Le questionnaire, adressé cette année a reçu, entre juin et juillet 2015, 1135 réponses exploitables
Irruption du web et des réseaux sociaux, nouveaux métiers, polyvalence, charge de travail, réorganisations... En 5 ans, le métier de journaliste a changé. La passion, voire la foi dans leurs métiers qu’expriment les journalistes, semblent s’effriter. L’entrée dans la profession en CDI se fait de plus en plus tard. Si 72% des journalistes bénéficient d’un CDI, ce taux chute à 46 % pour les moins de trente ans. Et quelque soit le secteur ou la tranche d’âge dans lequel ils se situent, les journalistes estiment que leur vie professionnelle a une influence négative sur leur santé à hauteur de 64 % en moyenne. Avec là encore des pointes à 77 % chez les journalistes des radios privées !
Type de contrat selon l’âge
L’entrée dans la profession en CDI se fait de plus en plus tard. Si 72% des journalistes bénéficient d’un contrat de travail à durée indéterminée, ce taux chute à 46 % pour les moins de trente ans
Type de contrat selon la formation
La formation dans une école reconnue améliore nettement la probabilité pour les jeunes diplômés d’entrer rapidement dans la profession avec pour eux un taux de 73% en CDI (autant que la moyenne de l’ensemble des journalistes)
Nombre d’employeurs selon l’âge
Autre élément spécifique de ce métier, près d’un tiers des journalistes a deux ou plusieurs employeurs
Taux de journalistes en recherche d’emploi (Secteurs privé et public)
Aller voir ailleurs, changer d’entreprise : la tentation est forte ! Elle est, à 34 %, en augmentation de deux points par rapport à l'enquête de 2011. Elle atteint même 39% dans le secteur privé...
Le travail à temps partiel est en progression
Le travail à temps partiel est en progression, chez les journalistes. Choisi, ou de plus en plus souvent imposé par les entreprises, il concerne désormais 21% de la population, plus d’un journaliste sur cinq
Temps de travail, selon l’âge
Mises sur la touche, voire "placardisations", absence quasi-totale de politique de gestion prévisionnelle des emplois et carrières sont des caractéristiques très fortes des métiers du journalisme
Temps de travail, selon la formation
Temps partiel selon le secteur d’activité
Nombre d’heures réelles travaillées en moyenne par jour
Avec plus de 60% de la population travaillant plus de 8 heures par jour (dont près de 20% travaillent au delà de 10 heures), le journalisme, tel qu’il se pratique aujourd’hui en France, se situe au-delà des normes
Périodes travaillées en dehors du temps de travail prévu par les règles
Le dépassement des limites se traduit aussi par un travail les week-ends et les jours fériés pour près de la moitié des journalistes et par un travail qui se poursuit tard dans la nuit pour 37%
Temps de récupération entre les périodes chargées
49% de réponses négatives sur la récupération pour les moins de 30 ans. Une chiffre qui ne tombe en dessous de la barre des 40% que chez les séniors
Les tâches qui occupent le plus les journalistes
L’exponentielle du rythme de travail : l’accélération des rythmes de travail depuis 5 ans est clairement ici un phénomène qui touche tous les journalistes, quel que soit le secteur
Depuis 5 ans travaillez-vous plus vite ?
La course à l’info, souvent décriée par les observateurs extérieurs et jugée nuisible à la qualité de l’information, n’est pas ressentie par les journalistes comme un facteur prépondérant de l’accélération de la vitesse de travail
Depuis 5 ans votre charge de travail a-t-elle augmenté ?
La corrélation avec le "travailler plus vite, de plus en plus vite" est évidente : d’un côté 75% des journalistes qui ressentent une exigence croissante du travail, de l’autre 81% de journalistes évoquant une pression temporelle de plus en plus forte
Causes réelles de l’accélération du travail par secteur d’activité
La crise de ressources ? Moins de recettes (publicitaires, recettes de ventes, dotation de l’Etat pour les médias publics) ont conduit les entreprises à utiliser les effectifs comme une variable d’ajustement (et parfois comme la seule variable) en utilisant toutes les possibilités : non remplacement des départs, plans sociaux, plans de départ volontaire etc.
Evolution de l'ambiance au travail en 5 ans
Travaillant souvent dans l’urgence, le nez dans le guidon, les journalistes n’ont que peu de débats de fond sur la ligne éditoriale de leur média. Et même la conférence de rédaction n’est plus le forum régulier où l’on échangerait sur les contenus et les modes de traitement de l’actualité...
Sentiment de reconnaissance en tant contributeur d’une information de qualité
En moyenne, 60 % des journalistes ressentent positivement le soutien de leurs publics, avec même un sommet à 80 % dans les radios publiques
Actuellement, désirez-vous changer de fonction ?
A la question : "voulez-vous changer de fonction pour quitter la profession ?", ils sont 14 % à répondre positivement. Un chiffre à rapprocher des 2 % de journalistes qui, en 2011, étaient certains de ne pas poursuivre leur carrière dans le journalisme
Le numérique : un changement durable dans la façon de travailler
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Enfin, la question de l’impact de l’arrivée du numérique sur la façon de travailler dans les rédactions est ressentie très clairement et ce ressenti progresse : 73 % en 2011 et aujourd’hui 78 % des journalistes attestent que ce changement est notable pour eux. Ici, la recherche et la veille sur internet constituent de nouvelles compétences à mettre en oeuvre, avec la capacité à rédiger pour le web et l’utilisation des réseaux sociaux. Vient aussi, en quatrième position dans les nouvelles compétences à mettre en oeuvre, l’association de contenus photos, son, vidéo, infographie etc.
Et comme cette charge n’est pas obligatoire, les situations que l’on croise au cours de notre enquête sont très différentes, d’une entreprise à l’autre, voire d’un service ou d’un lieu à un autre. Ici, une rédaction, encore suffisamment étoffée, assure l’enrichissement sans trop de difficulté. Là, une rédaction plus restreinte, avec des journalistes plus âgés, peine à assumer cette nouvelle façon de produire l’information.
Sans qu’il y ait d’obligations, l’usage des réseaux sociaux est encouragé par leur hiérarchie pour plus de la moitié des journalistes ayant répondu à cette enquête, et cela, en particulier dans les radios du service public (avec un taux de 71 %) et bien sûr, dans les sites internet d’information. Informel, l’usage des réseaux sociaux se fait aussi sans formation préalable dans les trois quarts des cas et jusqu’à 87 % et 85 % des cas dans la radio et la télévision privée.
L'intégralité de l'enquête est à télécharger ICI
Et comme cette charge n’est pas obligatoire, les situations que l’on croise au cours de notre enquête sont très différentes, d’une entreprise à l’autre, voire d’un service ou d’un lieu à un autre. Ici, une rédaction, encore suffisamment étoffée, assure l’enrichissement sans trop de difficulté. Là, une rédaction plus restreinte, avec des journalistes plus âgés, peine à assumer cette nouvelle façon de produire l’information.
Sans qu’il y ait d’obligations, l’usage des réseaux sociaux est encouragé par leur hiérarchie pour plus de la moitié des journalistes ayant répondu à cette enquête, et cela, en particulier dans les radios du service public (avec un taux de 71 %) et bien sûr, dans les sites internet d’information. Informel, l’usage des réseaux sociaux se fait aussi sans formation préalable dans les trois quarts des cas et jusqu’à 87 % et 85 % des cas dans la radio et la télévision privée.
L'intégralité de l'enquête est à télécharger ICI