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Quelle galère de diriger une radio associative !

Rédigé par le Lundi 11 Mai 2015 à 10:50 | modifié le Lundi 11 Mai 2015 à 11:02



Après avoir assisté au congrès annuel de la Confédération Nationale des Radios Libres, l’observateur en ressort quelque peu circonspect. Il n'est d'ailleurs pas surprenant de se demander ce que vont faire les bénévoles dans ce qu'il est convenu de qualifier de véritable galère associative.


Jean-Yves Breteau au congrès annuel de la CNRA qu'il préside © Serge Surpin
Jean-Yves Breteau au congrès annuel de la CNRA qu'il préside © Serge Surpin
Les 680 radios associatives de France, un nombre record par rapport à l'offre proposée dans d'autres pays, ne sont pas toutes dans la même situation. Certaines vont, assez, bien, mais la majorité rame pour terminer leurs fins de mois. Certains diront qu’elles ont même des difficultés à débuter le mois. Pourquoi ? Leurs revenus sont très aléatoires. Évidemment, elles sont aidées par l’État qui leur attribue le FSER (Fonds de Soutien à l’Expression Radiophonique). Une enveloppe annuelle de 29 M€ qu’elles doivent se partager. Rappelons que le FSER a pour objet de permettre aux radios associatives locales d’assurer leur mission de communication sociale de proximité.
Comment s'effectue ce partage ? En fonction de leur apport à la collectivité. Plus elles remplissent de missions, plus elles reçoivent de subsides. Problème : il faut prouver que l'on fait correctement son travail et donc, il faut laborieusement remplir des dossiers avec plein, plein, plein de documents...

29 M€ : "C'est peanuts"

Un exemple : une radio qui reçoit un invité doit lui faire remplir un document pour qu'il explique ce qu’il est venu y dire. Chaque année, chaque radio associative doit remplir ce fameux dossier. Cela exige un certain temps. En moyenne un à deux mois de travail, parfois plus. Pas évident donc pour des structures qui n’ont généralement que peu de salariés de livrer un dossier conséquent et compilant l'ensemble des actions menées l'année précédente. Et ce fameux FSER n’est pas forcement pérenne. Le Gouvernement qui tente de réduire son déficit, veut baisser le montant total du FSER. Il faut alors aller pleurer dans les ministères pour essayer de maintenir le niveau. Pour résumer, le ministère de la Culture et de la Communication voudrait bien maintenir le FSER à son actuel niveau, mais il n’est pas le seul à décider. Du côté du Budget, en général, pas de réponse. Il faut alors se tourner vers Matignon qui, en général, donne raison aux radios. Mais, chaque année, il faut recommencer. Pour 2015, 8% du FSER pourrait être gelé. Il faut encore se battre. Les radios demandent aussi aux personnalités politiques locales d’essayer de les aider, de les appuyer, de faire remonter l'information. Et puis, comme le font remarquer certaines radios, 29 M€ c’est peu. "C’est peanuts dans le budget de la culture". Autrement dit, insignifiant.

Chaque euro compte pour maintenir la tête hors de l'eau

Les radios associatives sont aussi, en partie, financées par les collectivités locales. Il va sans dire qu’elles ont tendance ces dernières années à réduire, sinon supprimer, leurs subventions en direction des associations, et donc également, des Associatives.
L’Europe ? La Commission aide les radios qui la mettent en valeur. Mais, c’est très compliqué. Elle donne, parfois, son accord pour financer un projet ou une émission. Il faut alors remplir des dossiers. Problème : les règles changent tout le temps. Vous remplissez un dossier et un peu plus tard, la Commission change les règles et vous demande d’autres justificatifs. Certains dossiers ne sont pas financés avant plusieurs années, parfois plus de cinq ans, et quand ils sont financés…
Et la publicité ? Les radios associatives peuvent assurer 20% de leur budget en publicité. Si elles dépassent ce niveau, plus de FSER. Certaines radios refusent la publicité, par conviction. Cela dit, rares sont les radios associatives qui arrivent à cette limite des 20%. Difficile de convaincre des annonceurs, surtout que les radios n’ont pas toujours les moyens de commander un sondage qui prouverait leurs bonnes audiences. Médiamétrie demande un peu plus de 1 000 € par an pour l'étude "Public des Associatives". C’est trop pour de petites structures. D’ailleurs, certaines ont aussi toussé quand la CNRA a proposé d’augmenter la cotisation de 30 €. Chaque euro compte pour ces petites structures.

Diriger une radio ? Un vrai sacerdoce !

