Brulhatour

On ne va pas revenir sur la définition du podcast natif. Si ? Bon, alors une (rapide) définition. On va dire que le podcast natif correspond à tout ce qui n’est pas diffusé à la radio. Forcément, ce n’est pas du replay, c’est-à-dire l’enregistrement d’une émission de radio que vous pouvez écouter ou réécouter quand vous en avez envie. Donc, tous les podcasts qui ne sont pas issus d’une grille des programmes sont définis comme des podcasts natifs.


Comment valoriser ses podcasts natifs ?
Dans la catégorie dites des podcasts natifs, on trouve de tout. C’est d’ailleurs un grand capharnaüm. C’est aussi ce qui fait le charme du podcast natif. Alors, pour faire simple, on va dire, qu’il y a le podcast natif fait de bric et de broc, au coin d’un table. Il y a le podcast natif qui dispose d’un budget de production : 10 20, 30, 40 ou 50 000 euros.
Le premier peut connaître une belle destinée grâce à un concours de circonstances. Le second doit obligatoirement connaître une belle destinée pour que le producteur puisse entrer dans ses frais et si possible faire un petit billet.

En règle générale, le podcast natif est toujours un produit très élaboré dans son scénario, dans son architecture sonore et même dans sa diffusion. C’est ainsi que France Culture a fait du podcast natif une de ses spécialités. Parce qu’un podcast natif, c’est un gros chantier qui exige un savoir-faire, un tour du main et surtout l’intervention de nombreux professionnels : des scénaristes, des preneurs de sons, des comédiens, parfois des bruiteurs, des monteurs.. bref de nombreux techniciens. Je vous invite d’ailleurs à écouter les aventures de Tintin et Milou qui font l’objet d’adaptations de haute volée. Il y a aussi des histoires pour les tout-petits, des enquêtes judiciaires, des fictions, des adaptations (on en parlait à l’instant) ou encore des podcasts natifs d’actualité.
Dans cette vaste catégorie, on observe que ces podcasts natifs sont souvent proposés sous la forme de séries ou de mini-séries et qu’ils sont, dans leur durée, beaucoup plus long, qu’une simple chronique à la radio.

En réalité, il n’y a pas de codes et c’est donc ce qui est intéressant parce que cela ne freine pas la création. Si à la radio, vous êtes cadenassé par le temps, c’est tout l’inverse dans l’univers du podcast natif. Il s’affranchit de tout ce qui rend monotone et réplétive la radio. C’est un espace de libertés tant pour celui qui en produit que pour celui qui en écoute. Même si, ne l’oublions pas, les deux doivent être attentifs à un cahier des charges. Pour le producteur, le cahier des charges, c’est d’être passionnant et engageant. Pour l’auditeur, le cahier des charges, c’est de pouvoir dégager du temps suffisant pour l’écouter. Les journées ne font que 24 heures, et même si votre podcast natif est passionnant (on n’en doute pas une seule seconde) ça ne résout pas le problème de temporalité de l’auditeur qui est toujours très sollicité.

Alors est-ce que le podcast natif a de l’avenir ? Probablement oui mais pour être certain d’apporter une réponse définitive, il faut que le marché, qui n’est pour l’instant qu’un marché émergent, puisse trouver sa place. Nul doute que cela prendra plusieurs mois voire plusieurs années. Mais, pour être sûr de s’installer comme un acteur durable sur ce marché, il faut y aller maintenant et ne pas avoir peur de proposer ce qui ne se fait pas ou plus à la radio. Pour ma part, je vous dirai qu’il serait intéressant de se pencher sur le podcast natif de proximité. Un podcast natif local, communal, départemental, régional… Bref, un podcast natif territorial. La territorialité, c’est la communauté. Et quand il y a une communauté, il y a forcément une audience.
Alors pour répondre à cette (difficile) question : "comment valoriser ses podcasts natifs ?" et bien je répondrai comme on valorise son bien immobilier, se famille, sa culture et son intelligence. Du travail, du temps, du travail, du temps, du travail, du temps…

Est-ce que je peux me faire l’avocat du diable ?

