Extrêmement impliquées dans l'industrie de l'audio sur IP dès les années 2000, les équipes techniques de Sveriges imaginent très tôt une radio entièrement virtualisée, permettant à des studios satellites d'intervenir à l'antenne en quelques clics.
L'idée est de mettre en place un système de diffusion robuste, colonne vertébrale fonctionnelle de la radio, puis de faire graviter les studios d'antenne, kits de reportage itinérants et les petites installations événementielles, comme de simples "télécommandes" de la radio. Que les fonctionnalités d'antenne soient les mêmes que l'on soit sur place, ou connecté depuis l'extérieur.
L'idée est de mettre en place un système de diffusion robuste, colonne vertébrale fonctionnelle de la radio, puis de faire graviter les studios d'antenne, kits de reportage itinérants et les petites installations événementielles, comme de simples "télécommandes" de la radio. Que les fonctionnalités d'antenne soient les mêmes que l'on soit sur place, ou connecté depuis l'extérieur.
Le début des années 2010 a apporté l'essor des technologies mobiles, et son accessibilité croissante, tant en termes de budget que de débits. La 3G s'est fiabilisée et généralisée, la 4G a été déployée de manière très efficace en Scandinavie, si bien que Sveriges Radio a déployé dès 2014 son "studio-sac à dos", sorte de kit reportage jonglant automatiquement avec plusieurs opérateurs et cartes SIM si nécessaire, pour toujours trouver du réseau même en zone rurale.
Avec une bande passante suffisamment élevée, il est possible d'obtenir une qualité audio aussi propre en duplex qu'en studio, ce qui était plutôt déroutant pendant cette grande transition numérique, où la plupart des interviews mobiles "à l'arraché" reposaient encore sur la maigre qualité téléphonique. Les correspondants extérieurs de Sveriges Radio ont notamment fait usage de ces sacs à dos pendant la dernière campagne présidentielle américaine.
Avec une bande passante suffisamment élevée, il est possible d'obtenir une qualité audio aussi propre en duplex qu'en studio, ce qui était plutôt déroutant pendant cette grande transition numérique, où la plupart des interviews mobiles "à l'arraché" reposaient encore sur la maigre qualité téléphonique. Les correspondants extérieurs de Sveriges Radio ont notamment fait usage de ces sacs à dos pendant la dernière campagne présidentielle américaine.
La phase "tactile" du projet trouve ses origines en 2013, lorsque le constructeur de consoles audio Lawo présente son nouvel outil VisTool, capable de piloter l'ensemble des fonctions de mixage d'une console depuis n'importe quel ordinateur sur le réseau… Un fonctionnement qui existait déjà chez la concurrence, mais atteignait ici un niveau d'ergonomie si satisfaisant qu'il fut vite envisagé de l'embarquer sur un simple écran tactile itinérant, relié au fameux sac à dos…
S'est ensuivie une étroite collaboration triangulaire entre Sveriges Radio, le constructeur Lawo et l'éditeur DAVID Systems pour obtenir un concept réactif, qualitatif et tactile aussi bien en reportage qu'en studio. Côté réseau, l'AES67 est omniprésent, et la connectivité à internet volontairement surdimensionnée côté studio pour permettre un potentiel d'évolution confortable sur les projets à venir.
S'est ensuivie une étroite collaboration triangulaire entre Sveriges Radio, le constructeur Lawo et l'éditeur DAVID Systems pour obtenir un concept réactif, qualitatif et tactile aussi bien en reportage qu'en studio. Côté réseau, l'AES67 est omniprésent, et la connectivité à internet volontairement surdimensionnée côté studio pour permettre un potentiel d'évolution confortable sur les projets à venir.
Un concept exportable
Satisfaite de l'expérience pilote sur P4 Väst, la maison mère Sveriges Radio a reproduit ce même modèle dans une autre locale, P4 Sjuhärad, elle aussi invitée à entrer de plein fouet dans la révolution tactile.
3 questions à... DAVID Systems, développeur et éditeur logiciel du projet
LLPR - Quelles ont été les adaptations techniques nécessaires pour intégrer vos logiciels dans les studios virtuels de Sveriges ?
DS - La vision de Sveriges a été motrice d'un certain nombre d'adaptations de nos produits existants, et plutôt que de se limiter à créer un service sur mesure, nous avons consolidé nos technologies existantes pour aboutir à une suite logicielle globale appelée Playout Ubiquity, désormais au catalogue de DAVID Systems. Nos modules WebTurboPlayer et TurboPlayer sont des développements issus de ce projet.
LLPR - Quelles sont les technologies en action dans ces studios virtuels ?
DS - WebTurboPlayer et TurboPlayer Service (DAVID), qui intègrent une interface HTML développée par Sveriges Radio. L'outil VisTool (Lawo), le protocole Ember+ (standard ouvert) dans un environnement AoIP Ravenna (ALC/Lawo).
LLPR - En tant qu'éditeur de logiciels, quels sont les avantages et inconvénients des nouveaux studios virtuels ?
DS - Les studios virtuels favorisent la collaboration, la flexibilité, la transparence et l'efficacité. L'expérience utilisateur devient multiplateforme, la collaboration est facilitée tant à l'intérieur qu'à l'extérieur de la station. Il est plus facile de charter et d'intégrer différents logiciels lorsqu'ils partagent le même univers web, avec un look commun et une marque de fabrique. En revanche, il faut réinventer le modèle de la radio, investir dans une infrastructure réseau robuste, et anticiper les besoins de couverture 3G/4G ou WiFi en mobilité. Il faudra du temps pour que tous les avantages d'exploitation surmontent les inquiétudes des animateurs, encore habitués au toucher des faders d'une console traditionnelle.
DS - La vision de Sveriges a été motrice d'un certain nombre d'adaptations de nos produits existants, et plutôt que de se limiter à créer un service sur mesure, nous avons consolidé nos technologies existantes pour aboutir à une suite logicielle globale appelée Playout Ubiquity, désormais au catalogue de DAVID Systems. Nos modules WebTurboPlayer et TurboPlayer sont des développements issus de ce projet.
LLPR - Quelles sont les technologies en action dans ces studios virtuels ?
DS - WebTurboPlayer et TurboPlayer Service (DAVID), qui intègrent une interface HTML développée par Sveriges Radio. L'outil VisTool (Lawo), le protocole Ember+ (standard ouvert) dans un environnement AoIP Ravenna (ALC/Lawo).
LLPR - En tant qu'éditeur de logiciels, quels sont les avantages et inconvénients des nouveaux studios virtuels ?
DS - Les studios virtuels favorisent la collaboration, la flexibilité, la transparence et l'efficacité. L'expérience utilisateur devient multiplateforme, la collaboration est facilitée tant à l'intérieur qu'à l'extérieur de la station. Il est plus facile de charter et d'intégrer différents logiciels lorsqu'ils partagent le même univers web, avec un look commun et une marque de fabrique. En revanche, il faut réinventer le modèle de la radio, investir dans une infrastructure réseau robuste, et anticiper les besoins de couverture 3G/4G ou WiFi en mobilité. Il faudra du temps pour que tous les avantages d'exploitation surmontent les inquiétudes des animateurs, encore habitués au toucher des faders d'une console traditionnelle.
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