Analysons quelques scénarios possibles, avec leurs taux de probabilité.
NRJ peine à se développer en télé où elle est déficitaire et où ses audiences ne décollent pas. Le développement de ses radios à l'international a bien avancé depuis 20 ans, mais avec des fortunes diverses. Elle a quitté le Canada récemment. Son cœur de métier reste la radio en France ; c'est l’activité où elle demeure ultra bénéficiaire, malgré un marché publicitaire global qui stagne.
Limitée jusque-là par le seuil Carignon, elle va pouvoir acquérir un cinquième réseau et elle ne s'en privera pas. Elle pourra même choisir de s’offrir le plus beau sur le marché, elle y mettra le prix grâce à son opulente trésorerie. A priori, elle visera un réseau musical, cœur de son savoir-faire, et avec des synergies potentielles à la clé.
Seul frein possible : les décrochages locaux. Le CSA veillera en effet de près au maintien des équilibres sur le marché de la pub locale. Or, les régies NRJ Global Régions sont déjà ultra dominantes avec trois réseaux actifs (NRJ, Chérie FM, Nostalgie) dans les plus grandes villes de province, alors que les groupes concurrents RTL Group et Lagardère n'en ont souvent qu'un ou deux. Hors de question d'autoriser un quatrième réseau actif, alors que les B doivent être protégées de tout risque de dumping sur les prix de la pub locale, comme cela s’est pratiqué dans les années 90…
Le CSA pourrait difficilement donner son aval au rachat par NRJ d’un réseau majoritairement actif et demander de basculer ses fréquences en passif comme pour Rire et Chansons en 1997 : il se ferait accuser de soutenir une casse sociale certaine en région en fermant les locales dudit réseau…
2. Lagardère vend Virgin Radio et/ou RFM - probabilité 70%
Au vu des errements stratégiques d'Arnaud Lagardère dans certains de ses investissements, il est probable que sa branche radio subisse de fortes turbulences avec cette nouvelle donne réglementaire. Le milliardaire a déjà démantelé une partie de son pôle magazine. De plus, sa radio phare, Europe 1, est très malade. Il est cependant peu probable que cette dernière soit la victime de la purge. Vaisseau amiral du groupe, sa rédaction est en train de fusionner avec celle du JDD dans un nouveau pôle "information". Il est probable qu’elle soit donc conservée comme un actif stratégique.
Les musicales, par contre, seront l'objet de toutes les convoitises de la part des concurrents. D'autre part, les velléités de vente par Lagardère sont quelque peu avérées puisqu’il a déjà tenté de vendre Virgin Radio à Goom en 2012. L'opération avait été avortée, alors que NRJ proposait une contre-offre à 70 millions d'euros ! Lagardère a pris peur : à l’époque, hors de question de renforcer un des deux groupes concurrents. Mais sa stratégie en 2017 pourrait bien avoir changé. Avec des audiences revigorifiées, Virgin Radio serait enfin la belle à marier, avec sa couverture quasi parfaite du territoire en fréquences. Les candidats y mettront le prix. RFM, elle aussi en bonne santé, pourrait séduire, avec sa cible 25/49ans, choyée des annonceurs. De belles plus-values en perspective pour le descendant de Jean-Luc Lagardère, alors que la masse salariale en région a été réduite depuis 5 ans. Donc, plus vendable pour un futur acheteur.
Outre NRJ Group, RTL Group pourrait profiter d’un éventuel démantèlement de l’empire Lagardère : les deux groupes concurrents pourraient récupérer chacun un réseau et transformer l’oligopole actuel à trois acteurs en deux gros groupes dominants, avec NextRadioTV-Altice en challenger.
NextRadioTV, désormais dans les mains d'Altice-SFR, voit son assise financière renforcée au sein d’un groupe pluri-média, également présent dans les télécoms, et qui souhaite développer ses contenus : droits sportifs, nouvelles chaînes, cross-média… Aussi, acquérir une nouvelle radio parlée serait un actif supplémentaire dans cette stratégie d’expansion. Cependant, les coûts de structure de cette radio historique qu’est Europe 1, sa duplication avec RMC, et le relatif attachement de Lagardère dans sa radio généraliste rendent le scénario peu probable.
