Brulhatour

Une nouvelle fois, je vais m'appuyer sur cette phrase de Michel Déon : "La lecture n'est pas un acte facile. Elle exige un engagement, de la solitude, de l'attention, de la curiosité, une disposition d'esprit". Pour le podcast, c'est la même chose...


Comment bien se préparer à lancer son podcast ?

Primo, j’aurais tendance à croire qu’avoir des projets, est une bonne chose. C’est une façon de se motiver et de sortir de la routine. Il y a deux moments dans l’année où l’on peut élaborer des projets et surtout les enclencher : en septembre pour la nouvelle saison et en janvier pour la nouvelle année. Ce sont les deux moments de l’année qui sont les plus emblématiques pour prendre ce que l’on appelle des bonnes résolutions. Et, parmi, ces bonnes résolutions, il y a celle qui consiste à lancer son et ses podcasts.

Secondo, je vous dirais que se décider à lancer un podcast, ce n’est pas une résolution insurmontable. Il y a des paris bien plus difficiles à tenir. D’abord, vous avez le choix entre deux possibilités. La première, c’est la série classique : un podcast quotidien, hebdomadaire, bimensuel, mensuel, bimestriel, trimestriel, semestriel… À vous d’en définir le rythme, et même si celui-ci est à ranger dans la catégorie des "irrégulomadaires". C’est, il me semble, et très largement, une parution régulière qui est la plus envisagée par les podcasteurs.
La seconde, c’est le podcast dont le sujet, la forme, le ton et la régularité changent à chaque fois. Là, c’est beaucoup plus rare. En septembre, vous pouvez produire un podcast sur la bande dessinée. Ce sera le seul. Et puis, le mois suivant, vous pouvez enchainer avec une interview sur un sujet aux antipodes de la BD. Dans ce second cas, c’est vous qui incarnez totalement le podcast. Et puis, tant mieux, parce que le podcast, c'est la liberté.
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Tertio, comme tout lancement, il est nécessaire de connaître un peu le marché. C’est même le minimum syndical. Pour lancer un podcast, il y a modus operandi à respecter. On ne va pas le répéter ici mais il faut penser à sa chronicité, à son appellation, aux visuels qui l’accompagnent, aux plateformes qui l’hébergeront, parfois à un site dédié… Ce n’est pas très compliqué. Mais, cela demande du temps. Le volume de temps consacré à cette aventure est très important. Croyez-en mon expérience, le monde du podcast est un monde qui privilégie davantage les coureurs de fond que les sprinters…
Pour le reste, si vous voulez vous démarquer sur ce marché, ne faites pas comme à la radio. Les podcasts natifs qui fonctionnent sont ceux qui justement se démarquent des productions radiophoniques. L’auditeur de podcasts est très exigeant. Beaucoup plus que ne l’est un auditeur d’une radio. Si celui-ci fait le choix de vous écouter, c’est généralement pour ne pas entendre ce qu’il entend déjà à la radio.

Quatro, très sincèrement, il faut savoir de quoi on parle. Si par exemple, vous parlez de bande dessinée c’est que vous connaissez bien ce marché. Vous en êtes probablement même un acteur ben positionné ce qui vous confère une sorte de légitimité, ou mieux, une vraie crédibilité qui porte votre message auprès d’une communauté.

Ne vous souciez pas de la problématique technique. Elle ne doit surtout pas être un frein. Tout se qu’on vous demande, c’est que l’auditeur bénéficie d’un confort d’écoute. Autrement dit que le son soit de bonne qualité. Tout le reste vient après. Ce qui est important c’est plus le contenu que le contenant. Si vous êtes intéressant, vous serez écouté. Pour être écouté, pour être regardé ou pour être lu, il y a une règle immuable que l’on a trop tendance à oublier : ne jamais être ennuyeux. Si vous l’êtes, vous ne serez pas engagé et donc pas engageant.
On le dit souvent ici : faites peu mais faites-le bien. Les auditeurs y sont toujours sensibles.

Pour terminer, l’aventure dans le monde du podcast est  toujours un parcours au long cours. L’important n’est pas forcément d’être motivé en septembre mais de le rester en octobre, en novembre, en décembre et jusqu’à la fin de la saison. Le fait de tenir dans la durée, c’est aussi, sans le savoir, un gage de crédibilité  que vous envoyez à des auditeurs potentiels.


Rédigé par Brulhatour le Mercredi 22 Septembre 2021 à 20:15 | Commentaires (0)

Voilà ! Nous avons livré les 3 premiers épisodes du podcast "Oppidum, l'Histoire du Bas-Limousin". Produit par la Podcast&RadioHouse, nous avons fait le choix, Philippe et moi, d'aller sur le terrain de la proximité. Nous avons déjà mis en boîte une petite quinzaine d'épisodes qui seront, chaque semaine, mis en ligne sur un site dédié ainsi que sur l'ensemble des plateformes...