Y’a un niveau de complexité qui est palpable dans la publicité autour du podcast natif. De part les solutions techniques qui sont actuellement proposées. Quand on est un podcasteur, il faut (encore) faire des efforts pour comprendre la mécanique. Je pense donc qu’il va y avoir un écrémage quasi naturel. Des podcasteurs qui vont se dire : "bon, on fera ça la prochaine fois". Et puis, en ce qui me concerne, tous les podcasts que j’’ai l’habitude d’écouter, enregistrent moins (beaucoup moins) de 10 000 écoutes par mois, seuil symbolique à partir duquel on peut enfin commencer à évoquer une éventuelle monétisation. Et, croyez-moi, ça ne veut dire qu’ils ne sont pas intéressants. À terme, il ne faudra pas les oublier car aujourd’hui, les podcasts natifs à faible audience sont difficilement "monétisables".  

Enfin, est-ce que le podcast natif et la publicité peuvent faire bon ménage ? C’est une vraie question qui s’est d’’ailleurs posée dès le début de l’ère du podcast. Autrement dit, est-ce que c’est pas (un peu) le mariage de la carpe et du lapin ? Le podcast, c’est pas de la radio. Parce que ceux qui sont derrière le podcast ne sont pas ceux qui sont derrière la radio. Comme je le disais, ils ont une amplitude que n’ont pas les gens de radio. Plus d’amplitude, ça veut dire plus de liberté. Moins d’amplitude, ça veut dire plus de publicité.
D’autant que, je ne suis pas certain que tous les podcasteurs soient d’ailleurs prêts, aujourd’hui, à monétiser leur podcast. Parce que ce qui importe pour eux, c’est d’abord le message (philosophique, culturel, cultuel…) qu’ils font passer à travers leur podcast. Et dans la grande majorité des cas, encore aujourd’hui, ce sont des sujets difficilement "monétisables".

Rédigé par Brulhatour le Mercredi 12 Mai 2021 à 13:14 | Commentaires (0)

Le n° 132 du mensuel La Lettre Pro de la Radio paraît aujourd'hui. Si j'ai 5 minutes dans la matinée, je publierai sur le site, le sommaire de ce nouveau numéro qui met en avant la Fête de la radio...
Le n° 132 du mensuel La Lettre Pro de la Radio paraît aujourd'hui. Si j'ai 5 minutes dans la matinée, je publierai sur le site, le sommaire de ce nouveau numéro qui met en avant la Fête de la radio...

Rédigé par Brulhatour le Mardi 11 Mai 2021 à 08:20 | Commentaires (0)

L’équipe des Éditions HF prépare actuellement un hors-série sur les 100 ans de la radio et les 40 ans de la FM. Il développera... 100 pages et paraîtra à la fin de ce mois de mai
L’équipe des Éditions HF prépare actuellement un hors-série sur les 100 ans de la radio et les 40 ans de la FM. Il développera... 100 pages et paraîtra à la fin de ce mois de mai

Rédigé par Brulhatour le Lundi 10 Mai 2021 à 17:01 | Commentaires (0)

Au risque de jeter un pavé dans la marre, je voudrais rappeler que rien ne vous oblige à déposer votre podcast sur une plateforme d’hébergement. Il faut d’ailleurs accorder un temps de réflexion à cette possibilité qui va à contre-courant : que gagnerait un podcasteur, si celui-ci faisait le choix de maîtriser de A à Z sa chaîne de diffusion et de mettre de côté ces plateformes ?