Comme on peut le constater, trouver des financements n’est pas facile pour les radios associatives. Un parcours du combattant. Cela demande du temps, autant de temps qui n’est pas consacré à l’antenne. Les radios sont, en général, de petites structures, avec peu de salariés et beaucoup de bénévoles. Pourquoi peu de salariés ? Parce que, pas assez de revenus. Le cercle infernal. 3 000 salariés pour 680 radios... Faites le calcul. Cela fait en moyenne quatre salariés par radio, c’est peu, d’autant plus que beaucoup, sont employés à mi-temps. Et puis, il y a les autres dépenses, dont la Sacem, dépense mal supportée par les radios.

On le constate, diriger une radio, également si elle est une radio associative, est un vrai sacerdoce. Plus qu'hier, à la grande époque des radio libres, il faut vraiment aimer la radio pour continuer à vouloir s’en occuper...


Serge Surpin
Journaliste spécialisé média, photographe et ancien Co-créateur de Satellifax. Gérant de SatMag.... En savoir plus sur cet auteur


1.Posté par Gilles RODRIGUEZ le 11/05/2015 11:55
Rodriguez
C'est une curieuse façon de voir les choses... Diriger une radio associative, serait une vraie galère et pourtant, ce sont les mêmes qui dirigent ces radios depuis des années, voire des décennies.
Si c'était vraiment galère, il y aura davantage de mouvements au sein des directions des radios associatives

2.Posté par Serge SURPIN le 11/05/2015 12:15
lisez bien mon article : je finis par "il faut vraiment aimer la radio pour continuer à vouloir s’en occuper..." et je commence par : "Après avoir assisté au congrès annuel de la Confédération Nationale des Radios Libres" où on sent la difficulté de diriger une radio associative. Evidemment qu'il y a un bonheur de diriger une radio, un bonheur à faire de la radio, a toujours faire partie de l'aventure. Evidemment que si demain j'ai la possibilité d'en diriger une, je fonce, quoi que, j'aime la radio, pas trop l'administratif... mais l'un va avec l'autre, si on veut ou accepte des responsabilités.

3.Posté par briscotte le 11/05/2015 14:43
j'ai travailler 2 ans dans une radio A après avoir fait des radios commerciales, je n'ai jamais vu autant de gaspillage d'argent et de branleurs de ma vie mes amis ! le problème est que cette argent viens des radios privés qui travaille à 300% pour avoir de l'audience + résultat commercial , je pense sincèrement qui est temps d’arrêter les conneries, ont marche sur la tète !, vous voulez des radios assos ? ba ya qua les passer sur radionomy et webradio, ca coûtera zéro aux radio privés (car des radio comme nrj ou rtl donne de l'argent pour elles :) ) et au contribuables au passage pour une audience qasi égale :)
les dirigeants de A on des malheurs ? pas du tout je vous rassure, il passe leur temps a ce "gaussé" dans un but évident d'avoir un statut social sur leurs région, ou voir même a des fin politiques ?, quand il ne vont pas au resto au frais de l'association, et pour finir acheter acheter acheter du matérielle dernier cris ( winradio a 40M .€ Sm7 en vu tu en voila( alors qui ya personne derrière ) carte son a 20.M€ tout ça pour quoi ? pour rien bien sur, car l'audience , il s'en tape ! et tout ca se finit generalement au bout d'un cycle de 3 ou 4 ans avec un trou énorme et des radios dans le mur...
le problème est que les Contrôles sont quasi inexistant en associatif , ils suffit d'avoir une bonne secrétaire en CUI, un tipex un peu les dates, et roule le dossier CTR :)

4.Posté par ATTILA le 11/05/2015 19:12
le commentaire de monsieur Briscotte ne donne pas la réalité des radios associatives et manque d'objectivité. Il met tout le monde dans le même sac. Concernant les radio commerciales les salariés sont pressés comme des citrons pour des salaire qui ne cassent pas trois pattes à un canard...
Certes il y a des radio associatives qui ne se foulent pas la rate, il y en a même (se comptant sur les doigts de la main) qui trichent et touchent des subventions.
Mais la majorité d'entres elles galèrent pour boucler leur budget. J'ai fondé la radio en 1982, Je suis parti pendant presque 2 décennies et j'ai repris du service comme bénévole à 60H00 par semaine !
Cher Monsieur BISCOTTE, oui nous avons des SM7B, 4 au total, oui nous avons 2 salaries, oui nous avons WinMédia. Nos salariés travaillent 35h00 par semaine et nous avons des bénévoles qui oui donnent de leur temps (personne ne n'en branle pas une comme vous l'écrivez). Oui je regarde aux dépenses et je ne jette par l'argent par les fenêtre. Alors monsieur BISCOTTE soyez réjoui de cette spécificité française unique au monde qu'est notre système associatif, envié par beaucoup de pays.
Vous monsieur BISCOTTE qui semblez travailler dans une radio à 300% (ça n'existe pas ou alors attention au BURNOUT..) ou va l'argent ? Sinon dans les poches des actionnaires qui ne se privent pas d'aller au resto comme vous le dites pour radio associatives, et dont certains personnels en profitent et utilisent les véhicules d'entreprises à des fin privées ! Méfiez vous qu'un jour cette radio commerciale ne vous jette dehors comme un mal propre au nom des économies pour augmenter les dividendes des actionnaires.
A bon entendeur salut

