La Lettre Pro de la Radio & des Médias - La Puissance du Média Radio
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​Ne parlez pas de fin de la FM !

Voilà un rapide bilan très encourageant. Depuis septembre dernier, et à raison d'une dizaine de publications chaque jour, la petite équipe de La Lettre Pro de la Radio a publié plus de 2 000 articles en lien avec l'actualité de la radio et de l'audio digital, des centaines d'études et 11 mensuels, soit plus de 400 articles exclusifs.
Pour l'année 2023, sur le site lalettre.pro, nous avons enregistré 2,6 millions de visiteurs pour 12 millions de pages vues. Entre le 1er janvier 2024 et le vendredi 28 juin, 1,6 million de visiteurs se sont déjà connectés sur notre site. Ils ont généré 8,2 millions de pages vues durant ce 1er semestre 2024. Nous n'aborderons pas ici l'organisation du RadioTour avec cinq étapes durant cette saison et une centaine de participants par étape. Le RadioTour reprendra la route en octobre prochain avec deux nouvelles étapes : Montpellier (le 3 octobre) et Grenoble (le 31 octobre).
En quelques lignes, que retenir de cette saison 23-24 ? La très nette domination du marché radiophonique par France Inter pour les généralistes et les résultats inquiétants d’Europe 2 chez les musicales. Un mercato très moribond, sans grandes annonces ni grands transferts, hormis quelques troisièmes couteaux. Cela dit, cette situation relativement figée de la radio française témoigne d’une appréhension palpable des acteurs du marché métropolitain. La prise de risque n’est toujours pas d’actualité. Gageons que, si l’audience continuait à baisser la saison prochaine, quelques éditeurs pourraient, enfin, se risquer à quelques nouveautés. Cela sera intéressant à observer.
Nous n’oublierons pas non plus le contenu du Livre blanc qui a marqué la fin de cette saison. D’abord, parce qu’il a occulté de très nombreuses problématiques du secteur pour se focaliser essentiellement sur la bascule vers le DAB+. Mais attention ! Ne parlez surtout pas de "fin de la FM" ! Avec infiniment de précautions, le Livre blanc prévoit, possiblement, une radio française totalement numérique en 2033. Bien avant cette date, plusieurs pays en Europe auront achevé leur transition…
 
Bonnes vacances.

Brulhatour


Coup de jeune sur la fiction à la radio

PRODUCTION



Lundi 14 Mai 2018


Séries, feuilletons, sagas… Ils prennent de plus en plus de place entre les directs, les reportages et les tranches d’information. Plus court qu’un roman, plus imaginatif que la télévision, la fiction revient sur le devant de la scène. Nous avons enquêté chez la spécialiste du genre, France Culture, mais aussi chez ceux qui s’imposent sur le web. Nous allons surtout vous prouver que la fiction est loin d’être ringarde.


 

Blandine Masson, responsable des fictions à France Culture @Christophe Abramowitz - Radio France
Blandine Masson, responsable des fictions à France Culture @Christophe Abramowitz - Radio France
Quand on parle fiction, on pense forcément à France Culture, le berceau des sagas et des feuilletons. Les premières sont arrivées sur les ondes dans les années 90 et elles sont toujours là, malgré un renouveau du genre. Blandine Masson, conseillère pour les fictions à France Culture, doit fournir six heures et demie de contenus chaque semaine. "Nous avons le feuilleton du dimanche soir, une fiction de genre le samedi, également un rendez-vous le mardi. Je ne dirais pas que la fiction est plus présente en termes de volume horaire, mais elle a plus de présence. Elle est maintenant sur des heures de grande écoute."
Plus d’exposition et de légitimité… Pour Blandine Masson, cet âge d’or est surtout dû à une nouvelle génération d’auteurs et de réalisateurs : "Ils ont compris que l’auditeur était plus exigeant. Il faut le surprendre, planter le décor ! À France Culture, nous multiplions maintenant les collaborations avec l’Orchestre national et avec des voix stars, comme Isabelle Adjani. Il y a un vrai coup de jeune sur un format qui commençait à se ringardiser. Nous aurons, par exemple, cet été à Avignon, un projet autour de Gatsby le magnifique, avec le rappeur Sofiane."

