Laurent Frisch dirige le numérique de Radio France depuis 2015, après un parcours chez Orange et France Télévisions. / Photo Radio France / Christophe Abramowitch
LLPR - Comment le paquebot Radio France a-t-il passé le cap du numérique pour y devenir compétitif ?
LF - Cela s’est déroulé en deux étapes parallèles : mettre à niveau l’offre pour qu’elle devienne pertinente et qualitative auprès du public et mettre les collaborateurs au cœur du développement du numérique. La radio est un média traditionnel, mais très agile. L’offre de podcast de Radio France existe depuis 10 ans. La mise à niveau de cette offre de podcast s’est déroulée en trois temps : premièrement, il a fallu comprendre les usages des publics sur les différentes plateformes que sont les sites web, les applications, les réseaux sociaux, le mail pour les newsletters et les assistants vocaux. Deuxièmement, nous avons défini une stratégie d’antenne numérique chaîne par chaîne. Par exemple, cela a consisté à dire que France Inter, au-delà de la FM, avait une pertinence à exister à travers un site, une application, Facebook, mais moins sur Snapchat. Et troisièmement, il y a eu une phase de déploiement marketing, et la prise en charge du développement technique.
LF - Cela s’est déroulé en deux étapes parallèles : mettre à niveau l’offre pour qu’elle devienne pertinente et qualitative auprès du public et mettre les collaborateurs au cœur du développement du numérique. La radio est un média traditionnel, mais très agile. L’offre de podcast de Radio France existe depuis 10 ans. La mise à niveau de cette offre de podcast s’est déroulée en trois temps : premièrement, il a fallu comprendre les usages des publics sur les différentes plateformes que sont les sites web, les applications, les réseaux sociaux, le mail pour les newsletters et les assistants vocaux. Deuxièmement, nous avons défini une stratégie d’antenne numérique chaîne par chaîne. Par exemple, cela a consisté à dire que France Inter, au-delà de la FM, avait une pertinence à exister à travers un site, une application, Facebook, mais moins sur Snapchat. Et troisièmement, il y a eu une phase de déploiement marketing, et la prise en charge du développement technique.
Que fait Radio France pour mobiliser son personnel sur le numérique ?
"Un accord sur la transition multimédia a été signé fin juillet 2017 entre la direction et quatre organisations syndicales représentatives. L’accord détaille, pour chaque grande finalité et les activités multimédias qu’elle implique, les métiers contribuant à la production de l’offre numérique de Radio France. Il donne des garanties aux collaborateurs en termes de charge de travail, d’organisation, de formation et de moyens techniques."
LLPR - France Bleu a, longtemps, été à la traîne sur le numérique…
LF - La mise à niveau de l’offre numérique a été notre priorité dès 2015. En moins de deux ans, l’offre mobile de France Bleu s’est imposée comme une porte d’entrée privilégiée vers l’univers de la chaîne et de ses 44 locales. Le site et l’application ont été pensés et structurés en priorité pour un usage via le smartphone, objet aujourd’hui incontournable de notre quotidien.
LLPR - Concernant les photos, comment travaillez-vous ?
LF - Les collaborateurs de Radio France prennent parfois des photos, dans le cadre de leur activité professionnelle, qui ont de vraies valeurs d’exclusivité. Nous avons mis en place un fonds unique et sécurisé de ressources multimédias produites exclusivement pour et par Radio France : la photothèque Orphéa. Depuis, Radio France commercialise ces photos et ces courtes vidéos dans des conditions encadrées par l’accord sur la transition multimédia.
"Un accord sur la transition multimédia a été signé fin juillet 2017 entre la direction et quatre organisations syndicales représentatives. L’accord détaille, pour chaque grande finalité et les activités multimédias qu’elle implique, les métiers contribuant à la production de l’offre numérique de Radio France. Il donne des garanties aux collaborateurs en termes de charge de travail, d’organisation, de formation et de moyens techniques."
LLPR - France Bleu a, longtemps, été à la traîne sur le numérique…
LF - La mise à niveau de l’offre numérique a été notre priorité dès 2015. En moins de deux ans, l’offre mobile de France Bleu s’est imposée comme une porte d’entrée privilégiée vers l’univers de la chaîne et de ses 44 locales. Le site et l’application ont été pensés et structurés en priorité pour un usage via le smartphone, objet aujourd’hui incontournable de notre quotidien.
