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Gagner 150 000 $ c'est possible à... Radio-Canada

Rédigé par le Vendredi 14 Novembre 2014 à 08:00 | modifié le Vendredi 14 Novembre 2014 à 08:00



C'est la crise à Radio-Canada, le service public canadien qui regroupe les radios et télévisions d’état. D'ailleurs, le gouvernement conservateur exige que les budgets soient remis en équilibre et cela touche de plein fouet CBC/Radio-Canada. Indirectement, cette crise pointe aussi du doigt ceux qui sont grassement rémunérés...


illustration Radio-Canada
illustration Radio-Canada
La crise à Radio-Canada n'empêcherait apparemment pas une poignée de salariés syndiqués de percevoir de fortes primes malgré l'austérité. Si les plans successifs d’économie ont déjà entrainé une baisse d’un millier d’emplois à Radio-Canada, la stratégie de réduction globale des effectifs devrait concerner plus de 1 500 postes d'ici 2020.
Au final, les effectifs globaux de Radio-Canada devraient baisser de 25%.
Fin octobre 2014, la direction du groupe a annoncé que 392 postes seront supprimés dans l'ensemble des réseaux anglais et français de CBC/Radio-Canada, de Terre-Neuve à Vancouver. Plus du quart de ces postes sont déjà vacants à la suite de départs volontaires ou de départs à la retraite. Si les programmes sont fortement touchés, les plateformes numériques devraient, par contre, être épargnées, voire, favorisées.

De 150 000 $ à... 486 000 $

Dernier épisode du triste feuilleton de Radio-Canada, la rémunération additionnelle de journalistes ou d'animateurs syndiqués qui leur a ainsi permis de doubler, tripler et même quintupler le salaire de base. le site LaPresse.ca évoque "plus de 25 employés syndiqués travaillant à la Société Radio-Canada, tous animateurs ou journalistes, ont gagné plus de 150 000 $ en 2012-2013, le double du salaire de base prévu aux conventions collectives négociées par leur syndicat. Le plus haut salarié syndiqué de la société, un animateur, a même touché quelque 486 000 $".

Des primes négociées entre les employés et l'employeur qui peuvent être versées pour "l'expertise ou la notoriété" ou pour le rachat d'heures supplémentaires. Au total, près d'un syndiqué sur cinq a reçu des primes ou profité du rachat de temps supplémentaires. Des rémunérations qui arrivent au mauvais moment...
Depuis le début de ces tragiques péripéties, les employés de Radio-Canada réagissent de diverses manières, mais l’une des plus remarquées aura été de refuser de recevoir une récompense des mains de Hubert Lacroix, le président de la société d’État qui saluait la qualité de leur travail. "Non merci" ont répondu certains journalistes... Pas de doute, c'est bien la crise...


Le montant total des primes s'élèverait à plus de 6 millions de dollars canadiens. Mais, "le versement de telles sommes à des employés syndiqués est permis en vertu de la politique de rémunération de la société Radio-Canada-CBC, et permet notamment à la direction de reconnaître la notoriété ou l'expertise d'un petit groupe de syndiqués de cette société d'État qui traverse une période d'austérité sans précédent imposée par le gouvernement Harper".
Sauf que, ces sommes auraient été négociées entre employeurs et employés, dans la plus complète absence de transparence. Autre point que l’on retrouve souvent dans les articles qui traitent du sujet : il est aussi reproché au gouvernement canadien une trop grande ingérence dans les affaires internes de Radio-Canada.


Frédéric Brulhatour
Brulhatour est le rédacteur en chef du magazine La Lettre Pro de la Radio et le directeur associé... En savoir plus sur cet auteur

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