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Pub radio : l'inquiétude des Indés Radios

Rédigé par le Lundi 16 Octobre 2017 à 08:00 | modifié le Lundi 16 Octobre 2017 à 08:00



Les Indés Radios sont fermement opposés à la déréglementation en matière de secteurs interdits et de secteurs segmentés en télévision. Dans un contexte de dérégulation, déjà agressif à l’encontre des radios locales indépendantes, le maintien de ces secteurs interdits s'impose pour garantir le modèle économique des radios de proximité, la diversité du paysage radiophonique en France et la libre concurrence selon le groupement des 130 radios indépendantes.


Pour Jean-Éric Valli, président des Indés Radios : "Déréglementer les secteurs interdits et les secteurs segmentés, c’est condamner à brève échéance les radios indépendantes et mettre fin au pluralisme du paysage audiovisuel français. Le maintien de l'interdiction des actions de promotion commerciale de la distribution à la télévision est encore plus impératif qu’en 2013. En effet, de nombreuses évolutions intervenues depuis fragilisent le marché radio et plus particulièrement les stations des Indés Radios : relèvement du plafond de concentration, dérégulation du marché multi-villes ou extra-local, ouverture de la publicité de marque à Radio France".

Le marché de la radio s’est fortement fragilisé

"La règle sur les secteurs interdits et les secteurs segmentés en télévision est une règle fondamentale sur laquelle repose l'équilibre du média radio. La maintenir est d’autant plus vital que les évolutions opérées depuis 2013 sur l’univers de concurrence des Indés Radios ont créé des situations préjudiciables aux radios privées en général et favorisé des mouvements de concentration dommageables pour la pluralité du paysage médiatique français. Cette asphyxie progressive du marché de la radio, qui fragilise fortement les radios indépendantes, porte sur l’assèchement des trois principales sources de recettes publicitaires" explique le groupement.

Un risque de stauration

L’ouverture de la publicité de marque à Radio France permet désormais aux stations du service public (franceinfo, France Inter, France Bleu), d’accéder plus largement à ce marché, déjà en en recul de 574 M€ en 2013 à 556 M€ en 2016. Pour la publicité multi-villes ou extra-locale, les radios locales des Indés Radios sont "un acteur important sur ce marché restreint de 18 M€ qui risque d’être saturé : la dérégulation consécutive au vide juridique relevé par le Conseil d’État multiplie par trois le nombre potentiel d’intervenants et l’offre publicitaire sur ce marché. Pourtant, les investissements publicitaires multi-villes ou extra-locaux sont globalement stables sur trois ans.
Publicité locale : c’est encore un marché en recul dans lequel de nombreux pure players Internet développent des offres publicitaires géolocalisées
". Le marché publicitaire local et multi-villes ou extra-local est également en recul de 162M€ en 2013 à 156 M€.

Une baisse généralisée des prix des spots

Par ailleurs, la télévision a vu ses recettes publicitaires augmenter de +1,1% entre 2013 et 2016 tandis que celles de la radio ont reculé de plus de 3% sur cette même période. L’ouverture des secteurs interdits en télévision n’est donc pas nécessaire au dynamisme de ce média tandis qu’il serait très préjudiciable à la radio. D’autant, que pour un acteur qui représente la première audience de France, les recettes publicitaires nationales des "Indés Radios" proviennent à hauteur de 50% de la distribution, loin devant la seconde source de revenus que représente l’automobile (14%).
"Un effondrement des dépenses publicitaires de la distribution à la radio provoquerait indirectement une baisse généralisée des prix des spots des "Indés Radios", du fait de l'accumulation des espaces invendus".

La pérennité des radios en question

Les Indés Radios redoutent une chute de près de deux tiers de leurs recettes publicitaires nationales, dont 50% au titre des investissements de la distribution et 20 % du fait d'un accroissement des remises tarifaires aux annonceurs. "Cumulée aux effets négatifs de l’ouverture de la publicité de marque à Radio France et de la dérégulation ouverte sur le marché multi-villes ou extra-local en radio, qui n’existaient pas en 2013, l’ouverture de secteurs interdits à la télévision compromettrait définitivement la pérennité des radios locales indépendantes alors qu’elle n’est pas nécessaire à la bonne santé de la télévision" prévient le groupement.


Frédéric Brulhatour
Brulhatour est le rédacteur en chef du magazine La Lettre Pro de la Radio et le directeur associé... En savoir plus sur cet auteur

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