Sweet FM veut continuer à grandir

Rédigé par le Jeudi 1 Septembre 2016 à 07:19 | modifié le Jeudi 1 Septembre 2016 à [HEURE]


La station basée au Mans a connu une baisse d'audience cette saison après un record historique. Pas de quoi démotiver une équipe dynamique menée par son directeur Wilfrid Tocqueville qui revendique son indépendance et une volonté de développement.



LLPR : Les audiences de Sweet FM ont marqué le pas cette saison (-10900 auditeurs), après un record historique la saison précédente. Comment l'expliquez-vous ?
WT -
On ne va pas se mentir, une chute d'audience est toujours une déception pour une radio, surtout après avoir bénéficié d'une explosion du nombre d'auditeurs l'année précédente. Sweet FM était en effet passée de 80 000 à près de 110 000 auditeurs quotidiens. Nous sommes crédités sur cette vague de près de 100 000 auditeurs, ce qui reste reste un bon niveau de performance. Nous avons donc pris du recul pour analyser les chiffres de plus près. Sur le département que nous couvrons le mieux, la Sarthe, Sweet FM reste largement leader des radios musicales et même toutes stations confondues sur les moins de 60 ans. L'audience est également en progression sur le département de l'Orne qui est notre deuxième bassin de population. Nous subissons en revanche des fluctuations sur les départements que nous ne couvrons que partiellement. En Eure-et-Loir, pourtant fief historique de la radio avec notre fréquence de Nogent-le-Rotrou, nous ne sommes pas diffusés sur les deux principaux bassins démographiques, Chartres et Dreux. La situation est identique en Mayenne où Sweet FM n'est pas entendue à Laval et Mayenne. Outre le faible nombre d'enquêtes Médiamétrie sur ces portions de départements, il est difficile de fidéliser lorsqu'on ne peut pas accompagner les auditeurs entre chez eux et les chef-lieu de départements où se situent souvent leur lieu de travail. Plus globalement, nous avons enregistré une progression sur la matinale de la radio ainsi que sur notre émission interactive du soir. Ce sont les tranches musicales de journée qui ont rencontré une baisse du nombre d'auditeurs. Nous avons donc travaillé à optimiser ces créneaux.

LLPR - Avec un grand concert Sweet FM le 9 septembre au Mans... C'est votre façon de marquer la rentrée ?
WT -
Le Sweet FM Live, que nous organisons pour la troisième année consécutive, est effectivement devenu un événement majeur de la rentrée pour Sweet FM. C'est une occasion unique d'aller à la rencontre de nos auditeurs et de récompenser leur fidélité en faisant venir à eux plus d'une dizaine d'artistes nationaux et internationaux. C'est aussi un moment important qui galvanise l'équipe de la radio, avec beaucoup de travail et d'investissement en amont mais une énorme satisfaction d'organiser et de vivre une si belle fête tous ensemble. Nous sommes fiers de recevoir cette année plusieurs artistes internationaux (Milow, Big Ali, Ishtar) et des artistes majeurs du moment (Joyce Jonathan, Makassy, Souf...). Le concert aura lieu cette année dans le cadre de la Foire du Mans, co-organisateur de l'événement.

LLPR - Quelles sont les nouveautés sur la grille des programmes de cette saison ?
WT -
Nous avons la chance d'avoir à Sweet FM une équipe formidable qui s'investit énormément pour le programme. Il y a ici un véritable esprit de famille qui se ressent forcément à l'antenne, avec une très grande proximité envers les auditeurs. Il n'est donc pas question de tout chambouler mais d'apporter quelques améliorations sur la fluidité et la cohérence du programme. Diffusant sur 4 départements et 3 régions administratives différentes avec souvent peu de centres d’intérêts communs, nous avons poussé encore plus loin nos rendez-vous micro-locaux. Outre les flashes info qui sont à présent sectorisés sur l'ensemble de la journée grâce à un gros travail de la rédaction menée par Émilien Borderie, nous avons aussi découpé par zones plusieurs chroniques et mis en place des speaks locaux heure par heure.

Même l'habillage, qui a bénéficié d'un lifting de rentrée, est spécifique à chaque émetteur. L'info route est toujours une offre forte de Sweet FM, en semaine comme en week-end.
Concernant les rendez-vous phares de la station, notre morning "Le Sweet Café" avec Sylvain et Charlotte qui a enregistré des bons scores, est reconduit. Notre jeu de la mi-journée, le Sweet Gong, a été déplacé de 12h à 13h et un gros travail a été opéré sur sa fluidité et sur la qualité des cadeaux offerts. Kyel et Chloé en assurent la présentation avec brio. Enfin, notre émission du soir, Milène et les Sweetos, a été également retravaillée avec plusieurs nouveaux rendez-vous. Milène qui en est la présentatrice principale a un talent fou, tout comme Gwen qui l'accompagne depuis le milieu de la saison précédente et qui avait été recruté suite à un casting organisé à l'antenne. Une belle alchimie s'est crée entre les deux animateurs et ça se ressent clairement à l'antenne, je suis fan.
Enfin, avec Alexandre Martinat qui m'épaule à présent à la programmation musicale, nous travaillons sur une optimisation des horloges et de l'offre musicale de la station tout en restant fidèles à notre format.

LLPR - Être une station locale indépendante de tout groupe, est-ce facile et avez-vous déjà été approché pour un partenariat ou un rachat ?
WT -
L'indépendance éditoriale et capitalistique offre une grande liberté, ce qui n'a pas de prix. Cela nous impose en revanche une vigilance accrue sur nos choix et nos investissements qui ne dépendent que de la réussite de Sweet FM.

Le système D fait partie de la culture maison depuis la création de la radio, nous tentons donc toujours d’innover, petit à petit, sans nous bruler les ailes.
Pour répondre avec franchise à votre question, quelques perches nous ont effectivement été tendues ça et là, mais nous sommes clairement plus dans une optique de développement que de vente. En revanche, nous sommes effectivement ouverts à des partenariats, mais pour développer la marque Sweet FM ou investir dans d'autres radios ou projets. Ne faisant pas partie d'un gros groupe, il est vrai que nous sommes rarement identifiés comme partenaires potentiels pour les radios et donc peu consultés. Ces choses là prennent du temps, Sweet FM est une radio jeune dans le paysage des radios indépendantes, mais nous avons de l'énergie à revendre.

Journaliste médias à La Lettre Pro de la Radio et responsable du magazine Le POD., premier guide… En savoir plus sur cet auteur
Dans la même rubrique :