Quotas : la position des belges et des québécois

Rédigé par le Jeudi 5 Novembre 2015 à 07:20 | modifié le Jeudi 5 Novembre 2015 à [HEURE]


Les radios françaises ne sont pas les seules à être confrontées à la problématique des quotas sur leur antenne. Au Québec ou en Belgique ... chacun sa spécificité. Mais un point commun rassemblent toutes ces radios présentes en territoire francophone : le sujet des quotas fait beaucoup parler !


Québec : vers moins d'obligations ?

Au Québec, le CRTC, le CSA canadien, ne serait pas opposé à une réduction des obligations pour les radios francophones (65 % au total, 55 % durant les heures de grande écoute), mais peut-être pas en allant aussi loin que ce que demandent certaines grandes radios qui se contenteraient seulement de... 35%. "La radio commerciale de langue française ne peut espérer rester au coeur du quotidien des Québécois si elle est contrainte d’offrir une programmation musicale qui s’éloigne graduellement de ce qu’ils consomment" avait fait valoir Pierre Rodrigue, vice-président pour BCE et Bell la veille, un groupe qui possède plusieurs radios.

Hélène David, la ministre de la communication du Quebec ne croit pas à ces arguments. "Pour moi, c’est une priorité absolue. Je tiens à ce que ces quotas soient respectés. Les stations ne peuvent plaider qu’elles sont en mauvaise posture, ce n’est pas vrai ! (…) Ce n’est certainement pas le temps de diminuer les quotas, au moment où se déploient de plus en plus de plateformes musicales non réglementées où il y a une forte présence anglophone. Là où c’est important de garder la musique francophone, là où on peut agir, c’est au CRTC". Le gouvernement du Québec serait enclin à conserver les règles actuelles et même les renforcer de manière à éviter que les règles soient contournées", et que soit instauré un quota minimal pour la diffusion de pièces musicales d’artistes émergents.

Le CRTC a aboli en mars dernier les quotas d'émissions de télé canadiennes durant la journée, mais il a conservé ces quotas à heure de grande écoute.

Belgique : vers plus d'obligations ?

En Belgique, les radios doivent assurer un minimum de 70% de production propre et émettre en langue française. De plus, le cas échéant, elles sont tenues de diffuser annuellement au moins 30% de musiques sur des textes en langue française (par rapport à l'ensemble des musiques chantées) et au moins 4.5% d'œuvres musicales de compositeurs, d'artistes interprètes ou de producteurs de la Communauté française (sur l'ensemble des oeuvres musicales). Mais les députés veulent imposer 40% de chanson française dans leur programmation. Les radios revendiquent leur liberté de choix.
Du coté de RTL, on estime que "Si on passe tous les mêmes artistes belges francophones, c’est parce qu’on manque de matière. Et ce n’est pas à nous à aller gratter pour découvrir de nouveaux talents. C’est le travail des maisons de disques de promouvoir leurs artistes. Mais très peu de maisons de disques signent avec des artistes belges. C’est regrettable".
NRJ n’est "pas fermé à la nouvelle règle de programmer les quotas tout au long de la journée. Mais il est souvent difficile de programmer des artistes correspondant aux différents formats". Le groupe produit même des artistes belges. Mais NRJ regrette que ne soient pris en compte, dans ces quotas, que les artistes dont les producteurs résident à Bruxelles ou en Wallonie.
Quant à la RTBF souhaite que le "principe des quotas respecte un autre grand principe : la liberté éditoriale des équipes. C’est très important car elle fait en sorte que la dynamique du média existe".

Sources : Le Devoir, Radio Canada, CRTC et Le Soir

Journaliste spécialisé média, photographe et ancien Co-créateur de Satellifax. Gérant de… En savoir plus sur cet auteur
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