Pas moins de 49 radios sont concernées. Elles vont basculer sous un nom plein d’imagination, “Greatest hits radio”, diffusant des tubes des années 70 à 90, mais garderont, convention oblige, un drive régionalisé et deux minutes d’info locale par heure. C’est bien peu.
Jusque là, toutes ces radios qui émettaient en nom propre devaient garder des studios dans chacune des localités où elles étaient autorisées et devaient faire au moins 7 heures d’émission locale en direct notamment pour le morning et le drive. De vraies locales, en somme. Las, fin 2018, sous l’influence du lobby des radios nationales privées, le régulateur britannique, l’Ofcom, a fait exploser ces contraintes, les réduisant à 3 heures de programme local seulement, et autorisant la fusion des radios en méga régions couvrant plusieurs centaines de kilomètres de bout en bout.
Aussitôt, et en quelques semaines seulement, les deux gros groupes du pays, Global et Bauer, finissent leur chasse au rachat de toutes les dernières radios locales indépendantes du pays, avec des chèques de plusieurs millions à la clé.
Jusque là, toutes ces radios qui émettaient en nom propre devaient garder des studios dans chacune des localités où elles étaient autorisées et devaient faire au moins 7 heures d’émission locale en direct notamment pour le morning et le drive. De vraies locales, en somme. Las, fin 2018, sous l’influence du lobby des radios nationales privées, le régulateur britannique, l’Ofcom, a fait exploser ces contraintes, les réduisant à 3 heures de programme local seulement, et autorisant la fusion des radios en méga régions couvrant plusieurs centaines de kilomètres de bout en bout.
Aussitôt, et en quelques semaines seulement, les deux gros groupes du pays, Global et Bauer, finissent leur chasse au rachat de toutes les dernières radios locales indépendantes du pays, avec des chèques de plusieurs millions à la clé.
S’ensuit la purge. Début 2019, Global finit de regrouper toutes ses radios locales sous les trois marques Capital, Heart et Smooth, réduit les programmes locaux à peau de chagrin en mettant fin aux mornings locaux et en regroupant les drives restants en plateformes régionales. À la clé, fermeture de studios et charrettes gigantesques de plusieurs centaines d’animateurs, producteurs, journalistes et autres administratifs et commerciaux. Un an après donc, et après avoir racheté les quatre derniers groupes de radios indépendantes du pays, c’est donc Bauer qui suit l’œuvre de son concurrent en regroupant toutes ses radios locales indépendantes sous les marques Hits Radio et Greatest Hits Radio, en plateformes régionales.
Flegme britannique oblige, c'est la résignation
La liste du cimetière des radios locales s’allongera ainsi en septembre prochain d’une cinquantaine de radios qui existaient parfois depuis plusieurs décennies : The Beach, The Breeze (14 radios), Compass FM, Dearne FM, Dream 100, Eagle Radio, KLFM, Minster FM (2 radios), Mix 96, North Norfolk Radio, Peak FM, Pulse 2, Radio Norwich, Ridings FM, Rother FM, Rutland Radio, Sam FM, Signal 107 (4 stations), Signal 2, Spire FM, Spirit FM, Stray FM, Swansea Sound, Tower FM, Trax FM (2 radios), Wave 96.5, Wessex FM, Wire FM, Wish FM, Yorkshire Coast Radio (2 radios).
Côté commentaires, flegme britannique oblige, c’est la résignation. Les groupes nationaux soutiennent des réformes "forcément nécessaires" à l’ère du numérique. Pourtant, le média radio avait des revenus records depuis 10 ans, et beaucoup de ces radios locales étaient très populaires, écoutées et viables. Et, comme elles étaient peu nombreuses, elles étaient la dernière présence de média local, tant pour les contenus que pour le marché publicitaire, la presse locale étant à l’agonie.
Côté commentaires, flegme britannique oblige, c’est la résignation. Les groupes nationaux soutiennent des réformes "forcément nécessaires" à l’ère du numérique. Pourtant, le média radio avait des revenus records depuis 10 ans, et beaucoup de ces radios locales étaient très populaires, écoutées et viables. Et, comme elles étaient peu nombreuses, elles étaient la dernière présence de média local, tant pour les contenus que pour le marché publicitaire, la presse locale étant à l’agonie.
Grâce au DAB, le nombre de programmes explose
D’ailleurs, dans tout ce processus, jamais les auditeurs n’ont été consultés par l’Ofcom, qui n’a pris ces décisions de dérégulation et de régionalisation qu’à la seule consultation (et l’influence) des professionnels. Pour "sauver la radio" ? Rien n’est moins sûr. Dans un monde numérisé, la présence locale est définitivement un critère de différenciation dont la radio britannique ne pourra plus se prévaloir. En ressemblant toujours plus à des Spotify agrémentés de présentateurs-youtubeurs, la radio risque au contraire de mieux embrasser ses potentiellement mortels nouveaux concurrents. Et, sans studios ni programmes en région, on imagine difficilement les jeunes générations rêver de radio.
Seul lot de consolation : grâce au DAB, le nombre de programmes explose. Mais toujours plus concentrés, nationaux, et partant uniquement de Londres et Manchester.
Seul lot de consolation : grâce au DAB, le nombre de programmes explose. Mais toujours plus concentrés, nationaux, et partant uniquement de Londres et Manchester.