"En cas d'acceptation, les diffuseurs risqueraient de ne produire plus que des émissions rentables. La diversité médiatique et la formation de l'opinion s'en trouveraient affaiblies et l'influence des investisseurs privés et des groupes étrangers gagnerait en importance" explique le Conseil fédéral suisse. La présidente de la Confédération Doris Leuthard a présenté la position du Conseil fédéral en soulignant qu'en "raison de l'hétérogénéité de la population suisse, du multilinguisme et de la démocratie directe, il est important que l'offre médiatique soit diversifiée". Selon la Constitution, la radio et la télévision doivent contribuer à la formation et au développement culturel, à la formation de l'opinion et au divertissement, en prenant en compte les particularités du pays et les besoins des cantons.
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En Suisse, une redevance de radio-télévision est perçue, car la publicité et le sponsoring ne suffisent pas pour financer de tels programmes en Suisse, en raison des quatre langues nationales et de l'hétérogénéité de la population. Le produit est versé aux radios et aux télévisions qui remplissent ce mandat constitutionnel de service public. La SSR œuvre à l'échelle nationale et des quatre régions linguistiques, 21 radios et 13 télévisions faisant de même au niveau régional et local. Tous ces diffuseurs bénéficient d'une concession de la Confédération qui précise les termes du mandat. Le produit de la redevance s'est élevé à 1.37 milliard de francs en 2016. La plus grande partie, soit 1.24 milliard, a été versée à la SSR, tandis que les radios locales et les télévisions régionales ont touché 61 millions de francs.
La redevance représente 75 % du budget de la SSR
L'initiative "No Billag" veut supprimer la redevance de réception pour la radio et la télévision et demande que la Confédération ne subventionne aucune chaîne de radio ou de télévision, de quelque manière que ce soit. Elle exige de plus que la Confédération n'exploite pas ses propres chaînes en temps de paix et qu'elle mette régulièrement aux enchères des concessions. "Une acceptation de l'initiative réduirait grandement le budget de la SSR et des radios locales et télévisions régionales concernées : en effet, la redevance représente 75 % du budget de la SSR et une part importante de celui des radios locales et des télévisions régionales. Partant, de nombreuses émissions ne pourraient plus du tout être produites, ou alors dans une qualité moindre. L'offre actuelle serait massivement réduite" souligne le Conseil fédéral.
Ce Conseil fédéral, et le Parlement suisse , recommandent de rejeter l'initiative.
Ce Conseil fédéral, et le Parlement suisse , recommandent de rejeter l'initiative.