Brulhatour

Le nouveau et 136e numéro de La Lettre Pro de la Radio est accessible. À la Une, la journaliste Wendy Bouchard nouvellement arrivée à France Bleu. Dans ce numéro, coup de projecteur sur le déploiement du DAB+ métropolitain. Direction également la côte landaise pour fêter les 40 ans de FGL.Un panorama complet de l'actualité de la radio et de l'audio digital !


Comme en 1981. Ou presque…

Ce mois d’octobre, qui est généralement celui de la pluie et du vent, devrait être aussi celui d’un nouvel horizon ensoleillé pour la radio métropolitaine avec le lancement du DAB+ national, ce 12 octobre. Alors que beaucoup d’auditeurs, encouragés par quelques Cassandre du secteur, se plaignent d’un relatif immobilisme de la radio, cette dernière prouve, du haut de ses 100 ans, qu’elle sait toujours évoluer. Oui, le DAB+ est une des armes pour se défendre des GAFAM. On ne reviendra pas ici sur ces nombreux avantages et qualités face à une FM moribonde, essorée jusqu’à la dernière goutte.

Pour autant, l’inquiétude domine encore chez nos voisins du plat pays, pourtant très avancé sur le déploiement du DAB+, et où les radios indépendantes exigent un soutien financier franc et massif pour effectuer, dans de bonnes conditions, cette transition numérique. Inquiétude légitime, qu’ici en France, il ne faudrait pas mettre sous le boisseau. Mais il faut toujours faire le bonheur des auditeurs malgré eux. Rien ne saurait ralentir le déploiement métropolitain, même si la période ne s’y prête pas forcément, notamment pour les radios de catégorie A qui courbent l’échine, depuis plusieurs mois.

Ce 12 octobre donc, sur l’axe Paris-Lyon-Marseille en passant par Auxerre, Beaune, Dijon, Chalon-sur-Saône, Mâcon, Valence ou Orange, l’auditeur aura accès à 25 radios nationales (19 radios privées et 6 publiques). Une offre enrichie par l’arrivée de nouveaux programmes propulsés par AirZen, BFM Radio et Skyrock Klassiks. Le CSA a même pris de l’avance sur son calendrier : "Le 12 octobre, 465 radios émettront effectivement sur le DAB+ pour une couverture d’environ 40% de la population française, alors que nous avions pensé terminer l’année à 30%. Nous pensions être à 40% en 2023 et nous serons à 50% en 2022", rappelle Hervé Godechot, dans ce nouveau numéro.

Un vent de 1981 souffle en France. Espérons qu’il maintienne cette direction le plus longtemps possible en poussant ceux qui croient encore à la radio.

Téléchargez ce 136e numéro ICI.

Rédigé par Brulhatour le Vendredi 8 Octobre 2021 à 18:19 | Commentaires (0)

Un nouveau "Billet acidulé" dans cette nouvelle Room sur ClubHouse proposée par l'équipe du magazine LePOD. Aujourd'hui, mercredi, on m'a demandé de vous parler de la technique de l'interview. Un sujet qui mériterait un livre entier à lui seul ! Comme le disait François Rabelais, je vais tenter d'en tirer la "substantifique moelle" !


Mener une interview

Je vais utiliser une parabole pour illustrer mon propos. L’interview, c’est toujours un coup en 3 bandes, comme au billard. En 3 bandes parce qu’il ne faut jamais l’oublier, l’interview est l’affaire de 3 personnes : celui qui pose les questions, celui qui répond aux questions et… celui qui écoute la discussion. D’ailleurs, l’interview réussi, c’est celui qui réunit ces 3 conditions. Si l’une de ces 3 conditions n’est pas respectée, l’interview ne fonctionne pas. Autrement dit, lorsque vous posez des questions, vous devez prioritairement écouter les réponses que l’on vous donne mais aussi et surtout vous mettre dans la peau de l’auditeur, afin de donner ou pas, de nouvelles impulsions et de nouvelles orientations que vous n’aviez peut-être pas prévues. Certes, on ne doute pas que vos questions soient intéressantes… Mais pour qu’un interview soit réussi, il faut aussi que les réponses le soient également et que les échanges ne soient jamais ennuyeux.

D’ailleurs, dans l’interview, il y a une règle que vous ne maîtrisez pas : ce sont les réponses. C’est pourquoi, dans la presse, on parle souvent de "bon client" lorsqu’il s’agit de trouver un interlocuteur. Un "bon client", c’est l’assurance d’un bon interview. Parce  que ce "bon client" sait aligner les mots les uns derrière les autres, parce qu’il maîtrise son sujet, parce qu’il possède un vocabulaire (c’est rare) qui traduit facilement sa pensée, parce que sa voix engage l’écoute… Il y a de nombreuses raisons qui font le "bon client".

