Un nom est sur toutes les lèvres dans le microcosme médiatique : Sibyle Veil. Presqu’encore inconnue il y a quelques semaines, la directrice des opérations et des finances à Radio France est restée solidement dans l’ombre de Mathieu Gallet. La solution interne pour remplacer le Président déchu -qui jouit néanmoins d’un bon bilan après des débuts chaotiques- s’est rapidement dessinée. Si Laurent Guimier, directeur des antennes de l’entreprise publique aurait pu être tenté, c’est Sibyle Veil qui a finalement été choisie « pour aller au charbon ». Elle est jeune, 40 ans, c’est une femme, la dernière à la tête de Radio France fut Michelle Cotta en 1981 ! Elle connait bien la Maison Ronde pour avoir tenu les cordons de la bourse et aurait -dit-on- des soutiens solides au plus haut niveau de l’Etat.
Hier, devant les Sages, Sibyle Veil a voulu frapper au cœur. "C'est un moment important pour moi car j'ai toujours aimé la radio et la radio de service public m'a toujours accompagnée dans ma vie", a-t-elle assuré avec douceur et conviction. Elle a fait valoir sa bonne connaissance de la Maison Ronde ainsi que son expérience en matière de réformes, "ayant déjà conduit des changements au sein d'organisations de service public". Elle a précisé qu'elle avait demandé la suspension de son contrat de travail, à Radio France, depuis le 4 avril, date où le CSA a annoncé les candidatures. D’autres candidats nous ont confié qu’ils avaient entrepris la même démarche.
Le CSA veut affirmer son indépendance
Pourtant, "rien n'est joué d'avance", a affirmé mercredi aux Echos Nicolas Curien, Conseiller en charge de la Présidence du CSA. Il faut dire que cette procédure est exceptionnelle, à plus d’un titre. D’abord, elle a été réalisée en quelques semaines contre plusieurs mois pour les précédentes nominations. Le CSA est réduit à 5 au lieu 7 Sages. La Président Olivier Schrameck étant absent pour des problèmes de santé. Carole Bienaimé-Besse est "encore souffrante pour quelques semaines" a précisé Nicolas Curien.
Cette absence du "patron" pourrait aussi donner des ailes au Collège en charge de la décision. Suspicieux depuis l’éviction de Mathieu Gallet dont elle aurait été demandée en haut-lieu, le CSA pourrait donc montrer sa réelle indépendance dans cette décision. Il faut rappeler qu’en 2014, Mathieu Gallet avait créé la surprise en remportant la mise à l’unanimité. Grace à un dossier de qualité et surtout une audition réussie, il avait grillé la politesse à Martin Ajdari (numéro deux de France Télévisions) ou Anne Durupty (numéro deux d'Arte France), qui partaient favoris.
Cette absence du "patron" pourrait aussi donner des ailes au Collège en charge de la décision. Suspicieux depuis l’éviction de Mathieu Gallet dont elle aurait été demandée en haut-lieu, le CSA pourrait donc montrer sa réelle indépendance dans cette décision. Il faut rappeler qu’en 2014, Mathieu Gallet avait créé la surprise en remportant la mise à l’unanimité. Grace à un dossier de qualité et surtout une audition réussie, il avait grillé la politesse à Martin Ajdari (numéro deux de France Télévisions) ou Anne Durupty (numéro deux d'Arte France), qui partaient favoris.
Un outsider, mais qui ?
Si le contexte est très différent aujourd’hui, qui d’autre, mis à part Sibyle Veil, pourraient séduire le CSA ? Chaque candidature comporte ses forces et ses faiblesses. François Desnoyers a montré qu’il était un homme d’expérience, ancien journaliste radio et ancien directeur général de Radio France, il pourrait rassurer dans un contexte d’une présidence de transition avant la grande réforme de l’audiovisuel public. Guillaume Klossa, lui ressemble plus à Mathieu Gallet, il est jeune et semble vouloir rajeunir et faire bouger la Maison Ronde. Bruno Delport est véritablement un homme de radio -issu du secteur privé. Il veut poursuivre la politique et -nouveauté- miser sur le DAB+, d’ailleurs, comme Sibyle Veil qui l’a indiqué lors de son audition.
Enfin Christophe Tardieu est un homme de culture et a l’habitude de diriger des institutions publiques. Il est à la tête du Cente National du Cinéma (CNC). Enfin Jérôme Batout, le plus jeune des candidats- semble très audacieux. Il veut miser sur la diversification.
Enfin Christophe Tardieu est un homme de culture et a l’habitude de diriger des institutions publiques. Il est à la tête du Cente National du Cinéma (CNC). Enfin Jérôme Batout, le plus jeune des candidats- semble très audacieux. Il veut miser sur la diversification.
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