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37% des auteurs et autrices audiovisuelles de la Scam habitent en régions… comme Brigitte Chevet qui revendique son choix : "L’enjeu de la décentralisation est de pouvoir proposer une pluralité des regards. Un regard qui ne soit pas Jacobin et qui ne trouve pas exotique d’être dans une cour de ferme". Les collectivités régionales sont devenues un maillon essentiel du financement documentaire car le genre représente un enjeu fort, celui d’affirmer les cultures régionales. Les fonds d’aide se professionnalisent, les COM se multiplient, les associations se fédèrent même si le documentaire génère parfois des tensions politiques comme le dit Yves Jeuland : "il est très difficile d’avoir des aides quand on touche à des sujets politiques".
Une extrême disparité des aides
Les auteurs et autrices ne sont pas sur le même pied d’égalité selon les régions, avec une extrême disparité des aides. Le classement 2020 par montant alloué au documentaire audiovisuel comprend l'Île-de-France (2.1 M€), les Hauts-de-France (1.8 M€), la Corse (1.4 M€), le Grand Est (1.2 M€) et la Bretagne (1.1 M€), est à relativiser avec le classement par montant et par habitants : Corse (3.32 €), Guyane (0.68 €), Martinique (0.51 €), Réunion (0.42 €) et Bretagne (0.33 €).
Pas d'aide en Pays de la Loire...
Avec 14.6 millions d’aides régionales, le documentaire représente 33% des aides à l’audiovisuel en valeur et 55% en volume. 85% des aides sont fléchées sur la production et seulement 5% sur l’aide à l’écriture, confirmant ce ressenti de Jean-Raymond Garcia : "les auteurs sont les impensés des politiques territoriales". La région Pays de la Loire ne propose même aucune aide à l’écriture. Le soutien moyen de ces aides à l’écriture documentaire est stable (4 413 €) comme le soutien moyen au développement (8 053 €) … ce qui fait dire à la réalisatrice Marie Mandy : "En région, on peut faire des films moins formatés mais il y a malheureusement peu d’argent. Il y a une forme de liberté mais on la paye cher".
Mobiliser les exécutifs régionaux
Les COM (contrats d’objectifs et de moyens) signés entre les régions et les diffuseurs régionaux se révèlent primordiaux. Onze COM signés en 2020 soit cinq de plus qu’en 2019, "Ces COM offrent la possibilité à de jeunes auteurs de se lancer" souligne la réalisatrice Caroline Béhague même si, pour le réalisateur Jean-Christophe Victor : "on espère qu’un jour les auteurs-réalisateurs pourront être conviés pour discuter les COM". Avec cette nouvelle étude, la Scam entend mobiliser les nouveaux exécutifs régionaux pour développer les dispositifs existants. La Scam propose un état des lieux avec sa 4e rencontre "Territoires et création" le 7 octobre prochain en présence des protagonistes de cette étude.
L'étude est accessible ICI.
L'étude est accessible ICI.