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Technologie centenaire, la diffusion en Grandes Ondes a fait ses preuves. Elle a l'avantage de couvrir de très grands territoires avec un seul émetteur. Et puis, elle représente un peu l'histoire de la radio et de ses stations historiques qui l'utilisent encore : RTL (87 ans), RMC (75 ans), Europe 1 (63 ans). Inter, elle, a baissé le pavillon de la modulation d'amplitude depuis 2017. Bien que rudement concurrencées par les radios FM, les radios généralistes proposent toujours les plus beaux programmes du paysage radio, les plus nobles, celles aux contenus les plus fournis, celles dont les politiques veulent se faire inviter chaque matin. Mais aussi et toujours celles qui trustent le haut du classement Médiamétrie tous les 3 mois, à quelques exceptions près. Une audience résiliente, comme on dit.
Alors, faut-il leur couper leur moyen de diffusion historique ? Il faut l'avouer, le son des grandes ondes est exécrable. Et puis, les radios généralistes ont envahi la FM depuis la fin des années 80, tandis que l'écoute en streaming (sans parler des replays) prend de plus en plus d'importance à l'ère d'internet et des smartphones. Le seul avantage des GO reste l'écoute en mobilité et dans les zones rurales, puisque les réseaux FM et 3G/4G sont eux morcelés et incomplets. Pourtant, avec un nombre de postes équipés en grandes ondes en chute constante, l'argument a de plus en plus de mal à tenir.
L’exemple France Inter
Source : Médiamétrie 126.000 Lundi-Vendredi
France Inter a pris le risque la première, fin 2016. Et en 2017, les audiences sont tombées. Impact : zéro, niet, néant. La première vague de 2017 a même présenté des audiences records. Certes, Inter a le réseau FM le plus fourni du PAF, mais cela a tout de même surpris toute la profession.
En 1992, RTL caracole toujours en tête des audiences mais Europe 1 et Inter sont déjà talonnées par NRJ, arrivée en FM seulement 10 ans plus tôt. (Médiamétrie 75.000)
Pour les privées, c'est un plus gros risque. Avec des audiences à la baisse et la concurrence toujours plus rude des nouveaux usages numériques, prudence s'impose, surtout quand son réseau FM est incomplet. Il serait idiot de se tirer une balle dans le pied. Mais avec l'appel national en DAB+ en cours, la question se repose dans la tête de leurs dirigeants : est-il temps de changer de technologie ? Encore un nouveau big bang ? Dans les années 80, les généralistes sont arrivées sur la FM avec 7 ans de retard sur les musicales. Elles avaient certes toujours d'excellentes audiences, mais les plus grosses FM avec déjà grignoté des parts de marché significatives.
L'autre raison qui remet la question sur la table aujourd'hui est le coût : les émetteurs grandes ondes représentent plusieurs millions d'euros par an en coût de diffusion (pour Inter, c'était 6 millions d'euros). Or, une diffusion nationale en DAB+ représente aussi et fortuitement quelques millions d'euros (on lit ici et là 2 à 3 millions par radio). Une généraliste et même deux radios supplémentaires pourraient donc être diffusées à coût équivalent.
D'autre part, la montée en charge progressive sur 8 ans de la couverture du DAB+, émetteur par émetteur, route par route, ville par ville, permet d'échelonner la montée des coûts et une sortie en parallèle, tout en douceur et le moment venu, des grandes ondes. A l'heure où tous nos pays limitrophes, sauf l'Espagne, ont pris une longueur d'avance avec la nouvelle bande de fréquences DAB+, peut-on vraiment ignorer en ce moment cette option ?
La facilité pourrait être, il est vrai, de simplement couper les GO et de ne pas investir sur le DAB+. Mais cela voudrait dire qu'une stratégie alternative numérique sérieuse, de long terme et sans risque a bien été mûrement pensée, réfléchie et testée, car on ne remet pas 50 ou 80 ans d'histoire en jeu sur des paris futiles qui ne dépasseraient pas les 3 à 5 ans. Un vrai challenge à la vitesse actuelle des changements de technologie et de comportement des utilisateurs.
Les bons vieux mâts de diffusion ont quand même du bon. Le DAB+ a bien mis 20 ans à monter en charge chez nos voisins, mais c'est quelque part sa force, et les pays qui l'ont adopté ont aujourd'hui des audiences en hausse et des infrastructures pérennes non pas pour un ou deux ans mais pour les prochaines décennies. De quoi bien dormir sur ses deux oreilles... Encore deux toutes petites semaines pour bien mûrir la question !
L'autre raison qui remet la question sur la table aujourd'hui est le coût : les émetteurs grandes ondes représentent plusieurs millions d'euros par an en coût de diffusion (pour Inter, c'était 6 millions d'euros). Or, une diffusion nationale en DAB+ représente aussi et fortuitement quelques millions d'euros (on lit ici et là 2 à 3 millions par radio). Une généraliste et même deux radios supplémentaires pourraient donc être diffusées à coût équivalent.
D'autre part, la montée en charge progressive sur 8 ans de la couverture du DAB+, émetteur par émetteur, route par route, ville par ville, permet d'échelonner la montée des coûts et une sortie en parallèle, tout en douceur et le moment venu, des grandes ondes. A l'heure où tous nos pays limitrophes, sauf l'Espagne, ont pris une longueur d'avance avec la nouvelle bande de fréquences DAB+, peut-on vraiment ignorer en ce moment cette option ?
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Déploiement du DAB/DAB+ en Europe (WorldDAB)