Le paysage radiophonique belge reflète parfaitement le multilinguisme du pays : chaque communauté linguistique applique sa propre politique culturelle et audiovisuelle. Au niveau de la langue, du contenu et de la zone géographique couverte, les diffuseurs s'adressent avant tout à "leur communauté". Il en résulte que le marché est scindé, ce qui vaut surtout entre les deux grandes communautés francophone et flamande.
Sur la FM francophone, la RTBF diffuse au total cinq radios qui proposent des programmes généralistes (Vivacité, La Première) et musicaux (Classic 21, Pure FM et Musiq'3). Le groupe a réalisé l'année dernière une part d'audience record de 37,2%. Francis Goffin, directeur général des radios de la RTBF, souligne la performance de Vivacité qui, avec une part de marché de 15%, réalise sur cet indicateur "le meilleur score dans la communauté francophone".
En face de l'acteur public se trouvent des réseaux privés couvrant la Wallonie et Bruxelles, dont la plupart des marques sont connues en France : Bel RTL et Radio Contact (dont des parts importantes sont détenues par RTL Group), NRJ et Nostalgie (NRJ Group) ainsi que Fun Radio (divers actionnaires). "À côté des stations de la RTBF, il y a, en incluant les réseaux provinciaux, 11 réseaux privés et à peu près 80 radios locales", souligne le directeur des radios de la RTBF.
Le paysage radio francophone est donc riche et varié, preuve en est le nombre important de stations pour une population représentant environ 40% des Belges. Francis Goffin confirme que cette dynamique se reflète aussi au niveau du marché publicitaire, ce dernier misant fortement sur ce média. "La Belgique francophone est le premier marché en termes d'investissement publicitaire radio en Europe. Les dépenses publicitaires en radio s'élèvent à 17% alors que, par exemple, côté flamand, ce taux est de 12%."
Un paysage radio néerlandophone varié
L'autre grande communauté linguistique, les néerlandophones, dispose également d'un paysage radio très développé. Mais son radiodiffuseur public, la VRT, pèse plus lourd sur le marché que son équivalent francophone avec un total de parts d'audience avoisinant les 60%. À l'image de la RTBF, la VRT diffuse cinq radios s'adressant à des publics différents : les généralistes Radio 1 et Radio 2 ainsi que les musicales MNM, Studio Brussel et Klara. Station de proximité, Radio 2 est de loin le leader du marché avec une part d'audience de 28%. Pour Rudi Janssens, director business unit radio à la Var, la régie publicitaire de la VRT, les raisons pour cette performance sont multiples : "Le succès d'audience de Radio 2 est unique en Europe. Elle est à la fois mainstream et généraliste et propose un bon mélange de divertissement et de proximité. C'est la seule radio en Flandre qui a des décrochages dans les différentes provinces." Côté privé, les trois grands réseaux Qmusic et Joe FM (toutes deux appartenant au groupe Medialaan) ainsi que Nostalgie (plusieurs actionnaires, dont NRJ Group) dominent le secteur commercial. D'autres réseaux existent, mais ils disposent souvent d'une couverture moins confortable et ne réalisent que des audiences qui sont plutôt faibles au niveau de l'ensemble du territoire flamand.
Une offre particulièrement riche à Bruxelles
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Dans la communauté germanophone, qui compte à peine 80 000 personnes, la chaîne publique BRF diffuse deux radios. Quelques stations privées complètent l'offre. En raison de la proximité frontalière, de nombreuses radios allemandes arrosent également le territoire germanophone belge. Enfin, dans la région bruxelloise, qui est officiellement bilingue, les radios des deux grandes communautés linguistiques s'y partagent la FM. Le nombre de stations y est donc particulièrement élevé, ce qui fait que Bruxelles dispose d'une offre radio qui est l'une des plus riches d'Europe.
La capitale belge présente une autre spécificité : alors que Flamands et Wallons écoutent extrêmement peu les chaînes de l'autre communauté linguistique, les auditeurs bruxellois semblent plus enclins à se brancher sur une radio diffusant dans "l'autre langue". Ceci est surtout le cas pour la population néerlandophone de Bruxelles qui n'y représente, certes, qu'une petite minorité : "Sur le critère de l'audience hebdomadaire, 19,3% des Bruxellois néerlandophones écoutent une station francophone alors que 8% des habitants francophones déclarent se brancher sur une radio flamande", explique Sven Lardon, strategic advisor pour les radios de la VRT.
La capitale belge présente une autre spécificité : alors que Flamands et Wallons écoutent extrêmement peu les chaînes de l'autre communauté linguistique, les auditeurs bruxellois semblent plus enclins à se brancher sur une radio diffusant dans "l'autre langue". Ceci est surtout le cas pour la population néerlandophone de Bruxelles qui n'y représente, certes, qu'une petite minorité : "Sur le critère de l'audience hebdomadaire, 19,3% des Bruxellois néerlandophones écoutent une station francophone alors que 8% des habitants francophones déclarent se brancher sur une radio flamande", explique Sven Lardon, strategic advisor pour les radios de la VRT.
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