce mardi 1er juin, j'étais l'invité de "franceinfo Junior". Des écoliers, élèves de CM1-CM2 à l'école Benjamin Rabier à Gonesse en région parisienne, m'ont bombardé de questions sur l'histoire de la radio et son rôle au fil du temps. Merci à la journaliste Solène Cressant qui m'a aidé dans ce sympathique exercice...
Aujourd'hui lundi, alors que débute la Fête de la radio, Sidonie Bonnec, qui présente l'émission "Minute Papillon !" sur France Bleu, m'a gentiment demandé d'évoquer l'histoire de la radio en moins de 30 minutes. Exercice et pari difficiles à relever. Vous pouvez écouter ou réécouter l'émission en replay...
On a bien sûr survolé un siècle d'aventure radiophonique, et encore pas tout à fait, puisqu'on s'est attardés sur les débuts de la radio, des premiers essais à la Tour Eiffel, jusqu'à la fin de la Seconde Guerre mondiale.
L'émission de ce lundi 31 mai (c'est la première partie) est accessible ICI.
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