Donc, j’aurais tendance à vous conseiller, pour réussir votre interview, de trouver un "bon client". Un "bon client", c’est 60% de chances supplémentaires de réussir son interview. Cela veut dire, et vous le savez déjà, que l’interview doit être préparé, bien en amont de sa réalisation. C’est la règle. Ne croyez pas ceux qui vous disent qu’il vaut mieux ne rien préparer avant de poser vos questions. Ce sont soit des fainéants, soit des journalistes qui font preuve d’orgueil, de suffisance et de fatuité. Ces 3 défauts réunis donnent souvent naissance à des interviews "bon marché" et à la complaisance. Ça, c’est autre débat…
Je vais quand même vous donner ma définition du "bon client" : c’est une personne qui possède un vocabulaire qui matérialise sa réponse avec beaucoup de paraboles, des métaphores, des citations… qui facilitent la compréhension de l’auditeur. C’est une personne qui a, parfois, une certaine gouille et dont le message est tout sauf institutionnel. Une personne qui vous apprend quelque chose de nouveau.

Donc, première étape, trouvez le "bon client". Cela nécessite du temps, de la curiosité… j’allais dire d’un peu d’investigation dans le milieu que vous souhaitez découvrir. Informez-vous, creusez le sujet, questionnez autour de vous et infiltrez donc le milieu que vous traitez.
Deuxième étape, fouillez le sujet pour en rédiger les questions. Votre interlocuteur verra que vous vous intéressez à ce sujet, et ça le mettra en confiance. Dans la démarche d’interview,  il n’y a rien de pire qu’un interlocuteur stressé, pas à l’aise, pas correctement conditionné. Vous n’en tirerez rien, ou pas grand chose, et c’est là, à partir de ce moment, que l’interview deviendra ennuyeux.
Troisième étape, concentrez-vous sur ce qu’il vous dit et pas sur la prochaine question que vous avez notée. Dans le podcast, l’interview est généralement enregistré. Donc pas de panique. Au contraire, relancez-le souvent en attrapant au vol une information intéressante. On dit : "rebondir". Donc, rebondissez. Ceux qui sont interrogés donnent souvent des indices ou des pistes dans leur réponse. N’hésitez donc pas à vous en saisir et donc à "rebondir".

On pourrait parler pendant des heures des coulisses et des règles de l’interview. Il y aurait tant à dire… Mais, comme vous, derrière le micro, on doit "faire court". C’est d’ailleurs un mal de nos sociétés modernes : "le faire court".

Bon, derniers conseils pour la route. Vous avez remarqué ou vous remarquerez j’espère que l’interview c’est aussi un formidable exercice pour pointer les tics de langage. Il y en a des dizaines qui apparaissent au fil des discussions. Le traditionnel "euh" qui revient systématiquement. Le "alors" qui débute les questions ou le "quoi" qui referme les réponses ou le très agaçant "d’accord" du journaliste qui vient conclure la réponse de celui qu’il interroge.  

On n’a pas parlé du son. Le son d’un interview, c’est important autant que les questions puisqu’un bon son, c’est un confort d’écoute pour l’auditeur. L’enregistrement : on appuie deux fois sur le bouton. Une fois pour lancer l’enregistrement, une seconde fois pour l’arrêter. Laissez donc tourner l’enregistrement. Parfois, sans même poser de questions, on peut obtenir une bonne réponse sans rien n’avoir demandé, un son d’ambiance ou mille et une autres choses qui viendront muscler votre entretien. À vous de jouer !

Rédigé par Brulhatour le Mercredi 6 Octobre 2021 à 13:24 | Commentaires (0)

Bien installé dans le paysage de l'audio digital, le dernier numéro du podcast mensuel "Des Ondes vocast" propose un bilan de la rentrée radio et un très intéressant focus sur le lancement du DAB+ métropolitain, annoncé pour le 12 octobre prochain...



La radio d'hier, d'aujourd'hui et de demain, en un podcast. Des archives qui ont marqué la bande FM aux discussions autour des futurs possibles du média, "Des Ondes Vocast" est dédié aux passionnés de radio...
"Des Ondes Vocast", le podcast qui parle de radio, revient pour une 4e saison. Olivier Oddou prend les commandes de ce podcast créé par Anthony Gourraud en 2018. "Des Ondes Vocast" est disponible sur Google podcast, Apple podcast, Spotify, Deezer, YouTube et, bien sûr, sur vocast.fr.
Merci à Olivier Oddou pour l'invitation !


Rédigé par Brulhatour le Vendredi 1 Octobre 2021 à 21:07 | Commentaires (0)

Dans le monde du podcast, c’est une drôle d’idée de penser qu’il est nécessaire de prioriser l’écriture à la voix. D’ailleurs pourquoi perdre du temps à écrire alors qu’il faudrait d’abord se concentrer sur tout ce qui concerne la production sonore ? Voilà le postulat de départ. Je vais essayer de vous démontrer l’inverse. Que l’écriture d’un podcast doit toujours être la première étape d'une longue aventure…


L’écriture des podcasts

Pour bien comprendre la démarche, il faut répondre à cette question : que peut-on écrire avant d’enregistrer son podcast ? La question amène tes réponses hétéroclites. Quelques exemples… On peut rédiger un conducteur (c’est-à-dire le plan minute par minute de son podcast), on peut écrire le synopsis de son podcast. L’étape suivante, on peut même rédiger le scénario. On peut écrire le lancement, les articulations entre les différentes parties. Des dialogues aussi. On peut écrire les questions que l’on posera. On peut même écrire tout ce que l’on dira dans son podcast. Que peut-on écrire d’autre ? On peut rédiger le titre de l’épisode. On peut écrire le teasing de cet épisode… Vous le constatez, on peut écrire une multitude de textes.

