Au congrès du SNRL à Rennes, Emmanuel Boutterin devrait remettre son mandat de président en jeu © KarinaPhotos
LLP - Comment vont les radios associatives ? La précarité au sein des Associatives est-elle une réalité ?
EB - D’une manière générale, les radios associatives vont bien. Elles sont plutôt en bonne santé et rares sont les entreprises en France qui bénéficient d’un soutien de la puissance publique pouvant aller de 40 à 60 % de leur budget, en contre partie de missions de services publics tels que définies par l’article 29 de la Loi de 1986. Je connais plus de radios commerciales en difficulté, notamment des petites radios en milieu rural, qui ont du mal boucler l’année. Toutefois, au regards des services rendus à la collectivité, on se demande pourquoi le service public de la radio. Comme dans toutes les petites entreprises de moins de 10 salariés, les salaires sont bien souvent au minimum des conventions collectives.
La précarité d’une radio associative, en tant qu’entreprise de l’économie sociale n’est pas facile à mesurer car sa durabilité dépend de plusieurs facteurs : vieillissement des dirigeants et faculté de transmettre l’entreprise, capacité à favoriser l’émergence de nouvelles compétences, difficultés récurrentes à faire la jonction d’une année à l’autre... Aujourd'hui plusieurs centaines de radios associatives ont quand même plus de 20 ans, et c'est grâce au courage et au savoir-faire des équipes. C’est un peu le même « trend » que la presse hebdomadaire locale, dont les équipes se battent tous les jours et qui bénéficie aussi d’un soutien important grâce à une législation avantageuse. Je n’appelle pas ça de la précarité, mais du courage, de l’audace et du succès.
EB - D’une manière générale, les radios associatives vont bien. Elles sont plutôt en bonne santé et rares sont les entreprises en France qui bénéficient d’un soutien de la puissance publique pouvant aller de 40 à 60 % de leur budget, en contre partie de missions de services publics tels que définies par l’article 29 de la Loi de 1986. Je connais plus de radios commerciales en difficulté, notamment des petites radios en milieu rural, qui ont du mal boucler l’année. Toutefois, au regards des services rendus à la collectivité, on se demande pourquoi le service public de la radio. Comme dans toutes les petites entreprises de moins de 10 salariés, les salaires sont bien souvent au minimum des conventions collectives.
La précarité d’une radio associative, en tant qu’entreprise de l’économie sociale n’est pas facile à mesurer car sa durabilité dépend de plusieurs facteurs : vieillissement des dirigeants et faculté de transmettre l’entreprise, capacité à favoriser l’émergence de nouvelles compétences, difficultés récurrentes à faire la jonction d’une année à l’autre... Aujourd'hui plusieurs centaines de radios associatives ont quand même plus de 20 ans, et c'est grâce au courage et au savoir-faire des équipes. C’est un peu le même « trend » que la presse hebdomadaire locale, dont les équipes se battent tous les jours et qui bénéficie aussi d’un soutien important grâce à une législation avantageuse. Je n’appelle pas ça de la précarité, mais du courage, de l’audace et du succès.
LLP - Quelles sont vos attentes par rapport au FSER ?
