Optimiste, Tristan Jurgensen dessine les contours de la radio de demain, un média qui reste encore d'une prodigieuse modernité. © Éric Garrault / Pasco & CO / M6.
LLPR - RTL2 et Fun Radio : quels scores les deux radios ont-elles enregistrés en ce début de saison ?
TJ - Après quatre mois de résultats sur cette nouvelle saison radio, nous avons la chance d’avoir des performances très solides pour nos deux radios musicales : avec un contexte sanitaire qui continue à perturber les habitudes d’écoute des Français, ce n’était pas gagné d’avance. RTL2 vient de signer une année 2021 historique en franchissant le seuil de 3% de part d’audience, niveau qu’elle n’avait jamais atteint depuis que Médiamétrie mesure les 13 ans et plus, il y a près de 20 ans. Quant à Fun Radio, avec 108 000 nouveaux auditeurs depuis la rentrée et 207 000 auditeurs de plus en un an, elle est la radio musicale jeune qui a le plus progressé. Le rebond de nos audiences prouve que le nouveau format musical, mis en place il y a un an, les nouveaux programmes déployés depuis la rentrée et la nouvelle identité sonore et graphique dont nous avons doté la station commencent à porter leurs fruits. Notre objectif est maintenant de réussir à confirmer les solides positions de nos deux marques au sein d’une famille des radios musicales dont les audiences restent aujourd’hui challengées.
TJ - Après quatre mois de résultats sur cette nouvelle saison radio, nous avons la chance d’avoir des performances très solides pour nos deux radios musicales : avec un contexte sanitaire qui continue à perturber les habitudes d’écoute des Français, ce n’était pas gagné d’avance. RTL2 vient de signer une année 2021 historique en franchissant le seuil de 3% de part d’audience, niveau qu’elle n’avait jamais atteint depuis que Médiamétrie mesure les 13 ans et plus, il y a près de 20 ans. Quant à Fun Radio, avec 108 000 nouveaux auditeurs depuis la rentrée et 207 000 auditeurs de plus en un an, elle est la radio musicale jeune qui a le plus progressé. Le rebond de nos audiences prouve que le nouveau format musical, mis en place il y a un an, les nouveaux programmes déployés depuis la rentrée et la nouvelle identité sonore et graphique dont nous avons doté la station commencent à porter leurs fruits. Notre objectif est maintenant de réussir à confirmer les solides positions de nos deux marques au sein d’une famille des radios musicales dont les audiences restent aujourd’hui challengées.
LLPR - Diriez-vous que la radio musicale est toujours un support puissant ?
TJ - Quand on sait que les radios musicales touchent encore 34% des Français quotidiennement, soit près de 20 millions de personnes chaque jour, on a un premier bon aperçu de sa puissance. Si l’on y ajoute que la radio reste le média prescripteur no 1 pour la découverte de nouveautés musicales et l’émergence de nouveaux artistes, on ne se pose plus la question de la puissance des radios musicales : elles demeurent incontournables, malgré la concurrence d’une offre musicale digitale toujours plus large. Par ailleurs, je crois qu’aucun algorithme ne remplacera l’incarnation de la musique par les grandes marques de radio musicales auxquelles les Français font confiance pour découvrir l’actualité des artistes qu’ils aiment et vivre des moments musicaux forts et inédits avec eux.
TJ - Quand on sait que les radios musicales touchent encore 34% des Français quotidiennement, soit près de 20 millions de personnes chaque jour, on a un premier bon aperçu de sa puissance. Si l’on y ajoute que la radio reste le média prescripteur no 1 pour la découverte de nouveautés musicales et l’émergence de nouveaux artistes, on ne se pose plus la question de la puissance des radios musicales : elles demeurent incontournables, malgré la concurrence d’une offre musicale digitale toujours plus large. Par ailleurs, je crois qu’aucun algorithme ne remplacera l’incarnation de la musique par les grandes marques de radio musicales auxquelles les Français font confiance pour découvrir l’actualité des artistes qu’ils aiment et vivre des moments musicaux forts et inédits avec eux.
"Aucun algorithme ne remplacera l’incarnation de la musique par les grandes marques de radio musicales." Tristan Jurgensen
LLPR - Quels intérêts voyez-vous dans l’audience portée ?
