Qu’elle soit économique, politique, culturelle, agricole, sportive, musicale ou encore sociale, l’information doit être « concernante » pour être non seulement compréhensible par vos auditeurs et surtout pour être consommée immédiatement par le plus grand nombre d’entre eux. Vous viendrait-vous à l’idée de vous forcer à écouter une information qui ne vous concerne pas ou que vous ne comprenez pas ?
Ce constat est d’autant plus vrai aujourd’hui qu’il ne l’était hier. Depuis le début de la dernière décennie, votre auditeur est en permanence sollicité et abreuvé par toutes sortes d’informations à chaque instant de la journée ! Son esprit est éveillé du matin au soir : les « Alertes SMS » sur son téléphone portable, les grands titres sur la page d’accueil de son ordinateur, le rappel des titres sur la chaîne d’information en continu. Ajoutez à cela des « moyens » plus traditionnels comme son quotidien local, son quotidien gratuit, la grande messe du 20h, les magazines «d’infotainment» à la radio ou à la TV… Vous comprenez maintenant qu’il est devenu beaucoup plus difficile de capter son attention.
Vous avez dit « concernante » ?
Catherine Nayl, directrice de l’information de TF1, évoquait en septembre 2010 dans Planète Média sur BFM Business ce que l’on définit comme étant de l’information « concernante ». Catherine Nayl faisait d’ailleurs la différence entre une information « concernante » et une information dite « miroir ». Selon la directrice de l’information de TF1, l’information « concernante » est celle attendue par les téléspectateurs. Autrement dit, l’information « concernante » est celle qui va rassasier un appétit et répondre à un besoin. Ce besoin peut-être immédiat (dans le cadre de l’écoute d’un journal ou d’un flash) ou à retardement (lorsque vous teasez un programme sur votre antenne, vous donnez envie ou lorsque vous parcourez, en tant que téléspectateur votre magazine de programmes TV en posant une option sur les émissions, films ou rendez-vous qui vous intéressent).
Créer un lien !
Une fois cette étape passée, le journaliste ou l’animateur parvient à créer un lien social. Vous comprenez maintenant pourquoi les stations de proximité « qui gagnent » ont si bonne presse auprès de leurs auditeurs. Elles mettent en onde des sujets de proximité, donc des informations « concernantes », qui provoquent la naissance d’un lien social entre le média et son auditeur. Ces informations concernent celle ou celui qui les consomme.
Il ne s’agit pas de modifier cette information entre son arrivée à votre studio et sa mise à l’antenne. D’ailleurs, on ne rend pas une information « concernante ». Elle l’est ou ne l’est pas !
Trois étapes à respecter
Priorisation : elle consiste à trier les sujets qui seront traités dans votre speak, dans votre flash ou dans votre journal. Cette priorisation donne le ton de votre ligne éditoriale. Une priorisation repose toujours sur cette interrogation : « Est-ce que cette information peut intégrer mon flash, sous entendu, est-ce qu’elle intéressera mes auditeurs puisque en rapport ou non avec ma cible ? »
Hiérarchisation : elle consiste à classer votre information avant de la dérouler dans votre journal ou dans votre intervention. Quelle sera l’info qui fera l’ouverture ou la fermeture de votre flash ? Tout dépendra des critères de votre ligne éditoriale.
Multiplication : elle consiste à décliner votre sujet sous différentes formes. Une fois traité votre sujet devra également être adaptable à une lecture devant votre micro durant un flash, à une mise en ligne sur votre site internet ou sur votre smartphone. C’est ce que l’on appelle le Media Global : votre information « concernante » sur tous les supports !