En Belgique, les médias ont répondu en nombre à cette enquête du CSA ce qui démontre leurs préoccupations et le besoin qu’elles soient aussi relayées. Pour autant, la plupart des répondants ont souhaité que leurs contributions restent anonymes néanmoins quelques constats se dégagent : un quart des répondants, tous médias confondus, déclare avoir eu recours au chômage technique ou économique pour une partie de son personnel et 100% des répondants ont indiqué avoir diffusé gratuitement des messages d’intérêt général.
L'mpact de la crise sur le chiffre d'affaires mensuel
Paradoxalement, les audiences historiques n’ont pas d’impact sur les performances commerciales. La diminution des investissements publicitaires s’est alourdie de mars à avril, se manifestant par une baisse de 66% du chiffre d’affaires en moyenne. Les éditeurs craignent un bilan plus grave encore pour le mois de mai. "La situation est préoccupante et nécessite urgemment l’attention des pouvoirs publics. Parmi d’autres points saillants du présent rapport : une menace sur la pérennité des petits éditeurs, des difficultés de trésorerie pour les médias d’information avec un risque sous-jacent d’impact sur le pluralisme et des craintes exprimées par les médias subventionnés quant au maintien de leurs dotations publiques" précise le CSA.
L'mpact de la crise sur le chiffre d'affaires mensuel
Situation plus nuancée pour les radios indépendantes
Toutes les radios en réseau, dont la publicité est le seul revenu, constatent un impact direct sur leur chiffre d’affaires suite au ralentissement de l’activité économique, variant de 50% à 80% de diminution par rapport à la même période l’année passée. Il importe de noter que les plus petits acteurs sont les plus touchés avec des réductions de l’ordre de 80%. La situation est plus nuancée pour les radios indépendantes dont le modèle économique n’est pas systématiquement basé sur les revenus publicitaires : 81% des radios indépendantes voient leurs revenus impactés par la crise sanitaire, 11% ne voient aucun impact sur leurs revenus et 8% ne sont pas encore en mesure de se prononcer sur la question... Les radios indépendantes dont les revenus sont impactés voient une diminution moyenne de 71% de leur chiffre d’affaires par rapport à la même période l’année passée.
La pérennité des subsides en question
44% des radios indépendantes ayant participé à l’enquête redoutent une diminution du soutien des pouvoirs publics dont ils bénéficient. Notons que toutes les radios ne bénéficient pas de subsides. Celles qui en bénéficient craignent une érosion du budget du Fonds d’Aide à la Création Radiophonique (FACR) dont l’enveloppe dépend du volume des revenus publicitaires des radios en réseau. Certains éditeurs ont déjà observé la disparition d’autres sources de subsides, à l’échelle locale par exemple.
La problématique des audiences
Par ailleurs, l’arrêt de la mesure d’audimétrie officielle du CIM pendant la période de confinement rend toute évaluation précise et objective difficile, voire impossible, ce qui explique que de nombreux éditeurs ne sont pas en mesure de répondre à cette question.
Une série d’indicateurs indirects comme l’écoute en streaming, le téléchargement de podcasts, le nombre de visites sur les sites internet ou d’interactions sur les réseaux sociaux permettent néanmoins d’inférer une augmentation notable tant du nombre d’auditeurs que de la durée d’écoute, et ce autant pour les réseaux que pour les indépendants.
Une série d’indicateurs indirects comme l’écoute en streaming, le téléchargement de podcasts, le nombre de visites sur les sites internet ou d’interactions sur les réseaux sociaux permettent néanmoins d’inférer une augmentation notable tant du nombre d’auditeurs que de la durée d’écoute, et ce autant pour les réseaux que pour les indépendants.
Réponses à la question "la crise sanitaire impacte-elle vos audiences ?"
