LLPR - La rentrée de Radio France est marquée par une nouvelle politique très volontariste en matière de numérique avec le lancement de la radio sur mesure "Un monde de Radio France" et un accord avec les assistants vocaux type "Google Home". Est-ce le destin de la radio dont l’audience FM s’érode ?
MG - Les nouveaux usages de nos publics nous ont conduits à repenser notre stratégie d’offre et de distribution de nos programmes sur tous les supports. Assurer la présence et la visibilité des informations et émissions culturelles du service public dans le nouvel environnement concurrentiel est un enjeu primordial. Avec une stratégie innovante de média global, Radio France s’est mis en ordre de marche pour anticiper les transformations à venir en s’appuyant sur la force de chacune de ses antennes.
Notre nouvelle offre, « Un Monde de Radio France », qui facilite la découverte de nos programmes, en France et à l’étranger, et permettra dès 2018 aux auditeurs de se composer leur radio sur mesure en est l’une des illustrations. Le web vocal est un autre enjeu de cette rentrée. Les antennes de Radio France sont déjà présentes sur les assistants vocaux qui ont été lancés sur le marché ces derniers mois. Je vois dans ces nouveaux outils une troisième révolution numérique, celle de la voix, qui représente une vraie opportunité pour Radio France alors que 20% des requêtes formulées au niveau mondial par Google sont déjà vocales.
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LLPR - Il vous reste 2 ans de mandat à Radio France, comment qualifiez-vous votre bilan ? Comptez-vous vous représenter ?
MG - En trois ans et dans un contexte de transformations majeures, Radio France a profondément évolué. La part d’audience du groupe a gagné trois points pour atteindre 25,2% sur la saison 2016-2017, un record historique. L’offre numérique des sites et applications des antennes a été entièrement refondue et rencontre des succès sans précédent : 50 millions de téléchargements de podcast par mois, soit +64% par rapport à la saison dernière, nouvelle application Radio France entièrement repensée cet été, 5,3 millions de fans sur Facebook et 3,4 millions sur Twitter…
La fréquentation des concerts de nos quatre formations musicales a également fortement augmenté les saisons passées. La Maison de la radio s’affirme chaque année un peu plus comme un lieu unique de création et d’accès à la culture. Près de 300 000 visiteurs et spectateurs ont ainsi assisté en 2016 à un concert, participé à un atelier pédagogique ou à un événement culturel à la Maison de la radio. Ces développements, qui sont la traduction de l’engagement quotidien de l’ensemble des collaborateurs de Radio France, se poursuivent pour assurer le rayonnement de notre offre radiophonique et culturelle.
Quant à une candidature pour un prochain mandat, la question se posera en janvier 2019.
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LLPR - Le mercato de l’été a déshabillé une partie de votre encadrement, et notamment l’antenne de France Inter avec le départ de votre directeur général Frédéric Schlesinger et Patrick Cohen à Europe 1. Cela a-t-il déstabilisé votre feuille de route ?
MG - La feuille de route fixée avec Laurence Bloch pour cette nouvelle saison est de demeurer fidèle à la promesse de France Inter : une radio libre, moderne et curieuse. Cette ligne éditoriale a été couronnée de succès ces dernières saisons. La station a atteint 11,3% d’audience sur la saison 2016-2017 et s’est installée comme la deuxième radio de France, en franchissant la barre des six millions d’auditeurs quotidiens. Nous sommes ravis que ce ton soit désormais incarné par Nicolas Demorand et Léa Salamé dans la première matinale de France.
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LLPR - La chaîne globale France Info vient de fêter son premier anniversaire. L’audience de la radio est au beau fixe, tout comme le trafic sur le digital, mais la chaîne de TV peine encore à décoller. Doit-on aller encore plus loin dans la collaboration entre les sociétés de l’audiovisuel public sur l’offre d’information ? Et comment ?
MG - franceinfo a enregistré d’excellents résultats en radio et sur le numérique au cours de la saison passée. Avec 4 791 000 auditeurs quotidiens, la radio a réalisé sa meilleure vague avril-juin depuis dix ans, confirmant que l’offre globale d’information en continu lancée avec nos partenaires de l’audiovisuel public il y a un an peut s’appuyer sur une antenne dont l’expertise est reconnue depuis 30 ans. L’offre numérique commune a également performé en se plaçant à la tête des plateformes d’actualité avec plus de 20 millions de visites mensuelles. Il n’y a donc pas de raison qu’il n’en soit pas de même pour la télévision ! La collaboration entre les partenaires de l’offre est plus que jamais étroite. Nous avons d’ailleurs accentué en cette rentrée la présence de la radio en télévision, avec notamment Tout est politique avec Jean-François Achilli de 21h à 22h.
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LLPR - Le réseau France Bleu a subi ces derniers mois une crise interne avec une inquiétude des personnels liée à la stratégie et la baisse des moyens en régions, dans un contexte d’érosion des audiences. Quelle est votre feuille de route pour réenchanter ce réseau local ?
MG - Nous travaillons activement avec l’ensemble des équipes en régions sous l’égide d’Éric Revel pour impulser une nouvelle dynamique et relancer l’audience de France Bleu. L’enjeu est de taille, le réseau France Bleu et ses 44 stations locales sont un maillage essentiel pour Radio France, qui permettent de toucher le public sur tout le territoire. Nous devons aujourd’hui repenser cette notion de proximité, pour renouveler l’adhésion du public. Le numérique est aussi un enjeu clé pour France Bleu. Avec plus d’un million et demi de fans sur Facebook et cinq millions de visiteurs uniques par mois sur le site de France Bleu, l’antenne enregistre des résultats très satisfaisants en forte progression qui permettent de faire rayonner nos contenus auprès de tous nos publics.
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LLPR - Les bureaux de Radio France à Lyon, Toulouse et Marseille vont être fermés. Comment allez-vous compenser cette fermeture dans la couverture de ces villes sur les antennes nationales alors que les audiences y sont excellentes ?
MG - La question du maillage des bureaux régionaux d’information doit être repensée en tenant compte de l’ouverture de France Bleu Lyon et de l’extension de la couverture du réseau en région Midi-Pyrénées. Cette réflexion sera menée avec les équipes prochainement.
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Vous en aviez fait l’un des marqueurs de votre début de mandat : la relance de la station jeune Mouv’. Quel bilan en tirez-vous ?
MG - Les dernières vagues ont confirmé la pertinence du repositionnement éditorial de Mouv’. Avec 396 000 auditeurs et 0,7% d’audience cumulée en avril-juin 2017, la station poursuit sa progression et notamment auprès de son cœur de cible, les 13-24 ans, auprès desquels elle atteint désormais 1,4% d’audience cumulée. En Île-de-France, la station a même triplé son audience, réalisant ainsi son meilleur score depuis plus de dix ans. Mouv’ est par ailleurs en première ligne sur l’offre numérique et les nouveaux usages de la radio, avec une très forte présence sur les réseaux sociaux. Elle incarne ainsi le média global avec une antenne interactive et une présence auprès de ses auditeurs lors des événements qu’elle organise sur tout le territoire, renforçant son rôle de prescription et de promotion des jeunes artistes, notamment francophones.
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LLPR - Le Salon de la Radio à Paris (organisé par notre titre) aura lieu du 25 au 27 janvier 2018. Serez-vous présent ?
MG - En tant que premier groupe radiophonique français, nous serons bien sûr présents à travers nombre d’interventions dans le cadre de la programmation éditoriale de ce salon.
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