Et l'histoire est loin d'être finie. RadioPlayer s'attaque maintenant aux nouvelles interfaces qui représentent le futur de l'écoute radio en broadcast et par IP : l'automobile bien sûr, mais aussi les enceintes de salon contrôlées par la voix. Le player a déjà un mode vocal pour la conduite automobile, a intégré le tableau de bord de plusieurs constructeurs, et est déjà présent comme appli à commande vocale sur Google Home et Amazon Echo.
Il faut revenir à la fin des années 2000 pour comprendre l'émergence de ce support essentiel. La Grande Bretagne sort alors de la plus grande crise financière depuis les années 30 et le marché publicitaire radio est à genoux.
Il faut revenir à la fin des années 2000 pour comprendre l'émergence de ce support essentiel. La Grande Bretagne sort alors de la plus grande crise financière depuis les années 30 et le marché publicitaire radio est à genoux.
Retour sur une success story
En même temps, le digital concurrence de plus en plus les médias traditionnels.Michael Hill est chargé par la BBC de concevoir un portail universel pour l'écoute IP qui permettrait à la radio de retrouver la place qui lui est due. En effet, la plupart des smartphones ne proposent pas la réception FM et les Facebook et autre Google se taillent des parts de marché. La BBC a réussi le pari quelques années auparavant de créer un portail à succès, le fameux BBC iPlayer, mais ce dernier y mêle aussi les chaînes de télé, et ne propose que les radios publiques. L'idée est donc de proposer un bouton unique sur tous les smartphones permettant d'écouter "LA" radio, comme à l'époque du bon vieux transistor.
Les radios privées soutiennent l'initiative, et afin de ne léser personne, une société à but non lucratif est créée. Objectif : mettre la concurrence et les querelles de chapelle de côté, travailler ensemble, afin de servir le média radio dans son ensemble.
Les radios privées soutiennent l'initiative, et afin de ne léser personne, une société à but non lucratif est créée. Objectif : mettre la concurrence et les querelles de chapelle de côté, travailler ensemble, afin de servir le média radio dans son ensemble.
Et rapidement, de nombreuses radios rejoignent le portail, contre le versement d'une somme modique, en fonction de leur taille. Seule condition : avoir une autorisation d'émettre sur la FM, l'AM, ou le DAB, afin d'éviter le champ trop touffu des milliers de webradios, et ainsi se concentrer sur les seules radios premium.
Au final, l'incroyable se produit, puisque radios publiques, grands réseaux nationaux, radios locales privées et radios associatives se retrouvent sur une seule appli. Appli unique ne dit pas interface austère ou dénudée : chaque radio peut paramétrer sa propre page avec la couverture des disques, ses émissions, le fil actu des réseaux sociaux, ses publicités en ligne ou le lien pour télécharger son appli maison. Le portail propose aussi la fonction de replay des émissions, un plus indéniable dans un monde ou l'auditeur veut choisir.
Au final, l'incroyable se produit, puisque radios publiques, grands réseaux nationaux, radios locales privées et radios associatives se retrouvent sur une seule appli. Appli unique ne dit pas interface austère ou dénudée : chaque radio peut paramétrer sa propre page avec la couverture des disques, ses émissions, le fil actu des réseaux sociaux, ses publicités en ligne ou le lien pour télécharger son appli maison. Le portail propose aussi la fonction de replay des émissions, un plus indéniable dans un monde ou l'auditeur veut choisir.
L'expansion internationale
Radioplayer et son fondateur, Michael Hill, auraient pu se contenter de ce succès sur leur seul marché domestique. Mais la passion du média radio les ont poussé à proposer à tout pays désireux de les imiter en implantant leur propre RadioPlayer. Triple avantage pour le média radio : être propriétaire de son portail, profiter de toutes les technologies déjà développées (interface intuitive, géolocalisation, replay, favoris etc...) et aussi bénéficier de tous les accords déjà conclus avec l'industrie des constructeurs : automobile, smartphones, enceintes connectées...
Difficile de négocier sa place sur ces nouvelles passerelles d'entrée du numérique sans être unis et forts. RadioPlayer Worldwide, organisation elle aussi non lucrative, a ainsi fourni le portail RadioPlayer à pas moins de 7 pays, chacun propriétaire de leur propre portail, contre le versement d'une redevance relativement modérée : Allemagne, Irlande, Autriche, Norvège, Belgique, Canada et Pérou.
Chaque pays adapte le portail à ses couleurs et à ses besoins locaux, et peut même suggérer ses propres évolutions pour la plateforme globale, via une interface de développement informatique commune.
Difficile de négocier sa place sur ces nouvelles passerelles d'entrée du numérique sans être unis et forts. RadioPlayer Worldwide, organisation elle aussi non lucrative, a ainsi fourni le portail RadioPlayer à pas moins de 7 pays, chacun propriétaire de leur propre portail, contre le versement d'une redevance relativement modérée : Allemagne, Irlande, Autriche, Norvège, Belgique, Canada et Pérou.
Chaque pays adapte le portail à ses couleurs et à ses besoins locaux, et peut même suggérer ses propres évolutions pour la plateforme globale, via une interface de développement informatique commune.
Et la France ?
En France, beaucoup d'années passées, et toujours aucun portail unique... La plupart des radios misent sur leur portail maison et individuel, pariant sur le fait que la seule notoriété de leur marque suffira à faire télécharger leur appli spécifique... Une stratégie bien risquée. On aurait difficilement imaginé dans les années 80 demander aux auditeurs d'acheter un transistor différent pour écouter chacune des radios de la bande FM ! L'audience FM n'aurait pas sans doute pas crû à la même vitesse. La tentative de portail unique des grandes radios, Direct Radio, a échoué, faute d'investissements. Le portail des Indés Radios est certes un succès, mais il ne propose pas les radios nationales, notamment les généralistes qui sont essentielles et complémentaires des musicales dans le paysage radio.
Au final, seuls les portails dits "agrégateurs" (TuneIn, Radio.fr, ...) proposent toutes les radios et sont les gagnants de ce grand vide... mais avec tous les risques que cela amène pour les stations, notamment le non contrôle de la pub par les éditeurs de programmes (lire ici le cas RTBF) et le noyage des radios traditionnelles avec toutes les webradios.
La radio anglaise a atteint en 2017 des revenus publicitaires records depuis 10 ans, portés par le DAB et autant d'autres initiatives communes comme RadioPlayer, portées par tous les acteurs d'un secteur, main dans la main. A quand le sursaut français ?
Au final, seuls les portails dits "agrégateurs" (TuneIn, Radio.fr, ...) proposent toutes les radios et sont les gagnants de ce grand vide... mais avec tous les risques que cela amène pour les stations, notamment le non contrôle de la pub par les éditeurs de programmes (lire ici le cas RTBF) et le noyage des radios traditionnelles avec toutes les webradios.
La radio anglaise a atteint en 2017 des revenus publicitaires records depuis 10 ans, portés par le DAB et autant d'autres initiatives communes comme RadioPlayer, portées par tous les acteurs d'un secteur, main dans la main. A quand le sursaut français ?