LLPR - Vous avez lancé Acast en France au printemps 2019. Quel est aujourd’hui votre ressenti, pour la plateforme ainsi que pour le marché français ?
Yann Thébault - Nous sommes très contents du chemin parcouru. Nous avons fait connaître Acast auprès des podcasteurs et du marché qui reconnaissent aujourd’hui notre légitimité et notre force, ce qui nous permet de nous positionner en leader. Nous avons ainsi pu signer des partenariats avec les principaux studios de production indépendants que sont mademoiZelle, Louie Media, Binge Audio et Bababam, ainsi que de nombreux podcasteurs indépendants comme Cerno, l'anti-enquête, Choses à savoir, Le Rendez-vous Tech, Les P'tites Histoires... Nous avons aussi signé avec des partenaires presse qui se lancent dans l’aventure du podcast, comme Le Monde ou encore Le Point. Un retour très positif en tout cas. La France est un marché dynamique qui, historiquement, se démarque par sa forte consommation radio et où l’audio digital est en pleine effervescence.
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LLPR - Quelle est aujourd’hui la proposition de valeur d'Acast sur le marché du podcast ?
YT - L’idée, c’est de dire aux podcasteurs, vous vous occupez de l’écriture et de la production de vos podcasts, on s’occupe du reste. Nous apportons des solutions allant de l’hébergement des podcasts en passant par un accompagnement marketing et promotionnel, jusqu’à leur monétisation. Nous les aidons à diffuser leurs contenus sur l’ensemble de l’écosystème des plateformes de podcasting, dont Apple, Deezer, Spotify, mais aussi les enceintes et montres connectées entre autres. Nous sommes une plateforme agnostique et notre objectif est de leur fournir un maximum de visibilité.
LLPR - La diffusion et l'hébergement, c'est une chose, mais il faut encore que les podcasts soient vus. Qu'en est-il de la promotion ?
LLPR - Quels sont-ils justement puisque nous sortons du cadre traditionnel des simples spots audio ?
YT - Notre force, c’est aussi de pouvoir les accompagner sur leur stratégie de développement pour savoir comment ils sont écoutés, par qui et comment. Nous pouvons donc les aider à développer la meilleure stratégie pour avoir la meilleure audience possible. Dans cette optique, nous mettons à leur disposition des ressources aussi bien humaines que techniques. Nous avons un outil de CMS qui permet d'analyser les données des écoutes et de mieux comprendre les habitudes de consommation des auditeurs. Nous avons également mis en place un outil de promotion “Acast recommande” pour mettre en avant les contenus de nos partenaires au sein de notre communauté de podcasteurs.
LLPR - Il est évidemment question de monétisation, comment cela se passe chez Acast ?
YT - Le marché du podcast est relativement nouveau et très peu d'acteurs ont de l’expérience dans la vente de podcast, notamment chez les acteurs traditionnels comme la presse. Nous fonctionnons sur un modèle de partage de revenus à l’avantage de nos podcasteurs. Depuis la création d’Acast en 2014, nous avons reversé 50 M€ en Europe à notre communauté de podcasteurs. Nous évangélisons le marché en éduquant les annonceurs sur les différents moyens de communiquer via les podcasts et avec les formats les plus adaptés.
LLPR - Quels sont-ils justement puisque nous sortons du cadre traditionnel des simples spots audio ?
YT - Déjà, nous avons les spots audio, idéalement, qui ne doivent pas être des spots radio mais des spots digitaux. Ce sont des spots ad hoc, contextualisés et adaptés à l’univers du podcast. Viennent ensuite le brand content et le sponsoring. Pour ce dernier, le podcasteur va prendre la parole pour s’approprier le message de la marque soit en "host read" ou alors via une voix antenne personnalisée. Le brand content, quant à lui, permet à des marques de créer leurs propres podcasts et de les utiliser comme des moyens de communication sur leurs différents canaux de communication. On voit beaucoup de marques créer leurs propres podcasts, comme Birchbox avec Louie Media. Si certains annonceurs hésitent, ils peuvent se contenter de s’associer à des podcasts existants en créant des capsules brandées plutôt que d’en produire.
"Depuis la création d’Acast en 2014, nous avons reversé 50 M€ en Europe à notre communauté de podcasteurs."
Acast veut mettre fin au "Far West de la mesure d'audience"
Acast vient d'obtenir la certification IAB qui fait aujourd'hui référence en matière de mesure des écoutes au niveau international sur les marchés matures comme les US, le Royaume-Uni ou la Suède. "L’IAB est un organisme international indépendant qui fait foi pour les marques et s’appuie sur une méthodologie stricte et en accord avec la réalité. En France, c’est encore le Far West, et on entend encore beaucoup de chiffres fantaisistes", estime Yann Thébault. Acast collabore aujourd'hui avec l'ACPM/OJD et Médiamétrie pour que les projets de mesure d'audience soient le plus en phase avec les recommandations de l'IAB. "Je peux assurer que les méthodologies proposées par certains acteurs français ne reflètent pas la réalité du marché actuel. Il est impératif pour les annonceurs d'avoir des mesures d'audience fiables sur lesquelles se baser pour investir avec confiance dans ce nouveau média", conclut le dirigeant.