"Oppidum" : mon nouveau podcast


Nous mettrons bientôt en ligne de nouveaux épisodes. Dans l'ordre, "Bonneval, une famille née dans la nuit des temps" puis nous enchaînerons jusqu'au mois de novembre avec focus sur les rues de Brive, sur le fleuve Dordogne, sur le sacre de Gondovald à Brive, sur deux affaires criminelles emblématiques de la Corrèze, sur la rivière Vézère, sur les monuments disparus à Brive ou encore sur les Années 70 dans la Cité Gaillarde. C'est une belle aventure qui devrait nous amener, espérons-le, jusqu'au mois de juin 2022. Comme toujours, les potentialités de sujets ne manquent pas. C'est le temps qui fait le plus souvent défaut !

Soulignons que nous avons fait le choix de confier la voix de l'habillage de ce podcast à Benoît Allemane. Une voix bien connue des Français. Soulignons aussi que le contenu du site dédié (ICI) devrait prochainement monter en puissance avec notamment la mise en ligne d'une accroche issue d'une phrase de Saint-Augustin qui, me semble-t-il, résume assez bien notre démarche :
 
"Les temps sont mauvais, les temps sont difficiles. Voilà ce que disent les gens. Vivons bien, et les temps seront bons. C'est nous qui sommes ces temps : tels nous sommes, tels sont les temps".



Rédigé par Brulhatour le Mercredi 15 Septembre 2021 à 19:10 | Commentaires (0)

Voilà un sujet qui n’est pas forcément abordé. C’est bien dommage. Il concerne la découvrabilté des podcasts. Ou l’art et la manière de découvrir des podcasts engageants, intéressants et, plus encore, qui répondent à vos choix, à vos goûts et à vos envies du moment, à vos envies dans l’instant.


La (difficile) découvrabilité des podcasts
On connaît tous cette douloureuse expérience qui consiste à passer beaucoup de temps à chercher le podcast qui répondra à nos envies et assouvira notre curiosité et notre appétit. On y consacre beaucoup d’énergie parce que ce n’est vraiment pas simple. Pourquoi ce n’est pas simple ? Parce que les outils à notre disposition ne sont pas encore suffisamment développés, on va dire élaborés, pour trouver vite fait bien fait, le podcast qui répond à tous nos critères et à nos aspirations.

C’est comme lorsque vous décidez de louer un film et de le regarder en streaming. L’offre, qui est souvent gargantuesque, devient naturellement un frein. Parce que le téléspectateur doit consacrer du temps, souvent plusieurs minutes, pour faire son choix. Et bien, dans le cadre de l’écoute d’un podcast, c’est le même processus : l’offre est tellement gigantesque que l’on ne sait pas vers quel podcast jeter son dévolu. Résultats : seuls les podcasts qui bénéficient d’une forte notoriété, c’est-à-dire d’un fort accompagnement, d'un imposant soutien médiatique, génèrent de l’audience. Les autres, la très grande majorité, passent sous les radars.

Tout cela a des conséquences désastreuses pour l’ensemble d’un marché, jeune marché qui est en train de structurer. Moins votre podcast génère de l’audience et moins il crée de l’engouement pour celui qui le porte (de la motivation si vous préférez, celle qui vous sert à le produire). Donc, plus l’engagement du podcasteur diminue et s’essouffle, plus celui-ci jette rapidement l’éponge. S’échanger la liste de ses podcasts préférés, les conseiller à ses amis, les partager sur ses réseaux sociaux est une solution mais, soyez-en sûrs, elle ne suffit pas et demeure un levier que l’on qualifiera d’epsilonesque.

Alors que faire ? D’abord, l’auditeur doit comprendre que ce n’est pas parce qu’un podcast génère de l’audience qu’il répond à ses goûts et à ses envies. C’est trop facile. Car à l’inverse, vous croiserez sur votre route d’auditeur des productions anecdotiques qui seront malgré tout, des podcasts qui répondront à vos attentes.
Dans le monde du podcast, et en particulier dans le monde complexe de l’auditeur, comme dans les pans d’une société civiilisée, il y a ce que l’on appelle une majorité silencieuse. Elle est toujours en attente d’évolutions. Ici, il s’agit d’évolutions techniques ou, on va dire, pour être plus précis, d’évolutions algorithmiques, qui lui permettraient d’écouter, encore davantage, des podcasts en accord avec ses choix. Et ça, c’est bon pour l’ensemble de l’industrie.

Enfin, pour que l’échange de podcasts fonctionne entre plusieurs individus (comme on le fait dans cette Room), il faut une condition sine qua non, indispensable, obligatoire, impérative : que ces individus appartiennent à la même communauté politique, philosophique, économique, sociale, sexuelle… à la même tribu, sinon ça ne fonctionne pas. C’est un peu comme les vidéos que l’on s’échange sur les réseaux sociaux ou sur les messageries. Si vous n’avez pas les mêmes affinités, les mêmes atomes crochus ou, a contrario, les mêmes antagonismes et les mêmes antipathies que ceux qui vous les envoient, ça ne fonctionne pas.

