Une rentrée offensive pour Radio Scoop

Rédigé par le Mercredi 24 Aout 2016 à 07:38 | modifié le Lundi 7 Mai 2018 à [HEURE]


Alain Liberty, directeur des programmes de Radio Scoop, mobilise ses troupes. Il promet quelques modifications de sa grille, une forte visibilité de la radio sur le terrain, un nouveau site web dans les prochaines semaines et attend beaucoup d'un appel partiel. Une occasion de plonger dans les coulisses de Radio Scoop avant le coup d'envoi de cette saison 2016-2017...


LLPR - Sur Radio Scoop, quels vont être les changements pour cette nouvelle saison 2016-2017 ?
AL -
Nous opérons une multitude de petites "touches" dans les programmes plutôt que de profonds changements. Nous sommes une radio locale, c'est là notre valeur ajoutée. Nous organisons donc l'ensemble de notre stratégie et de nos programmes autour de cette idée. Nous serons encore plus présent à l'extérieur, à la rencontre de nos auditeurs. Contrairement à ce que dit l'adage, nous devons être là où on nous attend ! C'est à dire, là où sont nos auditeurs. Nous avons contracté de nombreux partenariats à cet effet. Croyez-moi, on n'a pas fini de voir le logo Radio Scoop.

Un créneau subit pourtant de gros changements, c'est la tranche du soir de 21h à 23h. Notre émission "L'Équipe de Nuit" change d'équipe après de mauvais résultats l'an dernier. Nouveaux animateurs pour un nouveau ton. Là encore, nous intensifierons les opérations originales et de terrain qui en leur temps ont fait le succès de la version précédente de l'émission. Et le matin, nous lançons un nouveau rendez-vous, "Le Journal des bonnes nouvelles". On s'est dit qu'en ces périodes troubles, nos auditeurs ne pourraient qu'apprécier.

LLPR - Tu as décidé de renforcer ton équipe digitale. Quels sont tes objectifs dans ce domaine ?
AL -
Nous observons sur les 12 derniers mois une progression de la fréquentation de notre site Internet de plus de 30%. C'est énorme et coïncide avec l'arrivée de notre community manager. Ces résultats nous poussent à aller encore plus loin. Nous avons investi dans une nouvelle application mobile, laquelle devrait profiter de nombreuses mises à jour en cours de saison. Nous avons imaginé y intégrer des services inédits et exclusifs afin d'en motiver l'utilisation. Quant au site Internet, une nouvelle version est toujours en cours de finalisation. Nous regrettions d'avoir pris du retard sur certains de nos confrères dans la mise en place d'un site en responsive design mais finalement, lorsqu'on voit ce qui se fait, on se dit que cela nous aura évité de commettre certaines erreurs. Ce nouveau site sera donc mis en ligne au plus tard mi-octobre. La finalité de tout cela évidemment, c'est d'en faciliter la commercialisation et d'en faire un centre de profit.

Alain Liberty, dirige avec passion les programmes de Radio Scoop
LLPR - Es-tu satisfait des résultats des Médialocales 2015-2016 et quelles sont les marges de progression pour Radio Scoop ?
AL -
Non, je vais être très clair, nous ne sommes pas du tout satisfait de la dernière vague. Et quand je dis nous, je parle de toute l'équipe de Radio Scoop. Nous sommes toujours en très bonne position et leader à Lyon mais c'est l'ensemble des radios musicales, et locales, qui souffrent. Nous travaillons très dur pour rivaliser comme nous le faisons presque partout avec les radios nationales. Alors que penser de l'incident du Fun-gate et de ses conséquences ?


Certains minimisent, d'autres s'étranglent à vociférer contre Médiamétrie, nous préférons le pragmatisme. Ok, les sondages sont là, nous devons faire avec. Et bien que cela ait des conséquences économiques directes. Mais nous regrettons que cette vague soit sujette au discrédit. Ce n'est ni bon pour le commerce, ni pour comprendre les forces et les faiblesses de nos programmes. Le média radio perd près de 5 points à Lyon, et la totalité se fait aux dépens des radios musicales. Et pire encore, (un effet du fun-gate ?) les 25-49 ans perdent 10 points ! C'est notre cœur de cible. Si les auditeurs que nous visons quittent le média, comment les retenir, ou les faire revenir ? Nous attendrons patiemment la prochaine vague en travaillant, et en espérant que tout rentre dans l'ordre.

LLPR - Comment vois-tu la radio, Scoop en particulier et la radio en général, évoluer dans la prochaine décennie ?
AL -
La radio est un média d'avenir. Même si la manière de l'écouter change, que ce soit pour des raisons sociologiques ou techniques, elle reste un lien entre les gens. La radio, c'est d'abord "la voix". Les gens communiquent entre eux depuis la nuit des temps en parlant. La radio leur "parle" comme aucun autre média. C'est pourquoi, je ne suis pas inquiet pour l'avenir de la radio. Je le suis par contre pour la manière dont "on" gère l'évolution de notre métier.

Nous sommes soumis à des intérêts divergents. Le gaspillage de Radio France, et d'une certaine manière la concurrence déloyale qui en découle. L'autorisation de la publicité sur Radio France en est une parfaite illustration. Le durcissement de la réglementation sur les quotas à une époque où l'offre explose sur Internet, les voitures connectées, etc... Il faudra donc être attentif et engagé. Il ne faut pas avoir peur de l'avenir mais travailler pour le façonner dans l'intérêt de nos entreprises afin de conserver les moyens de nos ambitions. Si nous visons juste, nos auditeurs nous le rendrons et serons là encore longtemps.
Quant à Radio Scoop, nous avons vu arriver ces dernières années de nombreux opérateurs sur nos zones de diffusion, nous espérons vraiment compenser cette augmentation très importante de la concurrence (il y a maintenant autant de radios à Lyon qu'à Paris), en obtenant des fréquences. Un appel partiel est en cours, nous forgeons sur lui de gros espoirs. Espérons que nous ne serons pas déçus.

Brulhatour est le rédacteur en chef du magazine La Lettre Pro de la Radio et le directeur associé… En savoir plus sur cet auteur
Dans la même rubrique :