Laurent Ruquier, qui n’est pas diplômé, mais qui, rendons à César ce qui appartient à César, performe chaque après-midi sur RTL, s’est récemment essayé à la pensée sur France 5 : "Je suis assez contre les écoles de radio. Les écoles de journalisme, c’est autre chose, parce que c’est important d’apprendre son métier de journaliste. Mais les écoles de radio, je suis contre, ça formate trop… D’ailleurs, on les reconnaît les animateurs : ils sont tous pareils. Alors qu’il faut avoir une personnalité pour faire la différence." Vous l’avez compris, être animateur n’est toujours pas un métier. C’est l’un des enseignements de la pensée ruquierienne.
Mais c’est vrai que, maintenant que Ruquier a mis du sel sur la plaie, lorsque j’écoute Difool (Skyrock), je pense à Antoine de Caunes (France Inter). Quand j’écoute Bruno Guillon (Fun Radio), j’ai l’impression d’entendre Georges Lang (RTL). Quand j’écoute Élodie Fondacci (Radio Classique), je pense à Charline Vanhoenacker (France Inter). Ça marche à tous les coups ! Quand j’écoute Manu Levy (NRJ), je pense à Pascal Langlois (RTL2). On vous l’a dit : "ils sont tous pareils". Sauf que ces derniers ne sont pas passés par une école de radio.
Il est pourtant vrai que l’animation répond à des codes. Plus encore à des modes. Dans les années 80, les animateurs avaient un style à l’antenne qui était différent de celui des années 90, lui-même chassé par un autre au début des années 2000 et ainsi de suite. C’est frappant si on veut bien se donner la peine d’écouter. En particulier sur les radios de flux. Mais ces modes ne sont pas enseignées dans les écoles de radio. Elles sont acquises presque uniquement par mimétisme et grégarisme.
Pourquoi diantre les animateurs se ressemblent-ils tous (et surtout pas les journalistes hein) ? Parce que c’est un métier très difficile à exercer. Il ne s’agit pas de parler pour parler ou d’interviewer pour interviewer. C’est ce que font pourtant, chaque jour, presque tous nos consœurs et nos confrères. Trouver le bon mot au bon moment exige "un engagement, de la solitude, de l'attention, de la curiosité, une disposition d'esprit", comme le disait Michel Déon pour la lecture. Autrement dit, il faut faire des efforts. Mais comme dans tous les métiers, surtout à la radio, il y a peu de locomotives et beaucoup de wagons. Pour la pensée, c’est la même chose. Quand on fait partie des wagons, on évite de la ramener.
Mais c’est vrai que, maintenant que Ruquier a mis du sel sur la plaie, lorsque j’écoute Difool (Skyrock), je pense à Antoine de Caunes (France Inter). Quand j’écoute Bruno Guillon (Fun Radio), j’ai l’impression d’entendre Georges Lang (RTL). Quand j’écoute Élodie Fondacci (Radio Classique), je pense à Charline Vanhoenacker (France Inter). Ça marche à tous les coups ! Quand j’écoute Manu Levy (NRJ), je pense à Pascal Langlois (RTL2). On vous l’a dit : "ils sont tous pareils". Sauf que ces derniers ne sont pas passés par une école de radio.
Il est pourtant vrai que l’animation répond à des codes. Plus encore à des modes. Dans les années 80, les animateurs avaient un style à l’antenne qui était différent de celui des années 90, lui-même chassé par un autre au début des années 2000 et ainsi de suite. C’est frappant si on veut bien se donner la peine d’écouter. En particulier sur les radios de flux. Mais ces modes ne sont pas enseignées dans les écoles de radio. Elles sont acquises presque uniquement par mimétisme et grégarisme.
Pourquoi diantre les animateurs se ressemblent-ils tous (et surtout pas les journalistes hein) ? Parce que c’est un métier très difficile à exercer. Il ne s’agit pas de parler pour parler ou d’interviewer pour interviewer. C’est ce que font pourtant, chaque jour, presque tous nos consœurs et nos confrères. Trouver le bon mot au bon moment exige "un engagement, de la solitude, de l'attention, de la curiosité, une disposition d'esprit", comme le disait Michel Déon pour la lecture. Autrement dit, il faut faire des efforts. Mais comme dans tous les métiers, surtout à la radio, il y a peu de locomotives et beaucoup de wagons. Pour la pensée, c’est la même chose. Quand on fait partie des wagons, on évite de la ramener.