EB - Nous ne sommes pas satisfaits par le Projet de Loi de Finances 2016 présenté par Fleur Pellerin. Alors que le Budget de la Culture est en hausse, le soutien aux radios de la diversité est en baisse ! Le traitement réservé aux radios associatives est tout à fait insatisfaisant, en dépit des promesses de l'après-Charlie. J'ai personnellement saisi la Ministre de la Culture et de la Communication et les Présidents des deux chambres au sujet du régime drastique auquel sont soumises les radios locales. Alors que le numérique est une priorité affichée par Bercy et que l'éducation aux médias est une priorité affichée par le Gouvernement et le Ministère de la Culture, le niveau moyen des aides publiques réglementaires par radio est en baisse depuis 2012. Je dis qu’il y a quelque chose qui ne va pas. J’entends les difficultés du Gouvernement à affecter un budget contraint, mais lorsqu'il s'agit d'un budget en augmentation il est incompréhensible de ne pas apporter de réponse aux acteurs qui sont au cœur des priorités politiques affichées. Le SNRL demande une augmentation de 10% du budget actuel afin de compenser les augmentations des charges et l'arrivée des jeunes radios locales sur les territoires qui en étaient dépourvus. J’insiste aussi sur l’effort qui doit être fait pour accompagner les radios existantes en FM dans leur développement numérique : le SNRL demande 10.000 € par an pour chaque radio pour accompagner la mutation et supporter le coût de la double-diffusion. Enfin, dans un contexte d'urgence sociétale, les radios associatives, actrices historiques de l'éducation à la citoyenneté, à l'information et aux médias auprès des jeunes générations, sont exclues des dispositifs imaginés pour remplir ces missions : aucune ligne n'y est affectée alors que tous les experts sont unanimes à souligner le travail incomparable des radios locales. Est-ce normal ?
EB - Nous ne sommes pas satisfaits par le Projet de Loi de Finances 2016 présenté par Fleur Pellerin. Alors que le Budget de la Culture est en hausse, le soutien aux radios de la diversité est en baisse ! Le traitement réservé aux radios associatives est tout à fait insatisfaisant, en dépit des promesses de l'après-Charlie. J'ai personnellement saisi la Ministre de la Culture et de la Communication et les Présidents des deux chambres au sujet du régime drastique auquel sont soumises les radios locales. Alors que le numérique est une priorité affichée par Bercy et que l'éducation aux médias est une priorité affichée par le Gouvernement et le Ministère de la Culture, le niveau moyen des aides publiques réglementaires par radio est en baisse depuis 2012. Je dis qu’il y a quelque chose qui ne va pas. J’entends les difficultés du Gouvernement à affecter un budget contraint, mais lorsqu'il s'agit d'un budget en augmentation il est incompréhensible de ne pas apporter de réponse aux acteurs qui sont au cœur des priorités politiques affichées. Le SNRL demande une augmentation de 10% du budget actuel afin de compenser les augmentations des charges et l'arrivée des jeunes radios locales sur les territoires qui en étaient dépourvus. J’insiste aussi sur l’effort qui doit être fait pour accompagner les radios existantes en FM dans leur développement numérique : le SNRL demande 10.000 € par an pour chaque radio pour accompagner la mutation et supporter le coût de la double-diffusion. Enfin, dans un contexte d'urgence sociétale, les radios associatives, actrices historiques de l'éducation à la citoyenneté, à l'information et aux médias auprès des jeunes générations, sont exclues des dispositifs imaginés pour remplir ces missions : aucune ligne n'y est affectée alors que tous les experts sont unanimes à souligner le travail incomparable des radios locales. Est-ce normal ?
LLP - Votre prochain Congrès se tient à Rennes du 18 au 20 novembre. Pourquoi la ville de Rennes ?
EB - Nous avons choisi Rennes pour notre prochain Congrès car la CORLAB (COordination des Radios Locales et Associatives Bretonnes) nous y a tout d'abord invité. Et nous les en remercions. Il faut tout d'abord une réel envie locale, cette envie était partagée par les radios et les collectivités bretonnes et répondait à notre volonté de partir chaque année à la découverte d'un nouveau territoire de France à l'occasion de notre Congrès.
LLP - Quelle sera la thématique du prochain congrès du SNRL à Rennes ?
EB - Le Congrès sera assurément un temps fort dans son intégralité ! De nombreuses thématiques y seront abordées, notamment des aspects très pratiques concernant la direction d'une radio locale : la réglementation, les financements, les programmes et missions d'intérêt général menés à l'antenne et en dehors du micro,... Nous remercions l'ensemble des partenaires locaux, régionaux et nationaux sans qui cet événement annuel ne serait pas réalisable, ainsi que la cinquantaine d'intervenants à avoir répondu présents pour cette nouvelle édition qui s'annonce d'ores et déjà dense et passionnante.