Inquiétude concernant le DAB+
Les radios en réseau, qui sont déjà présentes sur le DAB+, réagissent avec une relative sérénité face à la crise : une très faible majorité (55%) ne prévoit pas d’impact sur la transition numérique, alors qu’à contrario 45% des répondants prévoient des difficultés de financement de la transition vers le DAB+. La transition en elle-même n’est pas remise en question par les répondants.
Les radios indépendantes, qui ne sont pas encore diffusées en numérique hertzien, voient l’avenir tout à fait autrement : seulement un quart des répondants ne prévoient aucun impact sur la transition vers le DAB+, alors que 69% prévoient soit un report, soit un abandon pur et simple de la transition numérique. "Dans tous les cas, le surcoût engendré par la double diffusion en numérique et analogique inquiète les répondants dans la mesure où la présence sur le DAB+ ne génère à ce jour aucun revenu supplémentaire".
Les radios indépendantes, qui ne sont pas encore diffusées en numérique hertzien, voient l’avenir tout à fait autrement : seulement un quart des répondants ne prévoient aucun impact sur la transition vers le DAB+, alors que 69% prévoient soit un report, soit un abandon pur et simple de la transition numérique. "Dans tous les cas, le surcoût engendré par la double diffusion en numérique et analogique inquiète les répondants dans la mesure où la présence sur le DAB+ ne génère à ce jour aucun revenu supplémentaire".
Priorité à l'info à la radio
Une importante majorité des éditeurs a adapté ses programmes pour faire face à la crise ou pour répondre aux besoins des auditeurs : c’est le cas pour 2/3 des radios en réseau et 78% des radios indépendantes qui ont participé à l’enquête. L’arrêt de la vie culturelle a entraîné la suspension des agendas et des émissions de promotion culturelle ; les rendez-vous d’information et autres émissions spéciales sur la crise se sont multipliés ou encore les animateurs sont devenus des ambassadeurs des consignes de sécurité en donnant l’exemple et les émissions ont été produites à distance.
"La radio a dans cette crise démontré à plus d’un titre sa grande versatilité et la rapidité avec laquelle ce média peut s’adapter pour faire face à de nouveaux défis. Les éditeurs ont joué la carte d’une proximité renforcée avec les auditeurs, alors que s’imposait la distanciation sociale, maintenant ainsi un nécessaire lien sociétal entre citoyens" souligne le CSA.
"La radio a dans cette crise démontré à plus d’un titre sa grande versatilité et la rapidité avec laquelle ce média peut s’adapter pour faire face à de nouveaux défis. Les éditeurs ont joué la carte d’une proximité renforcée avec les auditeurs, alors que s’imposait la distanciation sociale, maintenant ainsi un nécessaire lien sociétal entre citoyens" souligne le CSA.
Chômage technique ou économique
L’enquête dépeint une situation très contrastée entre radios indépendantes et réseaux : les radios indépendantes ayant très peu de personnel et dépendant d’un réseau de volontaires pour assurer leur production, il ne leur a pas été possible de faire appel aux possibilités de chômage technique mises en place pour faire face à la réduction de l’activité économique. Du côté des réseaux en revanche, une proportion du personnel variant de 0 à 58% a été placée en chômage technique ou économique, avec une moyenne de 33% des effectifs. "Il s’agit principalement des départements de soutien comme l’administratif, le commercial, la communication et même dans certains cas la direction. Ce chômage temporaire a souvent pris la forme d’une réduction partielle du temps de travail".
Les radios réclament des mesures pour les soutenir
Enfin, les radios belges ont formulé plusieurs propositions pour sortir de la crise. On retiendra l'achat par les pouvoirs publics de campagnes publicitaires, la prise en charge des coûts de diffusion en DAB+, un crédit d’impôt pour les dépenses publicitaires, la taxation des GAFA, une garantie de la pérennité des subventions, une révision du financement du service public, l'allègement des obligations auxquelles les éditeurs sont soumis ou encore l'allègement des charges administratives dues à la modification du cadre légal des asbl.
Le rapport complet est accessible ICI.
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