Dans le Top 20 des radios les plus écoutées sur le digital, publié par l’ACPM, il y a deux ovnis : Radio Meuh, la webradio décalée produite par des irréductibles haut-savoyards, et le bouquet Hotmixradio qui côtoie les plus grandes marques de stations FM, comme NRJ, Skyrock et devance, même, Radio FG ou encore Oüi FM. Si Hotmixradio peut se targuer d’arriver à la 13e place de ce hit-parade, en flirtant avec 3,6 millions d’écoutes actives par mois dans le monde, ce n’est pas un hasard. Hotmixradio a su fidéliser et construire une audience en se cantonnant à un seul mode de diffusion via l’IP (Internet Protocol). "Nous sommes encore là, car nous avons, aussi, un actionnaire qui y croit et une audience qui lui permet d’y croire", souligne le fondateur Olivier Riou, qui a fait ses armes en tant qu’animateur et programmateur sur Europe 2.
Un modèle fragile
"On reste encore sur un modèle fragile qu’il faut consolider. Les premières années ont été difficiles, mais on voit qu’aujourd’hui la publicité commence à prendre même si nous devons faire attention au volume de publicité pour ne pas tomber dans les travers de la FM, car nos auditeurs n’apprécieraient pas." Justement, la promesse de Hotmixradio est toujours restée la même depuis son lancement en 2006 : "Nous faisons de la radio pour les auditeurs. Nous avons eu la chance d’avoir été là au début et d’être restés nous-mêmes face à d’autres qui sont arrivés avec de gros moyens." Hotmixradio a néanmoins affirmé sa puissance en réalisant des interviews d’artistes, un positionnement assez uniquement dans le milieu de la webradio. "Nous avons la caution des maisons de disques et des artistes comme Indochine – une centaine sur la saison –, cela nous crédibilise clairement auprès du public."
une programmation léchée
Les vingt stations thématiques du bouquet, construites par quatre salariés, proposent une programmation léchée répondant à une demande précise : "Une bonne programmation repose sur un juste équilibre de titres familiers diffusés quotidiennement et de titres peu connus diffusés une à deux fois par semaine. Il faut introduire des surprises musicales, ce que ne peuvent pas faire les radios traditionnelles qui sont assujetties aux quotas imposés par le CSA. Cela nous laisse plus de liberté pour développer des thématiques, d’où l’idée d’un bouquet proposé. Justement la diffusion en hertzien, soumise à autorisation du CSA, n’a jamais vraiment fait partie des objectifs du bouquet."
Quid de la diffusion hertzienne ?
On aurait pu penser qu’elle veuille s’émanciper sur la très encombrée FM ou la future norme encore confidentielle que constitue le DAB+. Pour Olivier Riou, "si on avait dû y aller, on y serait allés depuis le début. Quand je vois les difficultés de certains à supporter les coûts de diffusion hertzienne, je me dis que notre structure ne pourrait pas se le permettre. Même si peut-être à un moment on se posera la question." En attendant, Hotmixradio se concentre sur les assistants vocaux où le bouquet a été l’un des premiers disponibles.
Allzic Radio, le portail d’Espace Group
Reprenant certaines bonnes recettes de Hotmixradio, Espace Group (Radio Espace, M Radio, Jazz Radio, Alpes 1…) s’est lancé sur le créneau de la webradio en proposant, aux côtés de centaines de stations thématiques, un maximum de radios hertziennes ou en pure players. Un très grand travail de référencement a été entrepris pour proposer des flux streaming de milliers de stations du monde entier. Résultat : un portail exhaustif et gratuit disponible sur le web et des applications mobiles. Pour créer les webradios de la marque Allzic, Espace Group s'appuie sur son énorme base musicale alimentée par les programmateurs de ses stations hertziennes. De nombreuses thématiques sont proposées : des comptines au métal, en passant par le funk ou le blues. Certaines d’entre elles sont également proposées en son haute qualité.