La proxi, même à Paris ?

Rédigé par le Mardi 22 Avril 2014 à 13:33 | modifié le Jeudi 5 Janvier 2017 à [HEURE]


Ce que nous apprend la toute dernière vague de la 126.000* sur l’Île de France, c’est que la proximité… ça marche aussi pour les franciliens. La proximité et la différence. La famille des radios locales est la seule qui ait vu son audience significativement augmenter entre 2013 et 2014. Avec de belles surprises pour les radios qui osent proposer autre-chose. L’auditeur francilien recherche aussi de la fraîcheur !


Symbole de Paris, la tour est aussi un symbole de la radio.
Si la première famille de radio en Île-de-France reste celle des Généralistes, elle perd sur une année quasiment 60.000 auditeurs par jour. Si la deuxième famille de radio en Île-de-France reste celle des Musicales, elle perd sur une année presque 50.000 auditeurs par jour.
Dans ce contexte, la catégorie des programmes locaux -la troisième grande famille- fait figure de bon élève, puisqu’elle gagne plus de 110.000 auditeurs par jour sur la même période. Une hirondelle ne fait pas le printemps. Mais lorsqu’elles commencent à voleter en groupe dans les cieux statistiques, la tentation est forte de s’assoir pour observer leur trajectoire.
 

Joli vol d’hirondelles

Et ici, certaines constantes semblent vouloir se confirmer. D’abord, l’insolente forme de Latina. Cet objet volant au départ non identifié n’en finit plus de crever ses records d’altitude. Voilà un programme qui dès l’origine revendique une autre couleur, une différence. Et voilà une radio de nid qui séduit bien au dessus de sa niche. Au-delà du périmètre qu’on aurait été tenté de lui assigner.
Tropiques FM et Beur FM profitent du même élan. La première en atteignant les deux points d’audience et la seconde en franchissant la barre symbolique du point. Voilà encore deux programmes qui jouent la carte de la différence et de la proximité (au moins culturelle).
Pendant que Fun, RTL2, ou Virgin piétinent, TSF Jazz prend 20.000 auditeurs. Generations et Chante-France en gagnent près de 50.000. Côté service public, FIP, qui s’évertue depuis toujours à incarner une contre-proposition musicale, conquiert quasiment 100.000 auditeurs en une année.

Le retour des programmateurs?

On a envie d’y voir (une fois de plus) une confirmation : la radio peut aussi être un média d’offre. La radio peut aussi parfois sortir des auditos et incarner une proposition différente. Oui, une programmation musicale est aussi un choix que l’on offre à son audience. Car non, l’audience n’a pas envie de faire elle-même le travail de recherche et de sélection que doit faire un bon programmateur musical.
Tout ceci ne contredit en rien la puissance du modèle industriel défendu avec brio par NRJ, qui gagne encore en puissance. Mais... ça ouvre de jolis horizons pour les hirondelles.
 
*Source des chiffres de cet article : Médiamétrie 126.000 radio Ile de France, Janvier-Mars 2014, lundi-vendredi, 5h-24h.

Spécialiste des notions de proximité, Jean-Charles est journaliste, consultant et formateur chez… En savoir plus sur cet auteur
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