Aborder les thématiques ultratechniques (cross-média, décrochage dynamique, départs virtuels) avec le personnel historique de Radio SKI ne sera pas chose aisée. Pourtant, l'accompagnement et la formation sont essentiels dans la réussite des grandes migrations techniques.
L'informatique prenant la place des traditionnelles infrastructures audio, la direction technique s'appelle désormais DSI "Direction des Systèmes d'Information". Une radio ne saurait cependant se contenter d'une stratégie exclusivement informatique, et le bagage "à l'ancienne" des ingénieurs du son apporte une réelle plus-value acoustique.
L'ensemble du projet a beau être numérique, et les liaisons complètement dématérialisées entre des composants virtuels, n'oublions pas que le produit à transporter reste du son, de la voix, de la musique… La chaleur d'un programme, son empreinte et sa couleur continueront d'exister en AoIP.
Motivé par la jeunesse et le pedigree webradio de Radio PLAGE, l'ensemble du personnel de Radio SKI apprendra à manipuler des sources sonores virtuelles, à émettre vers des "départs" distants, et s'appropriera la flexibilité de l'antenne au quotidien. Quand on intègre, psycholo-giquement, que le programme créé en studio est soumis à un habillage différent dans telle ou telle région selon les partenariats et sponsors locaux, la sensation derrière le micro est troublante. Nous ne parlons pas seulement ici des pages de pub, mais bel et bien des jingles ou du bed derrière la voix, qui peuvent être customisés à volonté sur chaque départ, si le logiciel d'automation le permet.
Les décideurs éditoriaux s'approprieront les puissants outils statistiques des logiciels modernes. Quand le taux de popularité d'un titre musical sur Shazam influence dynamiquement la programmation musicale de l'après-midi, on peut dire que le métier de programmateur musical a changé. Et pourtant, flairer les tendances et colorer une antenne reste un métier à part entière. L'on devient un peu moins maçon, un peu plus architecte.
Tant que les animateurs n'ont pas tous été remplacés par des cyborgs à synthèse vocale (ça viendra…), la radio restera un univers de passionnés. Tout comme les auditeurs ont changé leurs habitudes d'écoute, les métiers vivent cette transition via la formation et l'accompagnement des partenaires inté-grateurs.
L'informatique prenant la place des traditionnelles infrastructures audio, la direction technique s'appelle désormais DSI "Direction des Systèmes d'Information". Une radio ne saurait cependant se contenter d'une stratégie exclusivement informatique, et le bagage "à l'ancienne" des ingénieurs du son apporte une réelle plus-value acoustique.
L'ensemble du projet a beau être numérique, et les liaisons complètement dématérialisées entre des composants virtuels, n'oublions pas que le produit à transporter reste du son, de la voix, de la musique… La chaleur d'un programme, son empreinte et sa couleur continueront d'exister en AoIP.
Motivé par la jeunesse et le pedigree webradio de Radio PLAGE, l'ensemble du personnel de Radio SKI apprendra à manipuler des sources sonores virtuelles, à émettre vers des "départs" distants, et s'appropriera la flexibilité de l'antenne au quotidien. Quand on intègre, psycholo-giquement, que le programme créé en studio est soumis à un habillage différent dans telle ou telle région selon les partenariats et sponsors locaux, la sensation derrière le micro est troublante. Nous ne parlons pas seulement ici des pages de pub, mais bel et bien des jingles ou du bed derrière la voix, qui peuvent être customisés à volonté sur chaque départ, si le logiciel d'automation le permet.
Les décideurs éditoriaux s'approprieront les puissants outils statistiques des logiciels modernes. Quand le taux de popularité d'un titre musical sur Shazam influence dynamiquement la programmation musicale de l'après-midi, on peut dire que le métier de programmateur musical a changé. Et pourtant, flairer les tendances et colorer une antenne reste un métier à part entière. L'on devient un peu moins maçon, un peu plus architecte.
Tant que les animateurs n'ont pas tous été remplacés par des cyborgs à synthèse vocale (ça viendra…), la radio restera un univers de passionnés. Tout comme les auditeurs ont changé leurs habitudes d'écoute, les métiers vivent cette transition via la formation et l'accompagnement des partenaires inté-grateurs.
La place de la formation
Question à Yohann Burgan, DSI de RCF
La Lettre Pro de la Radio - Votre projet "maillage" a permis la fusion de 64 radios locales en AoIP. Avez-vous rencontré des obstacles humains ?
YB - Quand un réseau produit des émissions avec l’appui de 3000 bénévoles et 300 salariés, vous pouvez imaginer que l'on rencontre parfois quelques difficultés face au changement lié à la transformation numérique des outils de travail. Mais globalement, le confort du nouvel environnement de travail a emporté l’adhésion des utilisateurs. Nos meilleurs ambassadeurs du projet sont les radios déjà maillées...