Autre acquéreur potentiel : Vivendi. Vincent Bolloré souhaite lui aussi se développer dans le cross média. Après la presse et la télé, il serait en recherche d’une radio, pourquoi pas parlée. Cependant, les épisodes récents de reprise de Canal + et de Gameloft rendent ce scénario moins probable, tant les résultats en terme d’image et d'intégration des équipes furent désastreux. D’autre part, Bolloré ne pourrait pas prendre de parts dans le seul actif Europe 1 de sa propre initiative, puisque la radio n’est pas cotée en Bourse ; Lagardère devrait donc vendre la radio en main propre. A moins que le groupe Lagardère, coté sur le marché, lui, soit la victime du milliardaire breton, habitué des raids boursiers. Peu probable, vu sa taille.
4. Les « petits réseaux » se font chasser – probabilité : 70%.
Le seuil anti-concentration a eu le mérite de pouvoir laisser grandir de nouveaux petits réseaux ou laisser vivre des réseaux indépendants historiques, avec la bienveillance du CSA qui effectue un numéro d’équilibriste à chaque appel à candidatures afin de satisfaire tout le monde, vu le peu de fréquences disponibles.
Skyrock est le plus gros d’entre eux. Déjà victime d’une tentative de reprise en main forcée par son actionnaire majoritaire en 2011 (l’épisode Marc Laufer), Pierre Bellanger redoute plus que tout de se faire voler son bébé. La cote de ce réseau devrait pourtant monter en flèche, malgré son positionnement atypique.
Ouï FM a fait aussi l’objet de nombreuses rumeurs de mise en vente, alors que son réseau FM s’est (un peu) développé en province mais que ses audiences restent relativement confidentielles. Arthur pourrait être tenté de prendre une plus-value certaine…
FG représente aussi une belle opportunité, mais l’implication de son directeur Antoine Baduel, tant sur l’antenne qu’au sein des Indés Radios, rend une vente peu probable, comme pour Skyrock. Nova et TSF Jazz, quant à elles, sont protégées par leur nouvel acquéreur, Matthieu Pigasse, qui, à peine entré dans la radio, chercherait plutôt à acquérir d’autres radios dans ce petit jeu de chaises musicales…
Christophe Mahé gardera sans doute MFM Radio et Jazz Radio qui sont les vaisseaux amiraux de son mini-empire mi-régional mi-national au sein des Indés Radios.
Le nouveau propriétaire de Sud Radio, Fiducial, attendra sans doute un peu avant de considérer une nouvelle revente, malgré des résultats en audience qui se font un peu attendre.
Enfin, Radio Classique sera à la merci de l’éventuelle volonté de son riche actionnaire, LVMH, de sortir de l’activité radiophonique.
Au final, même si la plupart des « petites » radios semblent attachées à leur indépendance, nul doute que les offres alléchantes qu’elles se verront proposer les inciteront à réfléchir à leur futur à deux fois…
5. Les radios B se font chasser par les réseaux nationaux - probabilité 30%
Les radios B sont certes protégées des prédateurs par leur catégorie, en théorie hermétique, mais cette contrainte réglementaire n’est pas infaillible. Souvenons-nous : la loi Carignon de 1994 avait soudainement assoupli le seuil anti-concentration, permettant à chaque groupe national d’acquérir ou de créer un troisième réseau. Cela avait lancé immédiatement une chasse aux fréquences, illégale, qui ne fut stoppée que par le fameux Yalta des fréquences de 1997, mais aussi par l’atteinte par les trois grands groupes du nouveau seuil maximal de la nouvelle loi… En quelques années seulement, les emplettes étaient terminées !
