Hasard du calendrier, juste après la fin du Radio 2013, l'UNESCO organisait dans ses locaux parisiens la Journée Mondiale de la Radio. L'occasion de participer à d'autres débats et rencontres, autour du média sous l'angle des missions précises de l'organisation internationale. Outre les multiples radios internationales réalisant leurs émissions en direct sur place (RFI, BBC, Chine Internationale, Radio Monte-Carlo MO, Radio-Orient...), divers thèmes très disparates ont été abordés.
L'enfance tout d'abord avec la présence des représentants d'une webradio française, Radio VL, présentant la particularité d'être entièrement gérée par des vrais jeunes (contrairement, ont-ils tenu à préciser à certaines "radios FM à 3 lettres") et un peu audacieusement prétendue "premier média jeune" et surtout les représentants de la Children's Radio Fondation, ONG installée en Afrique du Sud et qui organise, entoure et supervise dans la région divers projets qui associent jeunes et radio. Furent abordées aussi les expériences françaises de radio hospitalière (Radio-Trousseau) et de radios installées dans des lieux recevant des adolescents handicapés mentaux et où les vertus pédagogiques et thérapeutiques du média sont vérifiées quotidiennement.
La seconde table ronde, intitulée "Tués pour avoir fait leur métier", a accueilli notamment Rania Badri, journaliste syrienne, et Biniam Simon, journaliste érythréen. Tous deux ont dû s'exiler pour continuer leur mission d'information. Ils ont raconté les mille et unes vicissitudes rencontrées pour monter un réseau à l'extérieur de leur pays, continuer à s'exprimer via la toile, tout en se retrouvant perpétuellement hacké, piraté. Rania Badri, tout d'abord installée en Jordanie, a expliqué avoir dû partir encore plus loin, sa sécurité n'y étant pas assurée.
En écho à cette table ronde, plus tard dans l'après-midi, c'est Sylvie Coudray, de l'UNESCO, qui a détaillé le plan d'action des Nations-Unies pour la sécurité des journalistes.
Eclectisme toujours, le débat suivant touchait aux ondes courtes et à leur disparition progressive, déplorée par tous les participants (venus de Grande-Bretagne et de Russie, entre autres) malgré l'arrivée du DRM qui permet de les numériser.
Enfin, et c'est sans doute la grande surprise de cette rencontre, Jacques Marzac nous a proposé une conférence passionnante sur un précurseur malheureusement passé dans les oubliettes de l'histoire. Albert Turain est en fait le premier à avoir réussi à faire passer un message via la Télégraphie sans fil et on a découvert dans cette conférence les multiples inventions de ce personnage atypique et, en rapport là encore avec les missions de l'Unesco, son engagement citoyen et sa capacité à mettre la science au service du citoyen.