LLPR - Comment avez-vous organisé la formation ?
YB - Une “équipe-projet” a été mise en place pour déployer de façon efficace et homogène les structures techniques. RCF a choisi de prendre le temps de former l’équipe projet (constituée de collaborateurs internes) aux nouveaux outils afin de fabriquer les processus métiers adaptés à notre environnement. L’adaptation du projet à la radio locale, l’installation technique et la formation sont faits en interne, en intégrant autant que possible l’équipe de la radio locale.
LLPR - Avez-vous su briser les frontières entre les métiers techniques et non techniques ?
YB - Nous avons pris le parti que le technicien en charge de l’installation forme l’équipe locale, dans la continuité de l’installation. Il a déjà passé dix jours avec l’équipe et la connaît bien, avant même de la former…Quatre jours sont consacrés à la formation au logiciel Digas et également à l’utilisation des consoles numériques et de la carte Sound4. Les journalistes et les animateurs ne pratiquent pas tous l’auto-technique dans leur radio locale mais nous leur offrons la possibilité d’acquérir ce savoir-faire.
Notre volonté, qui peut paraître atypique, c’est que tous les métiers de la radio suivent la même formation. Et ce, pour une raison simple et très pratique : les principales manipulations sont identiques pour tous les métiers. Par exemple dans Digas, on construit le conducteur de son journal de la même façon que l’on programme une tranche d’animation.
La Lettre Pro de la Radio - Votre projet "maillage" a permis la fusion de 64 radios locales en AoIP. Avez-vous rencontré des obstacles humains ?
YB - Quand un réseau produit des émissions avec l’appui de 3000 bénévoles et 300 salariés, vous pouvez imaginer que l'on rencontre parfois quelques difficultés face au changement lié à la transformation numérique des outils de travail. Mais globalement, le confort du nouvel environnement de travail a emporté l’adhésion des utilisateurs. Nos meilleurs ambassadeurs du projet sont les radios déjà maillées...
LLPR - Comment avez-vous organisé la formation ?
YB - Une “équipe-projet” a été mise en place pour déployer de façon efficace et homogène les structures techniques. RCF a choisi de prendre le temps de former l’équipe projet (constituée de collaborateurs internes) aux nouveaux outils afin de fabriquer les processus métiers adaptés à notre environnement. L’adaptation du projet à la radio locale, l’installation technique et la formation sont faits en interne, en intégrant autant que possible l’équipe de la radio locale.
LLPR - Avez-vous su briser les frontières entre les métiers techniques et non techniques ?
YB - Nous avons pris le parti que le technicien en charge de l’installation forme l’équipe locale, dans la continuité de l’installation. Il a déjà passé dix jours avec l’équipe et la connaît bien, avant même de la former…Quatre jours sont consacrés à la formation au logiciel Digas et également à l’utilisation des consoles numériques et de la carte Sound4. Les journalistes et les animateurs ne pratiquent pas tous l’auto-technique dans leur radio locale mais nous leur offrons la possibilité d’acquérir ce savoir-faire.
Notre volonté, qui peut paraître atypique, c’est que tous les métiers de la radio suivent la même formation. Et ce, pour une raison simple et très pratique : les principales manipulations sont identiques pour tous les métiers. Par exemple dans Digas, on construit le conducteur de son journal de la même façon que l’on programme une tranche d’animation.
Le numérique au bon moment
Le parallèle entre l’AoIP et la photo est maladroit : lors de la démocratisation des appareils numériques à la fin des années 1990, les résolutions d'image étaient encore très faibles, et les supports de stockage insuffisants pour répondre aux exigences des photographes. Par ailleurs, les imprimantes jet d'encre de l'époque n'arrivaient pas à la cheville d'un développement argentique en grand format.
L'AoIP se démocratise dans un bien meilleur contexte. Le réseau est partout, la technologie est déjà mature, le stockage ne coûte presque plus rien.
Enfin, la qualité acoustique n'est pas altérée, puisque le transport du son sur IP permet de surpasser largement la qualité du CD dans toute la chaîne de diffusion, l'émetteur au pied du pylône devenant finalement son principal entonnoir.
L'AoIP se démocratise dans un bien meilleur contexte. Le réseau est partout, la technologie est déjà mature, le stockage ne coûte presque plus rien.
Enfin, la qualité acoustique n'est pas altérée, puisque le transport du son sur IP permet de surpasser largement la qualité du CD dans toute la chaîne de diffusion, l'émetteur au pied du pylône devenant finalement son principal entonnoir.