Le web au service de la fiction

Silvain Gire, fondateur d'Arte Radio.
Silvain Gire, fondateur d'Arte Radio.
Même son de cloche chez Arte Radio qui a été la première webradio dédiée à la création sonore en 2002. Silvain Gire se souvient de ce pari lancé il y a seize ans. "Il n’y avait pas vraiment de demande. Nous voulions juste proposer une autre image de la fiction, en mettant des créations originales sur le web. Nous avons proposé une autre alternative aux auditeurs et ça a marché. Je pense vraiment que le numérique a participé au second souffle de ce format."
Aujourd’hui, Arte Radio propose 2 200 créations, dont 204 fictions, sans contrainte de durée, format ou thématique. "Nous ne nous mettons aucune limite, même dans les thématiques abordées : famille, amour, attentat… Nous attachons surtout de l’importance à l’écriture et à la mise en scène pour capter le public. L’arrivée des podcasts a révolutionné les habitudes d’écoute. Je dirais même que les fictions et les séries s’écoutent mieux sur le web qu’à la radio."
"Les fictions s’écoutent mieux sur le web qu’à la radio"

La percée des podcasts natifs

Digital Love, podcast natif de Radio Nova.
Digital Love, podcast natif de Radio Nova.
D’où l’arrivée des podcasts natifs, ces projets qui émergent sur le net avant la radio. NOVA s’est lancée dans la production d’une première série narrative en cinq épisodes sur l’amour et le numérique. Christophe Payet est à l’origine de Digital Love : "Pour la radio, c’est un nouveau terrain de jeu et d’expérimentation de formats et d’écriture. On peut tenter des choses hors grille, mais aussi créer du lien entre les deux. Pourquoi ne pas produire une série native disponible intégralement en ligne, puis la feuilletonner à l’antenne par la suite."
Pas de concurrence donc, juste une révolution : "Pendant longtemps, le son a été le parent pauvre du web, car il est moins viral que la vidéo, mais l’arrivée notamment des assistants vocaux bouleverse la donne. Je pense qu’on peut expliquer l’engouement autour du podcast par une saturation de l’image. Une overdose de vidéos hyper-intrusives, en opposition aux podcasts qui proposent un contenu choisi et intimiste."

Trois questions à Sophie Loubière, auteur de fictions pour la radio

Comment avez-vous connu la fiction à la radio ?

"J’ai commencé en 1995 quand France Inter a voulu faire revenir le grand feuilleton. J’ai participé à l’écriture des Petits Polars avec Claude Chabrol. Et puis, les projets ont suivi… Dans l’écriture des fictions, nous sommes très soumis aux envies et aux budgets des directions, surtout chez Radio France. Si un directeur est sensible au format, il y a beaucoup de travail, sinon, c’est plus calme."

Pourtant l’auditeur en redemande, comment expliquez-vous cet engouement ?

"Il faut que ce soit bien fait et bien écrit pour capter l’auditeur, mais quand il l’est, c’est magique ! La fiction à la radio sollicite beaucoup l’imaginaire. C’est différent d’un livre ou de la télévision. On peut faire autre chose en écoutant une série."

Vous qui écrivez aussi des romans, est-ce que c’est un exercice d’écriture plus difficile ?

"Je dirais que pour faire un roman, nous faisons le tour du monde. Pour une fiction radio, c’est un Paris-Nice ! L’écriture est plus rapide, il faut aller à l’essentiel tout de suite. Il y a aussi tout ce climat à recréer par le son. C’est parfois complexe mais passionnant !"

Contacts

France Culture : www.franceculture.fr.franceculture.fr
Arte Radio : www.arteradio.com.arteradio.com
Nova : www.nova.fr 
Aurélie Beau
La radio, je l'ai aimée dès mon enfance au travers des émissions qu'on écoutait en famille le... En savoir plus sur cet auteur



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