5.Posté par ATTILA le 11/05/2015 19:13
rectification de l'adresse c'est free.fr

6.Posté par Ludovic LOIR le 11/05/2015 21:15
hagfm
M. "Briscotte",

Ne généralisez pas. Toutes les radios A ne sont pas des radios de "branleurs". Pour être à la tête de l'une d'entre-elles depuis sa création en 2006, je peux vous affirmer qu'il faut un minimum de courage et de motivation pour plonger tête baissée dans les dossiers et ce non seulement pour empocher la "cagnotte" du FSER. C'est un travail quotidien et bénévole en ce qui me concerne. Pour votre gouverne, apprenez que plus un dossier est complet et bien renseigné, (y compris en "l'aurtografiant" correctement :-) et plus ses chances d'aboutir seront élevées. A vous lire, je crois comprendre que la rédaction n'est pas votre fort. Ne tentez pas l'aventure en vous lançant dans la création d'une radio. Vous excellez par contre dans le domaine de la critique facile et gratuite. Ce n'est pas un atout, je vous l'accorde, mais l'on fait avec ce que la nature nous a donné...

A défaut de manier la langue française comme il se doit, soyez plutôt constructif dans vos propos en nous soumettant de bonnes idées.

Je ne vous salue pas,

Ludovic LOIR

P.S : je ne vais jamais au resto aux frais de la radio...

7.Posté par Laure BOISGARD le 11/05/2015 22:52
C'est effarant de lire ce genre de commentaire ! Un exemple doit-il permettre une généralité ? Sans doute,i "briscotte", êtes-vous part très fâché de cette radio et nous ne saurons jamais pourquoi mais là n'est pas la question... je travaille depuis 3 ans dans une radio A comme vous les appelez, en tant que salarié et croyez-moi, les 35h qui me sont payées à la fin du mois, sont largement dépassées chaque semaine car quand on aime son travail, on fait en sorte de le faire bien, quelque soit le temps qu'on y passe et quelque soit la radio où on se trouve. Et franchement ? Une radio commerciale, très peu pour moi ! Je suis certain que je n'y trouverai pas l' "humain" qui est l'essence même des radios associatives.

8.Posté par Franck DORISTIL le 12/05/2015 07:15
Bonjour, je vous félicite pour ce bel article qui nous a permis d'entrer un peu plus dans ce petit univers qu'est le monde de la radio. Les informations que vous nous fournissez à ce sujet sont d'une importance incroyables. Nombreux sont les gens qui aiment la radio, l'écoute quotidiennement tout en ignorant cette dure réalité qui est la sienne. Votre article devrait être relayé par d'autres médias afin de sensibiliser les auditeurs sur les réels besoins des radios associatives, point central de l'article. En tout cas, je vous félicite pour cette réflexion d'une si grande profondeur.

Bonne continuation !

9.Posté par Ludovic LOIR le 12/05/2015 11:52
Effectivement, c'est un excellent article qui permet de découvrir l'envers du décor de nos radios de proximité. On en veut d'autres comme ça Serge !

Ludo

10.Posté par Serge SURPIN le 12/05/2015 12:26
merci à vous pour vos messages, c'est ce que j'ai ressenti après le congrès de la CNRA (mais aussi après celui du SNRL). C'est l'intérêt d'assister à ces évènements, on sent ce qui se passe et ce que les participants pensent
s.

11.Posté par Tony TOULLIER le 24/06/2015 14:01
Bonjour,
Perso j'ai vue bien + de branleurs sur des radios commerciales, cherchant a reproduire bêtement ce que font les radios hit parade, voir certains arrivent a faire encore + ringards...
La démarche d'une A n'est pas la même, nous mettons en avant des musiques, ou des causes qui n'ont aucuns intérêts pour les radios commerciales car ça n'apporte pas assez d'audience pourtant il s'agit souvent de causes qui méritent d’être mises en lumière.

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