LLP - Quelle sera la thématique du prochain congrès du SNRL à Rennes ?
EB - Le Congrès sera assurément un temps fort dans son intégralité ! De nombreuses thématiques y seront abordées, notamment des aspects très pratiques concernant la direction d'une radio locale : la réglementation, les financements, les programmes et missions d'intérêt général menés à l'antenne et en dehors du micro,... Nous remercions l'ensemble des partenaires locaux, régionaux et nationaux sans qui cet événement annuel ne serait pas réalisable, ainsi que la cinquantaine d'intervenants à avoir répondu présents pour cette nouvelle édition qui s'annonce d'ores et déjà dense et passionnante.
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LLP - Avez-vous envisagé d’abandonner la présidence du SNRL ?
EB - C’est une question que l’on me pose souvent. Ma candidature à la présidence de l’Amarc est le fruit d’un engagement collectif. Une équipe travaille à ce projet depuis 2007. Cela m’a conduit en 2010 à un mandat de Vice-Président. Pendant 5 ans, j’ai appris le fonctionnement complexe des agences des Nations Unies et les problématiques de terrain des radios locales, et croyez-moi je bénis chaque jour notre FSER et l’engagement des gouvernements successifs en France. Je constate toutefois qu’il y a des axes de progrès en France et que nous n’avons pas de leçons à donner sur bien des sujets.
Les radios du monde entier nous apportent des hypothèses de travail qui peuvent être à valeur ajoutée pour les radios de France. Le Conseil National du SNRL a décidé de passer à la vitesse supérieure au moment de l’assemblée mondiale de l’Amarc à Accra. La décision a été prise collectivement, et même partagée avec d’autres fédérations, en France, en Europe et à l’étranger.
Nous avons mesuré l’engagement que cela représente, et il a été décidé que je continuerai à assurer la Présidence du syndicat, sous réserve de la décision souveraine du Congrès. Je représenterai ma candidature à Rennes, avec des responsabilités opérationnelles plus partagées au niveau du Bureau National dès janvier 2016. Cela préfigure une nouvelle génération de cadres responsables au SNRL, plus jeune et plus féminisée. C’est mon grand espoir. Les responsabilités qui me seront confiées seront pleinement assumées, au service de toutes les radios associatives de France.
L'interview complète est à retrouver ICI
EB - C’est une question que l’on me pose souvent. Ma candidature à la présidence de l’Amarc est le fruit d’un engagement collectif. Une équipe travaille à ce projet depuis 2007. Cela m’a conduit en 2010 à un mandat de Vice-Président. Pendant 5 ans, j’ai appris le fonctionnement complexe des agences des Nations Unies et les problématiques de terrain des radios locales, et croyez-moi je bénis chaque jour notre FSER et l’engagement des gouvernements successifs en France. Je constate toutefois qu’il y a des axes de progrès en France et que nous n’avons pas de leçons à donner sur bien des sujets.
Les radios du monde entier nous apportent des hypothèses de travail qui peuvent être à valeur ajoutée pour les radios de France. Le Conseil National du SNRL a décidé de passer à la vitesse supérieure au moment de l’assemblée mondiale de l’Amarc à Accra. La décision a été prise collectivement, et même partagée avec d’autres fédérations, en France, en Europe et à l’étranger.
Nous avons mesuré l’engagement que cela représente, et il a été décidé que je continuerai à assurer la Présidence du syndicat, sous réserve de la décision souveraine du Congrès. Je représenterai ma candidature à Rennes, avec des responsabilités opérationnelles plus partagées au niveau du Bureau National dès janvier 2016. Cela préfigure une nouvelle génération de cadres responsables au SNRL, plus jeune et plus féminisée. C’est mon grand espoir. Les responsabilités qui me seront confiées seront pleinement assumées, au service de toutes les radios associatives de France.
L'interview complète est à retrouver ICI