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La Lettre Pro de la Radio & des Médias - La Puissance du Média Radio

​La radio se réinvente sous contrainte

Sans attendre la fin de la saison, il est déjà possible de se livrer à un exercice de prédiction. À quatre mois de l’échéance, France Inter conservera sans surprise sa place de première radio de France, tandis qu’Europe 2 continuera de naviguer en eaux troubles, dessinant devant elle un horizon très incertain.
On aurait pu imaginer que Cyril Hanouna donnerait un nouvel élan à la musicale de Lagardère en lui offrant l’espoir d’une résurrection. Il n’en sera rien. L’animateur a préféré Fun Radio, où il animera une quotidienne dès la prochaine rentrée. Il faut être prudent sur l’effet Hanouna à Fun Radio. Avec une image devenue particulièrement clivante et traînant derrière lui un cortège de polémiques, l’animateur n’a pas fait le plus facile.
 
Ce phénomène dépasse le seul cas Hanouna. Le matin, les joueurs de flûte sur les généralistes, par leurs prises de position toujours plus tranchées et tranchantes, finissent par diviser au lieu d’éclairer. En dressant les auditeurs les uns contre les autres, ils contribuent probablement à un recul mécanique de l’audience car ce que l’on dit le matin dégouline naturellement sur le reste de la grille.
Mais la grande perdante de cette nouvelle façon de faire de la radio, c’est sans doute la crédibilité. Il est fort probable qu’elle en paye encore le prix fort. Ajoutons des écrans publicitaires envoyés à la mitraillette et l’on comprend aisément ce à quoi peuvent ressembler les audiences.
 
La radio trouvera probablement son salut dans le rattrapage. On peut même envisager qu’un jour, les contenus en replay surpassent ceux diffusés en direct. Une radio hybride est sans doute déjà en cours d’élaboration, aussi bien dans sa structure que dans ses usages. Ce bouleversement, déjà bien enclenché, pourrait être une formidable source de stimulation pour les professionnels, s’ils n’étaient pas contraints de lutter en priorité pour préserver l’existant.
 
Si vous étiez à La Bellevilloise, vous avez constaté que le Paris Radio Show a fait le plein de public et de bonnes ondes. Voilà de quoi entamer une nouvelle édition du RadioTour dont la première étape s’arrêtera à Annecy, le 6 mai prochain. On en parle dans ce nouveau numéro de La Lettre Pro de la Radio car nous avons fait le choix d’adapter et de muscler cet événement qui connaît un vrai succès.

Brulhatour


Le CSA devient l’Arcom : ce qui change en 2022



Jeudi 20 Janvier 2022


L’Arcom s’enrichit de plus de responsabilités. Elle est née de la fusion entre audiovisuel et numérique. Quarante ans après la création de la haute autorité, le CSA et Hadopi fusionnent sous la présidence de Roch-Olivier Maistre. Internet est devenu un média de masse pour tous les Français et l’Arcom propose une régulation, en respectant la liberté d’expression.


Auparavant président du CSA, Roch-Olivier Maistre est devenu, le 1er janvier dernier, président de l'Arcom : l’Autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique. © Arcom.
Auparavant président du CSA, Roch-Olivier Maistre est devenu, le 1er janvier dernier, président de l'Arcom : l’Autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique. © Arcom.

 

L’Arcom supervise la radio, la télé, mais désormais son rôle va plus loin : lutter contre le piratage, obliger les plateformes de streaming à financer les œuvres audiovisuelles, Netflix, YouTube, Twitch et l’audio comme Spotify ou Deezer. Son rôle est de protéger les contenus dématérialisés et favoriser leurs diffusions légales. Protéger également les enfants des images pornographiques. Sa structure est une autorité publique indépendante (API). Les membres de l’Arcom devront veiller à ce que chaque éditeur ait une ligne de conduite. Ils auront toujours la tâche de la régulation des opérateurs radio, mais devront suivre le développement des contenus audio en ligne. L’Arcom a la charge de régulariser les réseaux sociaux et les moteurs de recherche en matière de contenus.