Un risque de Bis repetita existe-t-il ? Peut-être, bien que le CSA ait depuis 20 ans largement renforcé son autorité et son pouvoir de sanction. Même les reprises de Parenthèse Radio et La Radio de la Mer par Ouï FM furent invalidées. Cependant, des exemples de rapprochements « borderline » récents, comme la potentielle reprise de RTU à Lyon, une catégorie A, par Nova, une D, peuvent laisser penser qu’une interprétation plus souple de la loi soit toujours possible dans un monde futur. Notamment si cette stratégie obtient un support politique avec les changements à venir en 2017…
Enfin, peu de chance d’une nouvelle « guerre des prix » sur la pub locale. Si dans les années 90, les réseaux n’avaient pas hésité à brader à les spots de pub pour asphyxier les radios locales, peu de chances que cela se reproduise aujourd’hui grâce aux Indés Radios qui garantissent à ses adhérents un chiffre d’affaires minimal chaque année avec la publicité nationale, et la possibilité de réduire les coûts d’antenne grâce à l’automation.
6. Les Radios B se concentrent davantage entre elles – probabilité 70%
Dans ce marché national effervescent, nul doute que les petites radios vont aussi chercher à se concentrer. Difficile en effet de rester sur ses petites niches quand les galaxies se concentrent autour de vous et que les marchés publicitaires deviennent, de facto, plus concurrentiels.
Les B ont déjà opéré leur concentration de manière bien avancée, bien que le modèle économique mis en place grâce aux Indés Radios garantisse à la France un modèle unique de préservation de ses opérateurs indépendants privés : toujours 130 radios ! et de nombreux emplois à la clé. Depuis 1990, des groupes possédant plusieurs radios se sont formés : Groupe 1981, Espace Group, Contact, Mediameeting... Et depuis 5 ans, les syndications de programmes entre radios B se sont aussi développées. Si le CSA impose quelques conditions à ces reprises, tout laisse à penser qu’elles vont s’accélérer dans ce monde en mutation. Avec à la clé, la disparition des plus petites radios locales dans les petites villes…
Il reste le cas des associatives. Dans cette partie, leur problématique reste relativement à part : non rachetables, peu dépendantes à la pub, protégées elles aussi par leur catégorie, leur problème restera celui d’aujourd’hui : assurer leur financement pour leur survie, avec un FSER et des subventions des collectivités locales en baisse. Cela dit, la nouvelle chasse aux fréquences par les opérateurs privés, dans un contexte de pénurie de fréquence, induit forcément un petit risque supplémentaire...
- NRJ achète un cinquième réseau national - probabilité 80%.
NRJ peine à se développer en télé où elle est déficitaire et où ses audiences ne décollent pas. Le développement de ses radios à l'international a bien avancé depuis 20 ans, mais avec des fortunes diverses. Elle a quitté le Canada récemment. Son cœur de métier reste la radio en France ; c'est l’activité où elle demeure ultra bénéficiaire, malgré un marché publicitaire global qui stagne.
Limitée jusque-là par le seuil Carignon, elle va pouvoir acquérir un cinquième réseau et elle ne s'en privera pas. Elle pourra même choisir de s’offrir le plus beau sur le marché, elle y mettra le prix grâce à son opulente trésorerie. A priori, elle visera un réseau musical, cœur de son savoir-faire, et avec des synergies potentielles à la clé.
Seul frein possible : les décrochages locaux. Le CSA veillera en effet de près au maintien des équilibres sur le marché de la pub locale. Or, les régies NRJ Global Régions sont déjà ultra dominantes avec trois réseaux actifs (NRJ, Chérie FM, Nostalgie) dans les plus grandes villes de province, alors que les groupes concurrents RTL Group et Lagardère n'en ont souvent qu'un ou deux. Hors de question d'autoriser un quatrième réseau actif, alors que les B doivent être protégées de tout risque de dumping sur les prix de la pub locale, comme cela s’est pratiqué dans les années 90…
Le CSA pourrait difficilement donner son aval au rachat par NRJ d’un réseau majoritairement actif et demander de basculer ses fréquences en passif comme pour Rire et Chansons en 1997 : il se ferait accuser de soutenir une casse sociale certaine en région en fermant les locales dudit réseau…
2. Lagardère vend Virgin Radio et/ou RFM - probabilité 70%
Au vu des errements stratégiques d'Arnaud Lagardère dans certains de ses investissements, il est probable que sa branche radio subisse de fortes turbulences avec cette nouvelle donne réglementaire. Le milliardaire a déjà démantelé une partie de son pôle magazine. De plus, sa radio phare, Europe 1, est très malade. Il est cependant peu probable que cette dernière soit la victime de la purge. Vaisseau amiral du groupe, sa rédaction est en train de fusionner avec celle du JDD dans un nouveau pôle "information". Il est probable qu’elle soit donc conservée comme un actif stratégique.