Si vous êtes de ceux qui pensent être convaincus que produire un podcast c’est simplement et seulement lancer l’enregistrement et se laisser aller en papillonnant pendant 5, 10, 15, 20 minutes ou davantage encore, cela va vous être très compliqué de consacrer du temps à l’écriture. Oui, l’écriture, c’est d’abord du temps. Parfois, beaucoup de temps. C’est la base. Les fondations du podcast et ça évite d’être en roue libre. C’est un peu comme la carte géographique du marin. Pas de carte, et c’est l’inconnu.

Alors, il y a autant de façons d’écrire qu’il existe de styles de podcast. Tout dépend ce que vous avez choisi d’enregistrer. Prenons l’exemple de l’interview. Oui, il faut d’abord fouiller le sujet, prendre des notes et s’en inspirer. Oui, il faut réfléchir à des questions et les rédiger. Oui, il faut rédiger le lancement, ses relances, sa conclusion. La rédaction est partout.
Néanmoins, les podcasts ont tous un point commun auxquels ils ne peuvent échapper : le conducteur. On y trouve une multitude d’informations en fonction de l’avancement de l’enregistrement : le défilement du temps, le nom des invités, la durée des différentes parties, les extraits qui y sont intégrés. C’est un vrai travail. Un vrai plan de combat.

Plus le podcast est élaboré, plus il exigera un travail d’écriture. Mais n’allez pas pour autant penser que des podcasts de 60 secondes n’exigent aucun travail rédaction. Le podcast Culture Générale du réseau Choses à Savoir en est l’exemple parfait. C’est très court (souvent moins de deux minutes) mais cela demande un travail de recherche colossal et un travail rédactionnel tout aussi colossal qui sont la base du succès de son podcast.

Enfin, je rappelle que la mise en ligne d’un podcast ne peut pas seulement se résumer au titre et aux trois lignes de présentation. Rien ne vous empêche d’y joindre le synopsis, l’histoire complète ou même le conducteur que vous pourrez réécrire pour le rendre plus digeste. Si vous aimez ça, rien ne doit vous empêcher à écrire un article dédié qui va plus loin que le contenu du podcast, qui apporte une valeur ajoutée à la production sonore. Un texte accolé à un podcast, c’est bon pour l’auditeur (celui qui est curieux et qui veut se donner la peine d’aller plus loin pour chercher une plus-value). C’est bon aussi pour améliorer votre visibilité sur les moteurs de recherche, renforcer votre présence sur les réseaux sociaux ; c’est bon pour votre image aussi.

Est-ce que l’écriture de l’architecture de son podcast ou l’écriture consacrée à donner naissance à tout autre texte finiront obligatoirement aux oubliettes ? Non, justement. C’est là où il faut être imaginatif et essorer son travail comme on pourrait essorer une éponge afin d’en extraire tout le contenu, jusqu’à la dernière goutte. Ne rien perdre. Tout exploiter. Un exemple concret : ce que je suis en train de vous raconter, vous allez pouvoir, dans quelques secondes, le retrouver sous la forme d’un article mis en ligne, dans la foulée. Je vous démontre ici que rien ne se perd et que tout se transforme. Il faut comprendre cette philosophie. Dans ma démarche rédactionnelle, il n’y a pas de petits profits. Si vous deviez retenir une chose issue de ce billet acidulé, c’est bien celle-ci…

Des conseils pour faciliter votre travail rédactionnel

#1 Ayez toujours un support rapidement accessible pour y noter une idée de sujet, le nom d’un potentiel invité, une possible question à poser… Une idée ne se présente pas toujours deux fois. Autant ne pas l’oublier.

#2 Ecrivez avec régularité. Choisissez un jour de la semaine ou un moment de la journée qui seront exclusivement consacrés à un travail d’écriture. Fixez-vous des objectifs en termes de quantités de textes à produire.

#3 Ceux qui lisent beaucoup sont ceux qui écrivent vite. Lisez tout. Pas forcément ce qui vous intéresse. Posez-vous des questions sur le style, les mots, les tournures… employés.

#4 Ne négligez pas votre confort d’écriture. Une bonne assise, un plan de travail qui vous ressemble, un traitement de texte que vous aimez utiliser… sont autant d’éléments qui impactent sur la qualité du rédactionnel.

#5 Comme pour toute aventure humaine, il faut de l’auto-discipline. Ni trop, ni trop peu. Autrement dit, il faut trouver un bon équilibre. Se fixer des objectifs atteignables pour éviter la frustration et générer de la satisfaction du travail accompli.


Rédigé par Brulhatour le Mercredi 29 Septembre 2021 à 13:22 | Commentaires (0)

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