Le streaming reste le principal moteur de ce retour à la croissance, et devient pour la première fois la plus importante source de revenu du marché. Avec 176 millions d’utilisateurs d’abonnements payants, il affiche une hausse de 41,1% et génère désormais 38,4% du chiffre d’affaires de la musique enregistrée. Cette progression a plus que compensé la baisse de 5,4% des ventes physiques et celle de 20,5% des téléchargements. Pour la première fois également, les revenus numériques auront généré plus de la moitié (54%) du marché global. Cette troisième année consécutive de croissance fait suite à 15 ans de baisse significative de chiffre d’affaires. Malgré cette reprise encourageante, les revenus de l’industrie en 2017 ne représentaient encore que 68,4% du marché à son plus haut niveau en 1999.
Garantir le développement du marché
"Nous avons vécu cette année encore des moments passionnants pour la musique. Le travail et l’engagement des maisons de disques a permis à des artistes brillants et très différents d’émerger auprès du public dans le monde entier, créant la bande originale de la vie des fans et leur offrant sans cesse de nouveaux moyens toujours plus innovants pour accéder à la musique qu’ils aiment" a déclaré Frances Moore de l’IFPI. L’industrie semble donc être sur la bonne voie, mais la course est loin d’être gagnée. "Les maisons de disques continuent leurs efforts pour remettre la musique enregistrée sur le chemin pérenne de la croissance, et c’est dans ce but que nous poursuivons nos actions pour corriger le value gap. Ce n’est pas seulement indispensable pour la prospérité du marché actuel, mais aussi pour garantir son développement à venir dans un environnement économique juste et équitable".
Prendre les mesures qui s'imposent
Les interprétations contradictoires des lois sur la responsabilité en ligne ont en effet permis à certains services de se soustraire à toute responsabilité en matière de mise à disposition de la musique au public. Aujourd’hui, des services comme YouTube, qui ont développé des plateformes sophistiquées de musique à la demande, utilisent cette zone d’incertitude comme bouclier, pour éviter de négocier des licences à des conditions équitables comme le font d’autres services numériques, affirmant qu’ils ne sont pas légalement responsables de la musique qu’ils distribuent sur leur site. "Une intervention législative est donc nécessaire pour garantir une application cohérente des lois sur la responsabilité et pour qu’aucun service ne puisse se soustraire au régime de licences pour la distribution de musique. La communauté musicale a uni ses efforts pour inciter les décideurs politiques à prendre les mesures qui s’imposent".