Les musicales, par contre, seront l'objet de toutes les convoitises de la part des concurrents. D'autre part, les velléités de vente par Lagardère sont quelque peu avérées puisqu’il a déjà tenté de vendre Virgin Radio à Goom en 2012. L'opération avait été avortée, alors que NRJ proposait une contre-offre à 70 millions d'euros ! Lagardère a pris peur : à l’époque, hors de question de renforcer un des deux groupes concurrents. Mais sa stratégie en 2017 pourrait bien avoir changé. Avec des audiences revigorifiées, Virgin Radio serait enfin la belle à marier, avec sa couverture quasi parfaite du territoire en fréquences. Les candidats y mettront le prix. RFM, elle aussi en bonne santé, pourrait séduire, avec sa cible 25/49ans, choyée des annonceurs. De belles plus-values en perspective pour le descendant de Jean-Luc Lagardère, alors que la masse salariale en région a été réduite depuis 5 ans. Donc, plus vendable pour un futur acheteur.
Outre NRJ Group, RTL Group pourrait profiter d’un éventuel démantèlement de l’empire Lagardère : les deux groupes concurrents pourraient récupérer chacun un réseau et transformer l’oligopole actuel à trois acteurs en deux gros groupes dominants, avec NextRadioTV-Altice en challenger.
- Altice ou Vivendi rachète Europe 1 - probabilité 20%
NextRadioTV, désormais dans les mains d'Altice-SFR, voit son assise financière renforcée au sein d’un groupe pluri-média, également présent dans les télécoms, et qui souhaite développer ses contenus : droits sportifs, nouvelles chaînes, cross-média… Aussi, acquérir une nouvelle radio parlée serait un actif supplémentaire dans cette stratégie d’expansion. Cependant, les coûts de structure de cette radio historique qu’est Europe 1, sa duplication avec RMC, et le relatif attachement de Lagardère dans sa radio généraliste rendent le scénario peu probable.
Autre acquéreur potentiel : Vivendi. Vincent Bolloré souhaite lui aussi se développer dans le cross média. Après la presse et la télé, il serait en recherche d’une radio, pourquoi pas parlée. Cependant, les épisodes récents de reprise de Canal + et de Gameloft rendent ce scénario moins probable, tant les résultats en terme d’image et d'intégration des équipes furent désastreux. D’autre part, Bolloré ne pourrait pas prendre de parts dans le seul actif Europe 1 de sa propre initiative, puisque la radio n’est pas cotée en Bourse ; Lagardère devrait donc vendre la radio en main propre. A moins que le groupe Lagardère, coté sur le marché, lui, soit la victime du milliardaire breton, habitué des raids boursiers. Peu probable, vu sa taille.
4. Les « petits réseaux » se font chasser – probabilité : 70%.
Le seuil anti-concentration a eu le mérite de pouvoir laisser grandir de nouveaux petits réseaux ou laisser vivre des réseaux indépendants historiques, avec la bienveillance du CSA qui effectue un numéro d’équilibriste à chaque appel à candidatures afin de satisfaire tout le monde, vu le peu de fréquences disponibles.
Skyrock est le plus gros d’entre eux. Déjà victime d’une tentative de reprise en main forcée par son actionnaire majoritaire en 2011 (l’épisode Marc Laufer), Pierre Bellanger redoute plus que tout de se faire voler son bébé. La cote de ce réseau devrait pourtant monter en flèche, malgré son positionnement atypique.
Ouï FM a fait aussi l’objet de nombreuses rumeurs de mise en vente, alors que son réseau FM s’est (un peu) développé en province mais que ses audiences restent relativement confidentielles. Arthur pourrait être tenté de prendre une plus-value certaine…
FG représente aussi une belle opportunité, mais l’implication de son directeur Antoine Baduel, tant sur l’antenne qu’au sein des Indés Radios, rend une vente peu probable, comme pour Skyrock. Nova et TSF Jazz, quant à elles, sont protégées par leur nouvel acquéreur, Matthieu Pigasse, qui, à peine entré dans la radio, chercherait plutôt à acquérir d’autres radios dans ce petit jeu de chaises musicales…
Christophe Mahé gardera sans doute MFM Radio et Jazz Radio qui sont les vaisseaux amiraux de son mini-empire mi-régional mi-national au sein des Indés Radios.