TJ - Le premier intérêt de l’audience portée, sur laquelle Médiamatrie et les acteurs du marché travaillaient déjà à la fin des années 90, consiste à proposer une alternative méthodologique viable aux enquêtes de référence actuelles. La mesure d’audience radio, si elle ne reste que déclarative, ne tire pas aujourd’hui suffisamment profit des nouvelles technologies de recueil et devient de plus en plus difficile à réaliser auprès des foyers français dont la joignabilité et la disponibilité baissent. Le second intérêt de l’audience portée est, bien sûr, la finesse du recueil qu’elle permet avec une mesure en temps réel, minute par minute, qui va donner accès, pour les éditeurs, à une mine d’informations sur l’efficacité de leur programmation.
On peut entendre les réserves sur une approche qui consisterait à substituer l’audience portée aux méthodologies historiques de recueil de l’audience radio qui ont fait leurs preuves. Mais l’approche retenue par Médiamétrie, les éditeurs et le marché pour les années à venir consiste précisément à compléter et à renforcer les dispositifs d’audience existants par de l’audience portée et non pas à les remplacer ou à les abandonner.
Le média radio a, depuis plus d’un siècle, toujours su traverser les époques et s’adapter à l’évolution des usages pour rester dans le quotidien du public ; il fait preuve d’une résilience exceptionnelle, même lors des crises les plus graves, comme celle que nous venons de connaître. Le fait que près de 41 millions de Français continuent d'écouter chaque jour la radio, que 3 Français sur 4 ont ainsi un contact quotidien avec ce média et que son audience soit repartie à la hausse depuis un an – malgré la crise sanitaire qui pèse encore sur la mobilité et notamment sur la consommation en voiture – sont les meilleures illustrations de sa solidité : ils rendent confiant sur l’avenir de la radio.
Pour autant, sur la décennie écoulée, nous avons assisté à une baisse d’audience plus marquée sur les cibles jeunes, en particulier les moins de 35 ans. Cette évolution des usages doit amener les éditeurs radio à accélérer les prises d’initiatives et les innovations : en termes de contenus, qu’ils soient en direct ou à la demande, comme en termes de distribution avec toutes les nouvelles possibilités que le digital offre aux radios pour toucher un public plus large.
Le fait que l’affect du public demeure très fort pour les grandes marques radio historiques constitue un vrai atout dont elles doivent savoir se saisir pour faire évoluer leur offre et réussir à coller aux nouveaux usages et aux nouvelles possibilités qu’ils leur ouvrent.
La décennie qui vient sera décisive dans la capacité que les radios vont devoir démontrer pour s’adapter aux nouvelles attentes du grand public en matière de contenus et en particulier d’audio digital dont le potentiel reste immense.
N’oublions pas que l’audio offre toujours la possibilité d’une activité concomitante pendant l’écoute ; cet atout me paraît décisif aujourd’hui. Cette caractéristique de l’écoute audio est d’une prodigieuse modernité : elle constitue un sérieux gage d’avenir pour la radio quand on sait à quel point le budget temps des loisirs est aujourd’hui disputé entre un nombre toujours plus grand d’activités !
LLPR - Le podcast, le replay, le streaming… Y voyez-vous des leviers d’audience ?
TJ - Les acteurs radio doivent, bien sûr, se saisir de toutes ces nouvelles possibilités de créer des formats de contenus inédits, puis doivent réussir à les distribuer sous de nouvelles formes et sur les plateformes les mieux adaptées à la consommation audio, même lorsqu’ils n’en sont pas eux-mêmes propriétaires. La baisse de la consommation radio en Simulcast paraît inéluctable : le phénomène touche tous les médias audiovisuels et on voit bien que l’attrait du "on demand" est aujourd’hui tel qu’il ne faut pas chercher à l’éviter ; il faut, au contraire, réussir à s’en saisir comme autant de nouveaux leviers d’audience pour nos marques. Les éditeurs radio français l’ont, je pense, bien compris et commencent à le faire dans les offres éditoriales et les produits digitaux qu’ils conçoivent. Mais ils le font parfois encore de manière trop timide et isolée, quand une approche plus globale et collective les aiderait à réussir à transformer leurs initiatives en vrais succès populaires. Le temps n’est plus aux guerres picrocholines, c’est ensemble que les acteurs radio doivent construire l’avenir.
Je pense que les années qui viennent seront marquées par un investissement plus massif des radios dans le digital et par des initiatives collectives pour que les marques puissantes qu’elles continuent d’incarner auprès du grand public gagnent toute la place qu’elles méritent dans le nouvel écosystème audio qui est en train de se mettre en place.
