Les 680 radios associatives de France, un nombre record par rapport à l'offre proposée dans d'autres pays, ne sont pas toutes dans la même situation. Certaines vont, assez, bien, mais la majorité rame pour terminer leurs fins de mois. Certains diront qu’elles ont même des difficultés à débuter le mois. Pourquoi ? Leurs revenus sont très aléatoires. Évidemment, elles sont aidées par l’État qui leur attribue le FSER (Fonds de Soutien à l’Expression Radiophonique). Une enveloppe annuelle de 29 M€ qu’elles doivent se partager. Rappelons que le FSER a pour objet de permettre aux radios associatives locales d’assurer leur mission de communication sociale de proximité.
Comment s'effectue ce partage ? En fonction de leur apport à la collectivité. Plus elles remplissent de missions, plus elles reçoivent de subsides. Problème : il faut prouver que l'on fait correctement son travail et donc, il faut laborieusement remplir des dossiers avec plein, plein, plein de documents...
Comment s'effectue ce partage ? En fonction de leur apport à la collectivité. Plus elles remplissent de missions, plus elles reçoivent de subsides. Problème : il faut prouver que l'on fait correctement son travail et donc, il faut laborieusement remplir des dossiers avec plein, plein, plein de documents...
29 M€ : "C'est peanuts"
Un exemple : une radio qui reçoit un invité doit lui faire remplir un document pour qu'il explique ce qu’il est venu y dire. Chaque année, chaque radio associative doit remplir ce fameux dossier. Cela exige un certain temps. En moyenne un à deux mois de travail, parfois plus. Pas évident donc pour des structures qui n’ont généralement que peu de salariés de livrer un dossier conséquent et compilant l'ensemble des actions menées l'année précédente. Et ce fameux FSER n’est pas forcement pérenne. Le Gouvernement qui tente de réduire son déficit, veut baisser le montant total du FSER. Il faut alors aller pleurer dans les ministères pour essayer de maintenir le niveau. Pour résumer, le ministère de la Culture et de la Communication voudrait bien maintenir le FSER à son actuel niveau, mais il n’est pas le seul à décider. Du côté du Budget, en général, pas de réponse. Il faut alors se tourner vers Matignon qui, en général, donne raison aux radios. Mais, chaque année, il faut recommencer. Pour 2015, 8% du FSER pourrait être gelé. Il faut encore se battre. Les radios demandent aussi aux personnalités politiques locales d’essayer de les aider, de les appuyer, de faire remonter l'information. Et puis, comme le font remarquer certaines radios, 29 M€ c’est peu. "C’est peanuts dans le budget de la culture". Autrement dit, insignifiant.
Chaque euro compte pour maintenir la tête hors de l'eau
Les radios associatives sont aussi, en partie, financées par les collectivités locales. Il va sans dire qu’elles ont tendance ces dernières années à réduire, sinon supprimer, leurs subventions en direction des associations, et donc également, des Associatives.
L’Europe ? La Commission aide les radios qui la mettent en valeur. Mais, c’est très compliqué. Elle donne, parfois, son accord pour financer un projet ou une émission. Il faut alors remplir des dossiers. Problème : les règles changent tout le temps. Vous remplissez un dossier et un peu plus tard, la Commission change les règles et vous demande d’autres justificatifs. Certains dossiers ne sont pas financés avant plusieurs années, parfois plus de cinq ans, et quand ils sont financés…
Et la publicité ? Les radios associatives peuvent assurer 20% de leur budget en publicité. Si elles dépassent ce niveau, plus de FSER. Certaines radios refusent la publicité, par conviction. Cela dit, rares sont les radios associatives qui arrivent à cette limite des 20%. Difficile de convaincre des annonceurs, surtout que les radios n’ont pas toujours les moyens de commander un sondage qui prouverait leurs bonnes audiences. Médiamétrie demande un peu plus de 1 000 € par an pour l'étude "Public des Associatives". C’est trop pour de petites structures. D’ailleurs, certaines ont aussi toussé quand la CNRA a proposé d’augmenter la cotisation de 30 €. Chaque euro compte pour ces petites structures.
L’Europe ? La Commission aide les radios qui la mettent en valeur. Mais, c’est très compliqué. Elle donne, parfois, son accord pour financer un projet ou une émission. Il faut alors remplir des dossiers. Problème : les règles changent tout le temps. Vous remplissez un dossier et un peu plus tard, la Commission change les règles et vous demande d’autres justificatifs. Certains dossiers ne sont pas financés avant plusieurs années, parfois plus de cinq ans, et quand ils sont financés…
Et la publicité ? Les radios associatives peuvent assurer 20% de leur budget en publicité. Si elles dépassent ce niveau, plus de FSER. Certaines radios refusent la publicité, par conviction. Cela dit, rares sont les radios associatives qui arrivent à cette limite des 20%. Difficile de convaincre des annonceurs, surtout que les radios n’ont pas toujours les moyens de commander un sondage qui prouverait leurs bonnes audiences. Médiamétrie demande un peu plus de 1 000 € par an pour l'étude "Public des Associatives". C’est trop pour de petites structures. D’ailleurs, certaines ont aussi toussé quand la CNRA a proposé d’augmenter la cotisation de 30 €. Chaque euro compte pour ces petites structures.
Diriger une radio ? Un vrai sacerdoce !
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Comme on peut le constater, trouver des financements n’est pas facile pour les radios associatives. Un parcours du combattant. Cela demande du temps, autant de temps qui n’est pas consacré à l’antenne. Les radios sont, en général, de petites structures, avec peu de salariés et beaucoup de bénévoles. Pourquoi peu de salariés ? Parce que, pas assez de revenus. Le cercle infernal. 3 000 salariés pour 680 radios... Faites le calcul. Cela fait en moyenne quatre salariés par radio, c’est peu, d’autant plus que beaucoup, sont employés à mi-temps. Et puis, il y a les autres dépenses, dont la Sacem, dépense mal supportée par les radios.
On le constate, diriger une radio, également si elle est une radio associative, est un vrai sacerdoce. Plus qu'hier, à la grande époque des radio libres, il faut vraiment aimer la radio pour continuer à vouloir s’en occuper...
On le constate, diriger une radio, également si elle est une radio associative, est un vrai sacerdoce. Plus qu'hier, à la grande époque des radio libres, il faut vraiment aimer la radio pour continuer à vouloir s’en occuper...