L’épisode récent Salamé-Demorand sur France Inter illustre bien cette dérive qui conduit les artisans de la radio vers un monde merveilleux et quasi divin où coulent des rivières de miel et où des dizaines d’arcs-en-ciel traversent le ciel de Paris entourés de colibris joyeux, le sourire au bec. La journaliste de Radio France évoquait dans une vidéo "un moment de grâce" lors de l’interview de Nicolas Hulot qui annonçait, en direct, sa démission. À la grâce de la radio alors !
Cette guillerette et jubilante hypocrisie a contaminé aussi les réseaux sociaux. On y utilise des qualificatifs dithyrambiques pour vendre ce que l’on doit générer en chiffre d’affaires. Au pays des louanges inutiles, je lisais récemment : "l’extraordinaire Bernard Lavilliers", "la divine Vanessa Paradis", "la merveilleuse actrice belge Marie Gillain"… Vous êtes sérieux là ? J’éviterais de pointer du doigt l'habituelle et insupportable "forte progression d’audience de 0,1%" ou encore "la méga star Ariana Grande". Allô, Greta Garbo !
Entrez dans une épicerie et demandez à l’épicier si ses tomates sont bonnes et si vous pouvez les acheter. Et là, tout à coup, l’épicier vous répond : "Mes tomates ? Elles sont pourries, elles puent, mais je vous les conseille quand même." Ni une ni deux, vous les achetez. Pure dinguerie, vous dis-je ! À la radio, c’est la même chose, le jour où vous entendrez un journaliste vous dire : "Mon invité ? Il est franchement inintéressant mais je vous conseille, quand même, de l’écouter" ou un animateur vous dire : "Je parle toujours pour ne rien dire mais, s’il vous plaît, écoutez-moi", on verra bien quelle sera votre réaction…
Alors, certes, on n’attrape pas les mouches avec du vinaigre… Mais l’attitude qui court actuellement dans les studios et dans les rédactions, attitude qui consister à enjoliver excessivement le produit ou à flatter l’invité à coups d’encensoir, est une bombe à retardement. Auditeur échaudé craint l’eau froide…
Cette guillerette et jubilante hypocrisie a contaminé aussi les réseaux sociaux. On y utilise des qualificatifs dithyrambiques pour vendre ce que l’on doit générer en chiffre d’affaires. Au pays des louanges inutiles, je lisais récemment : "l’extraordinaire Bernard Lavilliers", "la divine Vanessa Paradis", "la merveilleuse actrice belge Marie Gillain"… Vous êtes sérieux là ? J’éviterais de pointer du doigt l'habituelle et insupportable "forte progression d’audience de 0,1%" ou encore "la méga star Ariana Grande". Allô, Greta Garbo !
Entrez dans une épicerie et demandez à l’épicier si ses tomates sont bonnes et si vous pouvez les acheter. Et là, tout à coup, l’épicier vous répond : "Mes tomates ? Elles sont pourries, elles puent, mais je vous les conseille quand même." Ni une ni deux, vous les achetez. Pure dinguerie, vous dis-je ! À la radio, c’est la même chose, le jour où vous entendrez un journaliste vous dire : "Mon invité ? Il est franchement inintéressant mais je vous conseille, quand même, de l’écouter" ou un animateur vous dire : "Je parle toujours pour ne rien dire mais, s’il vous plaît, écoutez-moi", on verra bien quelle sera votre réaction…
Alors, certes, on n’attrape pas les mouches avec du vinaigre… Mais l’attitude qui court actuellement dans les studios et dans les rédactions, attitude qui consister à enjoliver excessivement le produit ou à flatter l’invité à coups d’encensoir, est une bombe à retardement. Auditeur échaudé craint l’eau froide…