LLPR - Concernant les photos, comment travaillez-vous ?
LF - Les collaborateurs de Radio France prennent parfois des photos, dans le cadre de leur activité professionnelle, qui ont de vraies valeurs d’exclusivité. Nous avons mis en place un fonds unique et sécurisé de ressources multimédias produites exclusivement pour et par Radio France : la photothèque Orphéa. Depuis, Radio France commercialise ces photos et ces courtes vidéos dans des conditions encadrées par l’accord sur la transition multimédia.
"La mise à niveau de l’offre numérique de France Bleu a été notre priorité dès 2015."
LLPR - Radio France a la plus forte audience de France sur les podcasts. Comment la monétisez-vous ?
LF - Le succès des podcasts connaît un pendant en général ignoré : le coût. Contrairement à la diffusion broadcast traditionnelle, dont le coût ne dépend pas du nombre d’auditeurs, le coût de diffusion des podcasts, lié principalement à la bande passante, croît au fur et à mesure de l’augmentation du nombre de téléchargements. D’un point de vue stratégique, l’enjeu est d’accompagner le développement des podcasts en intégrant une logique économique contribuant à le financer. La commercialisation, confiée à la régie TargetSpot, se fait sous forme de pré-rolls audio : sont exclus certains contenus comme l’information, les programmes religieux et les formats courts. Puis nous effectuons une sélection sur les programmes restants.
LLPR - Quel est votre potentiel d’audience sur le podcast ?
LF - Il est probable que nous arrêtions de parler seulement en téléchargements de podcasts avec l’arrivée des assistants vocaux. On voit fortement progresser l’audience sur le "tac au tac". Lorsque je demande à Alexa, Google Home ou Siri d’avoir les infos, j’ai les titres de France Info. Nous sommes déjà à un million d’écoutes par mois ! On va certainement voir la structure de l’écoute à la demande fortement évoluer.
LF - Le succès des podcasts connaît un pendant en général ignoré : le coût. Contrairement à la diffusion broadcast traditionnelle, dont le coût ne dépend pas du nombre d’auditeurs, le coût de diffusion des podcasts, lié principalement à la bande passante, croît au fur et à mesure de l’augmentation du nombre de téléchargements. D’un point de vue stratégique, l’enjeu est d’accompagner le développement des podcasts en intégrant une logique économique contribuant à le financer. La commercialisation, confiée à la régie TargetSpot, se fait sous forme de pré-rolls audio : sont exclus certains contenus comme l’information, les programmes religieux et les formats courts. Puis nous effectuons une sélection sur les programmes restants.
LLPR - Quel est votre potentiel d’audience sur le podcast ?
LF - Il est probable que nous arrêtions de parler seulement en téléchargements de podcasts avec l’arrivée des assistants vocaux. On voit fortement progresser l’audience sur le "tac au tac". Lorsque je demande à Alexa, Google Home ou Siri d’avoir les infos, j’ai les titres de France Info. Nous sommes déjà à un million d’écoutes par mois ! On va certainement voir la structure de l’écoute à la demande fortement évoluer.
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LLPR - Justement sur les assistants vocaux, d’autres développements sont-ils possibles ?
LF - Nous travaillons actuellement en interne sur les réponses que nous pourrions apporter aux questions nouvelles posées aux assistants vocaux grâce à la richesse de notre fonds d’archives audio. Par exemple, quand le président de la République réunit le Congrès, l’utilisateur pourra demander l’histoire de cette institution. Nous avons déjà un million et demi de sons en ligne et nous testons différentes technologies de speech-to-text et de moteurs sémantiques qui détectent des mots qui ont du sens. Cette fonctionnalité sera déployée dans les prochains mois sur les assistants vocaux, mais aussi sur nos sites web et nos applications.
LLPR - Comment voyez-vous la radio dans 5 ans ?
LF - Il y aura toujours autant de contenus éditorialisés de qualité et les parcours de navigation seront de plus en plus personnalisés en fonction des goûts et affinités de l’utilisateur.
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"On a va certainement voir la structure de l’écoute à la demande fortement évoluer."
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Direction du numérique
116 avenue du Président Kennedy
75220 Paris Cedex16
Tél. : 01 56 40 22 22
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