Sébastien Siorano estime que l’avenir n’est pas la TNT. "Il serait temps que l’État le dise clairement aux acteurs de l’audiovisuel, de façon à ce que chacun puisse s’organiser, prendre des décisions d’investissements et bâtir des modèles économiques". Seuls 20% des Français ne regardent la télévision que via la TNT. Cela veut dire que 80% autres regardent la télévision via les box du câble, de l’ADSL, du satellite ou encore directement via Internet. Il est fort probable que les acteurs de l’audiovisuel soient au courant et anticipent déjà la fin de la TNT que tous les analystes estiment probable à l’horizon 2030.
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Voici le 167e numéro de La Lettre Pro de la Radio
Que faire avec les 20% de Français qui regardent la télévision uniquement via la TNT et qui n’ont pas d'autres choix ? Ils sont situés dans une zone blanche où Internet n’est pas encore assez rapide pour leur donner accès à la télévision. Ce à quoi répond Sébastien Soriano : "On peut très bien envisager des aides à la réception satellite, ça coûterait moins cher que d'entretenir des réseaux de moins en moins utilisés". En fait, on comprend l’argument de Sébastien Soriano : il faut libérer les fréquences attribués à la TNT et les attribuer aux opérateurs téléphoniques afin d’y installer la 5G, la future téléphonie mobile à très haut débit. Pour rappel, on a déjà récemment redistribué une partie des fréquences TNT aux opérateurs mobiles. En fait, c’est l’organisation internationale des télécommunications (UTI) qui a pris cette décision, suivie partout en Europe.
Il y a un facteur important à prendre en compte : les chaînes diffusées sur la TNT ont la chance d’accéder gratuitement aux fréquences. N’oublions pas que les opérateurs de téléphonie paient très cher pour utiliser leurs fréquences. En échange de cette gratuité, les chaînes ont signé des engagements en matière de financement de la création et de la production audiovisuelle française et européenne. Sans diffusion sur la TNT, plus d’engagements.
La 5G aura des avantages
Tous ce qui a été dit concernant la TNT est aussi vrai pour la radio. Alors que le Smartphone devient, pour beaucoup d’auditeurs, le récepteur principal, faut-il lancer un nouveau réseau hertzien pour remplacer à terme la FM ? Alors que les réseaux mobiles 5G vont être opérationnels au début des années 2020 ? Les partisans du DAB+ (RNT) répondent, à juste titre, que la diffusion via les réseaux mobiles n’est pas sécurisée et qu'elle est souvent saturée, sans parler des zones blanches. C’est un bon argument mais la 5G devrait résoudre ce problème de saturation. Quant à la sécurité des réseaux, on peut très bien envisager un changement des règles : n’avoir plus qu’un réseau mobile ultra-sécurisé. Tous les opérateurs y auraient accès. Ce qui est aujourd’hui interdit par la loi. Loi que l’on peut très bien modifier. Cela coûtera moins cher que d'entretenir trois ou quatre réseaux.
Des auditeurs toujours anonymes ?
En plus, il y aurait moins de relais, donc ceux qui se préoccupent de la santé seraient satisfaits. Il existera encore deux arguments en faveur d’une diffusion hertzienne : les obligations et l’anonymat, sans parler de la gratuité. Concernant les obligations, diffuser sur la FM ou en DAB+ entraîne, comme en télévision, des obligations. Le CSA veille à ce qu’elles soient respectées. Qu’en sera-t-il avec une diffusion 100% IP ? Enfin, l’anonymat de l’écoute en hertzien disparait sur Internet. Et, en ces temps politiques mouvementés, c'est très loin d'être détail.