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Presse et radio : des médias de confiance face aux défis du numérique
LLPR - Vous avez créé Mosaïque FM en 1998. Qu’est-ce qui a changé depuis 22 ans ?
PP - Bien des choses se sont passées en 22 ans, notamment le passage au numérique qui a grandement facilité le travail. Plus de bobines qui s'embrouillent, ni de cassettes qui se bloquent. Çà nous a permis de passer de 3 heures de diffusion chaque soir à 24 heures sans travail supplémentaire, si ce n'est la conception des émissions. Devant le succès rencontré par Mosaïque FM auprès des élèves de la Z.E.P. de Fréjus (projet uniquement scolaire au départ), le Conseil général du Var décide en 2004 de nous construire un "vrai" studio de radio dans l'enceinte du collège qui nous abrite encore aujourd'hui. Dans la foulée, en 2008, nous obtenions la reconnaissance du CSA en tant qu'associative de catégorie A.
Pour cela, nous avons dû élaborer la programmation d'une radio locale de proximité et chercher les bénévoles et les associations qui désiraient nous accompagner dans l'aventure.
PP - Bien des choses se sont passées en 22 ans, notamment le passage au numérique qui a grandement facilité le travail. Plus de bobines qui s'embrouillent, ni de cassettes qui se bloquent. Çà nous a permis de passer de 3 heures de diffusion chaque soir à 24 heures sans travail supplémentaire, si ce n'est la conception des émissions. Devant le succès rencontré par Mosaïque FM auprès des élèves de la Z.E.P. de Fréjus (projet uniquement scolaire au départ), le Conseil général du Var décide en 2004 de nous construire un "vrai" studio de radio dans l'enceinte du collège qui nous abrite encore aujourd'hui. Dans la foulée, en 2008, nous obtenions la reconnaissance du CSA en tant qu'associative de catégorie A.
Pour cela, nous avons dû élaborer la programmation d'une radio locale de proximité et chercher les bénévoles et les associations qui désiraient nous accompagner dans l'aventure.
LLPR - Mosaïque FM intervient notamment dans les établissements scolaires et comme un lien social dans les quartiers, de quelles manières ?
PP - Au début, la radio scolaire ne concernait que les établissements de la Zone d'Éducation Prioritaire (2 écoles maternelles, 4 écoles élémentaires, un collège, une SEGPA), les associations intervenant dans les quartiers en difficulté sociale étaient de la partie. En fonction des projets et de la disponibilité des enseignants, les émissions étaient enregistrées au studio quand c'était possible, sinon dans les écoles ou dans les quartiers (nous fréquentions assidument les deux maisons de quartier). Aujourd'hui, ce sont tous les établissements de notre zone de diffusion qui peuvent profiter du média et, particulièrement, les deux lycées. Le désengagement de l'État, la politique locale en même temps que l'implantation grandissante de l'Islam radical ont rendu notre mission dans les quartiers de plus en plus difficile. Nous disposions de "personnes ressources" qui se sont trouvées en difficulté par rapport à leur communauté. Malgré cela, nous avons réalisé une série d'émissions mettant en avant la réussite de jeunes de ces quartiers. Notre but est de montrer le potentiel qui est là et qui ne demande qu'à être reconnu et d'éviter la facilité.
PP - Au début, la radio scolaire ne concernait que les établissements de la Zone d'Éducation Prioritaire (2 écoles maternelles, 4 écoles élémentaires, un collège, une SEGPA), les associations intervenant dans les quartiers en difficulté sociale étaient de la partie. En fonction des projets et de la disponibilité des enseignants, les émissions étaient enregistrées au studio quand c'était possible, sinon dans les écoles ou dans les quartiers (nous fréquentions assidument les deux maisons de quartier). Aujourd'hui, ce sont tous les établissements de notre zone de diffusion qui peuvent profiter du média et, particulièrement, les deux lycées. Le désengagement de l'État, la politique locale en même temps que l'implantation grandissante de l'Islam radical ont rendu notre mission dans les quartiers de plus en plus difficile. Nous disposions de "personnes ressources" qui se sont trouvées en difficulté par rapport à leur communauté. Malgré cela, nous avons réalisé une série d'émissions mettant en avant la réussite de jeunes de ces quartiers. Notre but est de montrer le potentiel qui est là et qui ne demande qu'à être reconnu et d'éviter la facilité.
LLPR - Depuis Fréjus, vous vous ouvrez désormais au mécénat. Est-ce une opportunité pour maintenir un budget et les actions qui vont avec ?