TJ - Le premier intérêt de l’audience portée, sur laquelle Médiamatrie et les acteurs du marché travaillaient déjà à la fin des années 90, consiste à proposer une alternative méthodologique viable aux enquêtes de référence actuelles. La mesure d’audience radio, si elle ne reste que déclarative, ne tire pas aujourd’hui suffisamment profit des nouvelles technologies de recueil et devient de plus en plus difficile à réaliser auprès des foyers français dont la joignabilité et la disponibilité baissent. Le second intérêt de l’audience portée est, bien sûr, la finesse du recueil qu’elle permet avec une mesure en temps réel, minute par minute, qui va donner accès, pour les éditeurs, à une mine d’informations sur l’efficacité de leur programmation.
On peut entendre les réserves sur une approche qui consisterait à substituer l’audience portée aux méthodologies historiques de recueil de l’audience radio qui ont fait leurs preuves. Mais l’approche retenue par Médiamétrie, les éditeurs et le marché pour les années à venir consiste précisément à compléter et à renforcer les dispositifs d’audience existants par de l’audience portée et non pas à les remplacer ou à les abandonner.
Le média radio a, depuis plus d’un siècle, toujours su traverser les époques et s’adapter à l’évolution des usages pour rester dans le quotidien du public ; il fait preuve d’une résilience exceptionnelle, même lors des crises les plus graves, comme celle que nous venons de connaître. Le fait que près de 41 millions de Français continuent d'écouter chaque jour la radio, que 3 Français sur 4 ont ainsi un contact quotidien avec ce média et que son audience soit repartie à la hausse depuis un an – malgré la crise sanitaire qui pèse encore sur la mobilité et notamment sur la consommation en voiture – sont les meilleures illustrations de sa solidité : ils rendent confiant sur l’avenir de la radio.
Pour autant, sur la décennie écoulée, nous avons assisté à une baisse d’audience plus marquée sur les cibles jeunes, en particulier les moins de 35 ans. Cette évolution des usages doit amener les éditeurs radio à accélérer les prises d’initiatives et les innovations : en termes de contenus, qu’ils soient en direct ou à la demande, comme en termes de distribution avec toutes les nouvelles possibilités que le digital offre aux radios pour toucher un public plus large.
Le fait que l’affect du public demeure très fort pour les grandes marques radio historiques constitue un vrai atout dont elles doivent savoir se saisir pour faire évoluer leur offre et réussir à coller aux nouveaux usages et aux nouvelles possibilités qu’ils leur ouvrent.
La décennie qui vient sera décisive dans la capacité que les radios vont devoir démontrer pour s’adapter aux nouvelles attentes du grand public en matière de contenus et en particulier d’audio digital dont le potentiel reste immense.
N’oublions pas que l’audio offre toujours la possibilité d’une activité concomitante pendant l’écoute ; cet atout me paraît décisif aujourd’hui. Cette caractéristique de l’écoute audio est d’une prodigieuse modernité : elle constitue un sérieux gage d’avenir pour la radio quand on sait à quel point le budget temps des loisirs est aujourd’hui disputé entre un nombre toujours plus grand d’activités !
LLPR - Le podcast, le replay, le streaming… Y voyez-vous des leviers d’audience ?
TJ - Les acteurs radio doivent, bien sûr, se saisir de toutes ces nouvelles possibilités de créer des formats de contenus inédits, puis doivent réussir à les distribuer sous de nouvelles formes et sur les plateformes les mieux adaptées à la consommation audio, même lorsqu’ils n’en sont pas eux-mêmes propriétaires. La baisse de la consommation radio en Simulcast paraît inéluctable : le phénomène touche tous les médias audiovisuels et on voit bien que l’attrait du "on demand" est aujourd’hui tel qu’il ne faut pas chercher à l’éviter ; il faut, au contraire, réussir à s’en saisir comme autant de nouveaux leviers d’audience pour nos marques. Les éditeurs radio français l’ont, je pense, bien compris et commencent à le faire dans les offres éditoriales et les produits digitaux qu’ils conçoivent. Mais ils le font parfois encore de manière trop timide et isolée, quand une approche plus globale et collective les aiderait à réussir à transformer leurs initiatives en vrais succès populaires. Le temps n’est plus aux guerres picrocholines, c’est ensemble que les acteurs radio doivent construire l’avenir.
Je pense que les années qui viennent seront marquées par un investissement plus massif des radios dans le digital et par des initiatives collectives pour que les marques puissantes qu’elles continuent d’incarner auprès du grand public gagnent toute la place qu’elles méritent dans le nouvel écosystème audio qui est en train de se mettre en place.