Morgan Serrano (RMC): "Il n'y a plus beaucoup de prises de risques dans les musicales"

Rédigé par le Lundi 9 Septembre 2019 à 07:55 | modifié le Lundi 9 Septembre 2019 à [HEURE]


Dans un entretien au "Micro", le podcast d'interviews médias de La Lettre Pro de la Radio, le directeur général de RMC raconte ses premiers mois au sein de la station généraliste, sa passion pour la musique et son envie de voir le groupe Altice développer une stratégie musicale. Il donne également quelques conseils à son ancienne maison, NRJ.


Morgan Serrano a rejoint RMC fin 2018.

LLPR - Vous avez quitté NRJ en novembre 2018 pour diriger RMC, dont c'est votre première rentrée. On vous pas beaucoup entendu ces derniers mois. Pour quelles raisons ?
MS - Même quand j'étais ailleurs, je ne m'exprimais pas beaucoup, parce que je n'aime pas trop commenter ce que je fais, je préfère le faire. Je suis un passionné de radio, et ce que j'aime, c'est faire de la radio.

LLPR - C'est un changement de culture important de passer de NRJ à RMC...
MS - 
Je suis toujours parti d'un principe : la radio, c'est de la radio : on a des auditeurs que l'on cible, des concurrents, on essaye de donner le meilleur de soi en créant un programme cohérent qui séduit le public. Que ce soit, de la musique, du classique, du jazz, de la dance ou un programme sport et info, pour moi, c'est la même chose ! C'est de la radio. La différence de culture avec NRJ est moins visible chez RMC car la structure d'audience de RMC est un peu plus jeune qu'Europe 1 ou RTL. On vise les 25 / 50 ans. En plus, RMC est une radio que j'écoute au quotidien depuis 2006 ! 

La grille de RMC

LLPR - La grille des programmes de RMC est bien installée : Bourdin, Les Grandes Gueules, le sport. La mécanique est bien huilée. Quel est votre rôle dans tout ça ?
MS - C'est un peu comme sur les musicales, comme un Cauet ou un Manu Levy qui font de la radio depuis 25 ans. Jean-Jacques Bourdin est quelqu'un qui a de l'expérience, mais il a besoin de recul. Il me respecte car je fais de la radio depuis très longtemps. On échange au quotidien sur la manière de mettre en onde, d'accueillir les auditeurs et encore, d'être plus efficace dans un conducteur. Tout le monde est preneur de ce genre de conseils ! J'écoute aussi ce qu'il me dit car il a une expertise, et il peut m'apporter des choses.

LLPR - Quels sont vos chantiers ?
MS -
 C'est d'abord le quotidien de la station. Mais c'est également de lancer de nouvelles émissions, comme avec Philippe Lellouche en cette rentrée. Mais mon premier chantier a été de faire revenir ceux qui me manquaient en tant qu'auditeur, comme Jean-Michel Larqué qui avait pris sa retraite. Je l'ai appelé quand je suis arrivé pour lui demander de revenir et il a accepté ! La deuxième chose, c'est le retour de Julien Cazarre. J'étais un de ses premiers fans quand il faisait des parodies dans l'After. C'est RMC qui l'a révélé et je trouvais dommage que d'autres en profite. Sinon, on a donné une homogénéité à la radio entre les émissions de sport et le reste de l'antenne.

LLPR - Après le départ de Maïténa Biraben, il n'y a plus beaucoup de femmes sur l'antenne de RMC... 
MS - 
J'essaye de faire le meilleur programme possible pour les auditeurs de RMC et ceux qui voudront nous rejoindre. Quand j'ai une tranche libre, je ne me dis pas, 'je vais prendre une femme ou un homme'. Ailleurs, j'ai mis beaucoup de femmes à l'antenne. Evidemment, je préférerais qu'il y ai plus de femmes, c'est pour ça aussi que j'ai mis une voix antenne féminine.


Des médias musicaux chez Altice ?

LLPR - Le groupe Altice n'est pas présent sur la musique. Etes-vous venu dans le groupe pour développer cette stratégie, sachant que des radios musicales comme Virgin ou RFM sont sur le marché ?
MS - J'ai deux passions : la radio et la musique. La musique, j'ai voulu prendre un peu de recul après 9 ans de NRJ et 5 ans de Fun Radio. Etant donné que ça fait partie de moi, je serais le plus heureux si nous avions des médias musicaux. Je ne sais pas si ça se fera. Alain (Weill, NDLR, PDG d'Altice France) ne me le dira pas en premier. Mais, si on me donne le choix, oui je préfèrerais en avoir.

LLPR - Quelle vision avez-vous de votre ancienne maison NRJ ?
MS -
 Je ne vais pas juger mes copains ! Ils sont dans la stabilité avec Manu qui marche très bien. Ce que je regrette, pas seulement sur NRJ, mais d'une manière générale dans les musicales, il n'y a plus beaucoup de prises de risques. Je n'ai pas été surpris par les rentrées des musicales. On l'avait tenté avec Domingo, un streamer le dimanche soir sur NRJ. Je pense qu'il faut surprendre les auditeurs, notamment les plus jeunes. Tout le monde est un peu tétanisé dans les musicales.  Je sais que c'est à la mode de mettre du divertissement partout, mais quand on promet de la musique même dans slogan, il faut lui consacrer plus d'heures d'antenne et d'essayer de le faire mieux que les plateformes musicales !
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Journaliste médias à La Lettre Pro de la Radio et responsable du magazine Le POD., premier guide… En savoir plus sur cet auteur
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