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Faire de la radio en Grande Bretagne n'est pas chose aisée. Extrêmement régulé, le secteur n'a pu voir l'éclosion de vrais réseaux nationaux qu'à la fin des années 2000 après un premier assouplissement dédié à relancer un marché publicitaire durement frappé par la crise. Pourtant, les locales des réseaux nationaux sont toujours obligées de faire quotidiennement 7h de programmes entièrement locaux : en direct, sans voice track, depuis des studios locaux, et avec la tranche du morning incluse. Dans les faits, les réseaux décochent donc tous les jours leur 6h-10h et leur 16h-19h avec de vraies équipes sur place. Cerise sur le gâteau, un flash d'info locale est obligatoire à chaque heure de la journée entre 6h et 19h... Bref, faire de la radio de proximité, c’est un investissement.
Un lobby pour moins de local
C’est pourquoi les radios privées britanniques essaient depuis des années de faire assouplir les règles à cause de la concurrence accrue des nouveaux médias sur Internet, mais aussi selon elles de l'intérêt limité de réaliser des tranches entières d’animation en local alors que l'information de proximité devrait être privilégiée. Les réseaux voudraient aussi pouvoir investir sur de vrais morning shows diffusés en national avec des têtes d’affiche renommées. Actuellement par exemple, l'ex-Spice Girl Emma Bunton ne peut diffuser son morning que sur Heart London, tandis que les autres stations Heart en région doivent décrocher avec des animateurs locaux.
Et le lobby l'a emporté : jeudi dernier, l'Ofcom a proposé dans une consultation de réduire les plages locales à 3 heures de flux par jour avec toujours un flash info à chaque heure, ou bien à 6 heures de flux par jour avec des flashs uniquement le matin et le soir. D’autre part, les émissions locales pourront désormais être faites hors morning. Du pain béni pour les têtes de réseaux.
Et le lobby l'a emporté : jeudi dernier, l'Ofcom a proposé dans une consultation de réduire les plages locales à 3 heures de flux par jour avec toujours un flash info à chaque heure, ou bien à 6 heures de flux par jour avec des flashs uniquement le matin et le soir. D’autre part, les émissions locales pourront désormais être faites hors morning. Du pain béni pour les têtes de réseaux.
Attention à la casse
En région en revanche, on fait grise mine. On se souvient encore de 2010 où le gouvernement avait autorisé le regroupement des locales en plateformes régionales. En une nuit, les 35 stations locales de Heart étaient passées à 18 stations, avec fermeture de studios et de nombreux animateurs et journalistes sur le carreau. Et d’ailleurs, en plus de la réduction du temps d’antenne en local, l’Ofcom, dans sa consultation, propose aussi de regrouper les stations locales sur de nouveaux ensembles : le territoire, jusque là divisé en 31 régions, passerait à 12 grosses régions à l’intérieur desquelles les stations locales pourraient se regrouper entre elles.
Le local toujours prisé
Si les réseaux nationaux se félicitent de cette plus grande flexibilité ; ils restent cependant prudents : pendant longtemps, la radio britannique a fait son succès de la proximité, et la publicité locale s’appuie davantage qu’en France sur la spécificité des programmes locaux. Il n’empêche : une vraie page se tourne, avec une montée en puissance de programmes nationaux toujours plus nombreux, notamment sur le DAB. On en compte désormais plus de 50, réparties sur 3 multiplex nationaux.