Depuis quelques années déjà, la programmation de France Musique a subi des modifications significatives et le processus ne semble pas près de s'arrêter. Cinq émissions de fin de soirée sont supprimés à la rentrée prochaine. "L’expérimentale" de François Bonnet, au bénéfice d’un contrat spécifique, évite quant à lui, la suppression pour un changement d’horaire. Cette refonte de la programmation est aujourd'hui dictée par une logique économique, la dimension culturelle étant relayée au second plan. Les émissions qui sont vouées à disparaître des ondes affichaient toute une volonté de découverte musicale, d'ouverture sur de la musique contemporaine, l'expérimentation ou la découverte d'autres cultures musicales. Les enjeux de service public seraient-ils oublier ?
C’est le sentiment que partagent les producteurs de ces émissions, comme le rapportent nos confrères de Télérama. "C’est le travail de fond de plusieurs années qui est réduit à néant. Et la mission de service public de la chaîne qui est attaquée" déclare Anne Montaron, productrice. Françoise Degeorges, dont l’émission fait découvrir les musiques de tradition orale de différents pays, s’interroge : "comment peut-on supprimer ce regard porté sur un véritable patrimoine commun ?"
Une pétition pour défendre une meilleure diffusion des œuvres musicales
Le directeur de la station, Marc Voinchet, ne peut que s’en remettre aux impératifs financiers. "Il faut faire aussi bien avec moins de moyens. Dans ce contexte, j’essaie de toucher le moins possible à l’éditorial, et de continuer de respecter le cahier des charges. Mais c’est un vrai chantier : comment conserver un propos sur les musiques de création, auquel nous tenons ? Comment mieux les exposer, leur donner du lustre ?". La nouvelle grille pour ces créneaux libérés est encore à l’étude, mais la direction de la radio pourrait faire le choix de rediffusions. En réaction à cette annonce, musiciens, compositeurs et organisateurs de festivals, soutenus par les auditeurs, ont lancé une pétition pour défendre une meilleure diffusion des œuvres musicales. En signe de protestation, des artistes pourraient donner des concerts "sauvages" devant la Maison de la radio.