Vous le constatez en tant que producteur de podcasts, ou surtout en tant qu’auditeur de podcasts, il reste encore (beaucoup) de chemin à parcourir pour améliorer la découvrabilité des contenus issus des plateformes.
Pour illustrer mon propos, j’emprunterais une phrase à un ancien Premier ministre : "Notre route est droite, mais la pente est forte".


Rédigé par Brulhatour le Mercredi 15 Septembre 2021 à 13:35 | Commentaires (0)

Après 53 rooms depuis janvier 2021 et plusieurs milliers de participants, les rooms du POD. repartent de plus belle à partir ce mercredi 8 septembre. J'y interviens dans le cadre d'un billet acidulé que je vous propose de retrouver également ici, sur mon blog. Ce mardi, les participants m'ont demandé d'évoquer l'originalité...


Podcast : l’originalité à tout prix

D’abord, j’ai ouvert mon dictionnaire pour comprendre la signification du mot originalité. J’y ai trouvé : "Caractère de ce qui est original, d'une personne originale"… Clairement, ça ne nous aide pas vraiment. Pour ne pas être forcément plus précis, mais néanmoins pour tenter de lever le doute, on dira que "originalité" rime souvent avec "singularité". La singularité, c’est un trait particulier ou un caractère qui se distingue des autres. Ici, une façon singulière de produire un podcast.

La première question qu’il faut se poser, c’est celle-ci : faut-il être original ou singulier sur le marché du podcast pour donc, mieux (ou plus rapidement) se distinguer des autres, mieux être vu et mieux être entendu ? Probablement, oui. Parce que si vous vous positionnez sur un genre déjà fortement occupé et donc très densifié et concurrentiel, cela sera, logiquement, plus difficile pour s’y faire une place. En revanche, si vous choisissez une niche, vous vous y ferez une place plus rapidement et plus facilement mais cela sera aussi plus difficile pour générer de l’audience. Mais, vous pourrez vous consoler avec une audience davantage qualifiée.

Donc, vous devrez vous poser une deuxième question : est-ce que je veux produire un podcast avec la volonté d’atteindre une audience monétisable  ou est-ce que je produis un podcast pour m’adresser seulement à une communauté qualifiée ?

Une troisième question qu’il faut aussi se poser ici : comment se matérialise l’originalité dans le podcast ? La voix peut être originale. Le contenu peut être original. Le titre du podcast peut être original. Son visuel aussi. Les questions, le montage, la durée, les intervenants, les angles… Il y a beaucoup de d’ingrédients qui peuvent être originaux pour fabriquer "un podcast original".
Ce dont je suis persuadé, c’est que l’originalité, dans la vie, ne s’improvise pas. Elle repose sur un savant mélange de compétences et sur un vrai tour de main...

Vous pouvez bien sûr écouter ce qu’il se fait à gauche et à droite. C’est un bon réflexe pour humer l’air du temps et prendre la température d’un marché. Vous pouvez même vous en inspirer. Mais, comme l’écrivait Victor Hugo, "N’imitez rien ni personne. Un lion qui copie un lion devient un singe". Vous voilà prévenus.

L’originalité a-t-elle un prix ? Oui, assurément. Et, il est parfois élevé en investissements : je pense au temps et au budget qui y sont consacrés. Dites-vous bien que, dans nos sociétés modernes, tout a été fait, ou presque, et qu’il faut désormais repousser sans cesse les limites d’un terrain qui n’est pas forcément extensible à l’infini. D'autant qu'il faut également multiplier les efforts pour obtenir les faveurs d’un auditeur potentiel, de plus en plus sollicité et avec une paire d’oreilles de plus en plus affutées.

Faites ce que vous savez faire. Dans un premier temps, faites peu mais faites-le bien. Soyez vous même parce que, sans le savoir, vous êtes, peut-être, dans votre démarche, original. Vous ne pourrez pas répondre à cette question. Ce sont celles et ceux qui vous écouteront qui en jugeront et qui auront le dernier mot.
Ai-je été original dans ce billet ? Je ne le pense pas. L’originalité n’est pas obligatoirement une fin en soi. Vous pouvez le vérifier en survolant l’offre de podcasts. Peu le sont par rapport à la très grande majorité proposée. Cela signifie que ce n’est pas une obligation. Le but, c’est avant tout de tenir sa promesse et ne jamais être ennuyeux.
N’oublions pas que vouloir être original, à tout prix, dans son podcast, c’est ajouter un niveau de difficulté supplémentaire dans son processus de production. Donc, vive l’originalité. Ou pas !


Rédigé par Brulhatour le Mercredi 8 Septembre 2021 à 13:52 | Commentaires (0)

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