Impulser le DAB+ avec 65 radios disponibles

En 2022, l’Arcom continuera de développer le DAB+. L’autorité va promouvoir le fait de regrouper 13 radios sur une même fréquence, sur un multiplex. L’occasion de donner un souffle nouveau à la radio qui endure la saturation de la FM. En 2022, 50% de la population française sera couverte en DAB. Les auditeurs pourront recevoir près de 65 radios. Que les nostalgiques de la FM se rassurent. L’Arcom n’a, pour le moment, pas envisagé d’arrêter la diffusion analogique, contrairement à la Norvège et la Suisse qui la couperont en 2024. Le Digital Audio Broadcasting est un des axes de travail important de l’Arcom, y compris l'amélioration de la qualité sonore en mobilité. De nombreux nouveaux acteurs y croient : Air Zen, Melody Vintage Radio, Cinémusic Radio, Yellow Radio… Ce sont les auditeurs qui y gagnent en choix.

La surveillance d’Internet

Les Sages de l’Arcom sont dorénavant en charge de surveiller le Web. La loi du 30 juillet 2020 permet au régulateur de faire respecter l’interdiction de l’accès des mineurs aux sites pornographiques. Demander l’âge de l’internaute sur ces sites ne satisfait pas l’Arcom. L’ex-CSA souhaite tout bonnement bloquer ou déréférencer ces sites des moteurs de recherche par décision du tribunal judiciaire. L’institution de surveillance va s’atteler à lutter contre la désinformation et la haine en ligne. Les réseaux sociaux sont en ligne de mire. Si ces derniers ne répondent pas aux demandes de l’Arcom, ils pourront se voir infliger une sanction allant jusqu’à 6% de leur chiffre d’affaires mondial ou même 20 millions d’euros.

Netflix et compagnie sous surveillance

L’autre nouvelle mission de l’Arcom, c’est la surveillance des activités françaises des plateformes de streaming. Comme pour la radio et la télévision, le régulateur garde un œil sur Netflix, Amazon Prime, Disney+ et l’ensemble des offres. Il y a un enjeu financier de taille et une protection des œuvres audiovisuelles. Les plateformes doivent à présent investir 20% de leur chiffre d’affaires en France dans la production, soit près de 300 millions d’euros par an. L’Arcom veut faire respecter cette obligation. Si, dans notre métier, on connaissait le CSA comme régulateur des opérateurs radio, avec notamment la loi anti-concentration, le respect des quotas de musique française et bien sûr la gestion des fréquences, le Conseil supérieur de l’audiovisuel, qui devient l’Arcom, ajoute des cordes à son arc pour gérer ce qu’on appelle le média global, la convergence des supports, la radio, la télévision, l’ordinateur et le téléphone mobile. En définitive, réguler l’ensemble de la communication, celle de papa, celle des millenials et de nos jeunes enfants qui méritent protection.

Qui est Roch-Olivier Maistre ?

Président du CSA (Arcom) depuis 2019, Roch-Olivier Maistre est né en 1955 au Maroc. Ce haut fonctionnaire a été conseiller technique au cabinet du ministre de la Culture, il travaillera entre autres aux affaires économiques de la Ville de Paris et deviendra en 1993 directeur de la Comédie-Française. Emmanuel Macron le proposera à la présidence du CSA pour succéder à Olivier Schrameck. Il prendra ses fonctions un 4 février. Rapidement, il se rendra compte d’une situation concurrentielle déstabilisée liée à l’arrivée des plateformes comme Facebook, YouTube et Netflix. Dès le 1er janvier 2022, il prend la présidence de l’Arcom. Son mandat se terminera en 2025.

 

Contact

ARCOM
39-43 quai André Citroën
75015 Paris
Tél. : 01 40 58 38 00
Web : arcom.fr
Loïc COUATARMANACH
Loïc Couatarmanach est un homme des médias, rédacteur à la Lettre Pro de la Radio, animateur et... En savoir plus sur cet auteur



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