Plateformes d'hébergement : mon avis
C’est une interrogation qui me semble être intéressante. D’abord, il imposerait une façon de faire qui est peu commune sur le marché ; il se mettrait en-dehors de ce qui est fait dans l’écrasante majorité des cas et nul doute que ça en dirait long sur le personnage, sur sa philosophie et sur, probablement, le contenu de ses podcasts. Ce serait une façon de se différencier radicalement sur un marché très concurrentiel sur lequel apparaissent deux podcasts supplémentaires chaque minute !

On est donc en droit aujourd’hui de dresser cet état des lieux : y compris sur les plateformes d’hébergement, il est de plus en plus difficile d’avoir une visibilité au milieu de milliers de podcasts. Et, sans pour autant lire dans le marc de café, je peux vous prédire que cette visibilité sera de plus en plus difficile à obtenir. Le nombre de podcasts ne peut qu’augmenter dans un avenir proche, et donc les vôtres se noieront d’autant plus mathématiquement dans la masse.

Alors, évoquons plus précisément le cas de ce saugrenu podcasteur. En jouant solo, en s’excluant volontairement des plateformes d’hébergement, il ne gagnerait pas en notoriété (ou très difficilement), il perdrait incontestablement de l’audience et n’aurait vraisemblablement pas accès à des statistiques de fréquentation qui sont toujours très intéressantes pour affuter ses podcasts, réorienter si besoin son éditorial et mieux adapter son message à la cible.
Mais il faut comprendre que certains podcasteurs (ils ne font pas la majorité, je vous l’accorde) ne cherchent pas forcément à engager de l’audience. Ils n’ont personne à convaincre. Ils n’attendent rien des statistiques de fréquentation et revendiquent fièrement une indépendance. C’est leur choix. De facto, ils ne sont pas noyés dans la masse et donc, ils sont assez curieusement, plus visibles.

Je pousse le bouchon très loin mais je voudrais vous faire comprendre que la maîtrise de sa propre distribution, c’est le chantier de la prochaine décennie. Regardez les radios françaises qui, il y a quelques semaines, s’accordaient sur une application commune RadioPlayer, afin de ne plus être pieds et poings liés aux GAFAM.
Si demain, ApplePodcast ou GooglePodcasts décident de vous couper les vivres, vous n’aurez aucune marge de manoeuvre pour rebondir. Si demain, il arrive à votre hébergeur ce qu’il est arrivé récemment à OVH, vous n’aurez aucune marge de manoeuvre pour rebondir.

C’est pourquoi, il faut voir ces plateformes d’hébergement comme des solutions complémentaires. Par exemple, Radio France est très à cheval sur ce principe de souveraineté d’hébergement, si j’ose dire. L’entreprise ne signe que rarement des accords avec des hébergeurs. Plus encore, rien ne vous empêche de convaincre des podcasteurs qui évoluent sur la même niche que la vôtre de créer une plateforme collective clairement identifiée éditorialement parce que l’on y trouverait seulement et uniquement des podcasts du même acabit : une plateforme de podcasts en lien avec le sport, avec la mode, avec la cuisine… L’union fait la force.

Cinq pistes à concrétiser

#1 Développer un site dédié à vos podcasts. Un site porte d’entrée qui permet d’écouter vos créations, qui propose des compléments à vos podcasts sous la forme d’articles, de photos, de vidéos…
#2 Créer et engager une communauté. Elle est le socle de la réussite de votre podcast. C’est elle qui se chargera de partager vos séries, vos épisodes, vos créations…
#3 Privilégier des plateformes européennes ou mieux françaises si vous êtes en France. Ne pas simplement prendre un abonnement mais appeler un conseiller pour l’encourager à aller plus loin que la seule promesse liée à l’abonnement…
#4 Soyez partout et tout le temps : muscler votre présence sur les réseaux sociaux, envoyez des communiqués de presse, relancer les journalistes, soyez présents aux événements…
#5 Proposez des bonus sur les plateformes : des extraits complémentaires, des compléments sonores ou encore des morceaux non-diffusés…

Rédigé par Brulhatour le Lundi 10 Mai 2021 à 13:08 | Commentaires (0)

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