PP - Pour pouvoir garantir la fiabilité de nos informations et la cohérence de notre programmation, nous avons besoin d'une équipe de salariés. Ils étaient cinq, ils ne sont plus que quatre suite au désengagement de la région, malgré une inspection favorable. Nous avons donc cherché du mécénat local, chose difficile sur un territoire où les entreprises sont peu nombreuses et déjà fortement impliquées dans le sport, principalement (football, handball, volleyball...). Heureusement que le FSER. existe, même si, on le souhaiterait un peu plus généreux, surtout avec les "petits" !
PP - Pour pouvoir garantir la fiabilité de nos informations et la cohérence de notre programmation, nous avons besoin d'une équipe de salariés. Ils étaient cinq, ils ne sont plus que quatre suite au désengagement de la région, malgré une inspection favorable. Nous avons donc cherché du mécénat local, chose difficile sur un territoire où les entreprises sont peu nombreuses et déjà fortement impliquées dans le sport, principalement (football, handball, volleyball...). Heureusement que le FSER. existe, même si, on le souhaiterait un peu plus généreux, surtout avec les "petits" !
LLPR - Pour continuer à capter le jeune public, quels sont selon vous les actions à mettre en œuvre ?
PP - Seule une relation de confiance avec l’École et ce qui s'y rattache permet de toucher le jeune public. Il nous faut avant tout travailler avec les personnels de l’Éducation Nationale pour les convaincre que la radio est un média qui permet beaucoup de choses en s'inscrivant dans une pédagogie de projet. Quand on rencontre les jeunes avec ceux qui en ont la charge, les 3/4 du travail sont faits. En général, quand ils arrivent au studio pour la première fois, on constate les 3 attitudes habituelles devant l'inconnu : la grande gueule, le timide et le refus. C'est par l'adhésion à un projet de communication dans lequel tous peuvent se retrouver que les attitudes se modifient. On peut citer en exemple un groupe de trois jeunes suivis par un service médico-social qui, après des débuts difficiles, ne se parlaient que sous forme d'invectives et de moqueries, ils ont accepté de parler de leurs addictions communes aux réseaux sociaux. Ce thème a permis de les rassembler et de les faire travailler sur une émission où chacun apporte son témoignage, émission que nous avons diffusée. L'étape suivante serait le direct, mais c'est une autre histoire.
PP - Seule une relation de confiance avec l’École et ce qui s'y rattache permet de toucher le jeune public. Il nous faut avant tout travailler avec les personnels de l’Éducation Nationale pour les convaincre que la radio est un média qui permet beaucoup de choses en s'inscrivant dans une pédagogie de projet. Quand on rencontre les jeunes avec ceux qui en ont la charge, les 3/4 du travail sont faits. En général, quand ils arrivent au studio pour la première fois, on constate les 3 attitudes habituelles devant l'inconnu : la grande gueule, le timide et le refus. C'est par l'adhésion à un projet de communication dans lequel tous peuvent se retrouver que les attitudes se modifient. On peut citer en exemple un groupe de trois jeunes suivis par un service médico-social qui, après des débuts difficiles, ne se parlaient que sous forme d'invectives et de moqueries, ils ont accepté de parler de leurs addictions communes aux réseaux sociaux. Ce thème a permis de les rassembler et de les faire travailler sur une émission où chacun apporte son témoignage, émission que nous avons diffusée. L'étape suivante serait le direct, mais c'est une autre histoire.
LLPR - Que pensez-vous des possibilités offertes par le DAB+ ?
PP - Le DAB+, c'est, il me semble, un moyen pour garder la main sur les émetteurs. Il aurait été sans doute plus simple d'utiliser les possibilités d'internet, de la 4G, et bientôt de la 5G, pour mettre à la disposition des auditeurs un nombre inouï de radios avec la possibilité de choisir lesquelles on a envie d'écouter. Mais, est-ce qu'avec trop de choix, on ne peut plus choisir... Si je prends notre exemple, notre couverture en FM est assez limitée, en revanche, on nous écoute pas mal sur l'internet, y compris en voiture avec un portable.
PP - Le DAB+, c'est, il me semble, un moyen pour garder la main sur les émetteurs. Il aurait été sans doute plus simple d'utiliser les possibilités d'internet, de la 4G, et bientôt de la 5G, pour mettre à la disposition des auditeurs un nombre inouï de radios avec la possibilité de choisir lesquelles on a envie d'écouter. Mais, est-ce qu'avec trop de choix, on ne peut plus choisir... Si je prends notre exemple, notre couverture en FM est assez limitée, en revanche, on nous écoute pas mal sur l'internet, y compris en voiture avec un portable.