Le nouveau propriétaire de Sud Radio, Fiducial, attendra sans doute un peu avant de considérer une nouvelle revente, malgré des résultats en audience qui se font un peu attendre.
Enfin, Radio Classique sera à la merci de l’éventuelle volonté de son riche actionnaire, LVMH, de sortir de l’activité radiophonique.
Au final, même si la plupart des « petites » radios semblent attachées à leur indépendance, nul doute que les offres alléchantes qu’elles se verront proposer les inciteront à réfléchir à leur futur à deux fois…
5. Les radios B se font chasser par les réseaux nationaux - probabilité 30%
Les radios B sont certes protégées des prédateurs par leur catégorie, en théorie hermétique, mais cette contrainte réglementaire n’est pas infaillible. Souvenons-nous : la loi Carignon de 1994 avait soudainement assoupli le seuil anti-concentration, permettant à chaque groupe national d’acquérir ou de créer un troisième réseau. Cela avait lancé immédiatement une chasse aux fréquences, illégale, qui ne fut stoppée que par le fameux Yalta des fréquences de 1997, mais aussi par l’atteinte par les trois grands groupes du nouveau seuil maximal de la nouvelle loi… En quelques années seulement, les emplettes étaient terminées !
Un risque de Bis repetita existe-t-il ? Peut-être, bien que le CSA ait depuis 20 ans largement renforcé son autorité et son pouvoir de sanction. Même les reprises de Parenthèse Radio et La Radio de la Mer par Ouï FM furent invalidées. Cependant, des exemples de rapprochements « borderline » récents, comme la potentielle reprise de RTU à Lyon, une catégorie A, par Nova, une D, peuvent laisser penser qu’une interprétation plus souple de la loi soit toujours possible dans un monde futur. Notamment si cette stratégie obtient un support politique avec les changements à venir en 2017…
Enfin, peu de chance d’une nouvelle « guerre des prix » sur la pub locale. Si dans les années 90, les réseaux n’avaient pas hésité à brader à les spots de pub pour asphyxier les radios locales, peu de chances que cela se reproduise aujourd’hui grâce aux Indés Radios qui garantissent à ses adhérents un chiffre d’affaires minimal chaque année avec la publicité nationale, et la possibilité de réduire les coûts d’antenne grâce à l’automation.
6. Les Radios B se concentrent davantage entre elles – probabilité 70%
Dans ce marché national effervescent, nul doute que les petites radios vont aussi chercher à se concentrer. Difficile en effet de rester sur ses petites niches quand les galaxies se concentrent autour de vous et que les marchés publicitaires deviennent, de facto, plus concurrentiels.
Les B ont déjà opéré leur concentration de manière bien avancée, bien que le modèle économique mis en place grâce aux Indés Radios garantisse à la France un modèle unique de préservation de ses opérateurs indépendants privés : toujours 130 radios ! et de nombreux emplois à la clé. Depuis 1990, des groupes possédant plusieurs radios se sont formés : Groupe 1981, Espace Group, Contact, Mediameeting... Et depuis 5 ans, les syndications de programmes entre radios B se sont aussi développées. Si le CSA impose quelques conditions à ces reprises, tout laisse à penser qu’elles vont s’accélérer dans ce monde en mutation. Avec à la clé, la disparition des plus petites radios locales dans les petites villes…
Il reste le cas des associatives. Dans cette partie, leur problématique reste relativement à part : non rachetables, peu dépendantes à la pub, protégées elles aussi par leur catégorie, leur problème restera celui d’aujourd’hui : assurer leur financement pour leur survie, avec un FSER et des subventions des collectivités locales en baisse. Cela dit, la nouvelle chasse aux fréquences par les opérateurs privés, dans un contexte de pénurie de fréquence, induit forcément un petit risque supplémentaire...