Blandine Masson, responsable des fictions à France Culture @Christophe Abramowitz - Radio France
Quand on parle fiction, on pense forcément à France Culture, le berceau des sagas et des feuilletons. Les premières sont arrivées sur les ondes dans les années 90 et elles sont toujours là, malgré un renouveau du genre. Blandine Masson, conseillère pour les fictions à France Culture, doit fournir six heures et demie de contenus chaque semaine. "Nous avons le feuilleton du dimanche soir, une fiction de genre le samedi, également un rendez-vous le mardi. Je ne dirais pas que la fiction est plus présente en termes de volume horaire, mais elle a plus de présence. Elle est maintenant sur des heures de grande écoute."
Plus d’exposition et de légitimité… Pour Blandine Masson, cet âge d’or est surtout dû à une nouvelle génération d’auteurs et de réalisateurs : "Ils ont compris que l’auditeur était plus exigeant. Il faut le surprendre, planter le décor ! À France Culture, nous multiplions maintenant les collaborations avec l’Orchestre national et avec des voix stars, comme Isabelle Adjani. Il y a un vrai coup de jeune sur un format qui commençait à se ringardiser. Nous aurons, par exemple, cet été à Avignon, un projet autour de Gatsby le magnifique, avec le rappeur Sofiane."
Plus d’exposition et de légitimité… Pour Blandine Masson, cet âge d’or est surtout dû à une nouvelle génération d’auteurs et de réalisateurs : "Ils ont compris que l’auditeur était plus exigeant. Il faut le surprendre, planter le décor ! À France Culture, nous multiplions maintenant les collaborations avec l’Orchestre national et avec des voix stars, comme Isabelle Adjani. Il y a un vrai coup de jeune sur un format qui commençait à se ringardiser. Nous aurons, par exemple, cet été à Avignon, un projet autour de Gatsby le magnifique, avec le rappeur Sofiane."
Le web au service de la fiction
Silvain Gire, fondateur d'Arte Radio.
Même son de cloche chez Arte Radio qui a été la première webradio dédiée à la création sonore en 2002. Silvain Gire se souvient de ce pari lancé il y a seize ans. "Il n’y avait pas vraiment de demande. Nous voulions juste proposer une autre image de la fiction, en mettant des créations originales sur le web. Nous avons proposé une autre alternative aux auditeurs et ça a marché. Je pense vraiment que le numérique a participé au second souffle de ce format."
Aujourd’hui, Arte Radio propose 2 200 créations, dont 204 fictions, sans contrainte de durée, format ou thématique. "Nous ne nous mettons aucune limite, même dans les thématiques abordées : famille, amour, attentat… Nous attachons surtout de l’importance à l’écriture et à la mise en scène pour capter le public. L’arrivée des podcasts a révolutionné les habitudes d’écoute. Je dirais même que les fictions et les séries s’écoutent mieux sur le web qu’à la radio."
Aujourd’hui, Arte Radio propose 2 200 créations, dont 204 fictions, sans contrainte de durée, format ou thématique. "Nous ne nous mettons aucune limite, même dans les thématiques abordées : famille, amour, attentat… Nous attachons surtout de l’importance à l’écriture et à la mise en scène pour capter le public. L’arrivée des podcasts a révolutionné les habitudes d’écoute. Je dirais même que les fictions et les séries s’écoutent mieux sur le web qu’à la radio."
"Les fictions s’écoutent mieux sur le web qu’à la radio"
La percée des podcasts natifs
Digital Love, podcast natif de Radio Nova.
D’où l’arrivée des podcasts natifs, ces projets qui émergent sur le net avant la radio. NOVA s’est lancée dans la production d’une première série narrative en cinq épisodes sur l’amour et le numérique. Christophe Payet est à l’origine de Digital Love : "Pour la radio, c’est un nouveau terrain de jeu et d’expérimentation de formats et d’écriture. On peut tenter des choses hors grille, mais aussi créer du lien entre les deux. Pourquoi ne pas produire une série native disponible intégralement en ligne, puis la feuilletonner à l’antenne par la suite."
Pas de concurrence donc, juste une révolution : "Pendant longtemps, le son a été le parent pauvre du web, car il est moins viral que la vidéo, mais l’arrivée notamment des assistants vocaux bouleverse la donne. Je pense qu’on peut expliquer l’engouement autour du podcast par une saturation de l’image. Une overdose de vidéos hyper-intrusives, en opposition aux podcasts qui proposent un contenu choisi et intimiste."
Pas de concurrence donc, juste une révolution : "Pendant longtemps, le son a été le parent pauvre du web, car il est moins viral que la vidéo, mais l’arrivée notamment des assistants vocaux bouleverse la donne. Je pense qu’on peut expliquer l’engouement autour du podcast par une saturation de l’image. Une overdose de vidéos hyper-intrusives, en opposition aux podcasts qui proposent un contenu choisi et intimiste."
Trois questions à Sophie Loubière, auteur de fictions pour la radio
Comment avez-vous connu la fiction à la radio ?
"J’ai commencé en 1995 quand France Inter a voulu faire revenir le grand feuilleton. J’ai participé à l’écriture des Petits Polars avec Claude Chabrol. Et puis, les projets ont suivi… Dans l’écriture des fictions, nous sommes très soumis aux envies et aux budgets des directions, surtout chez Radio France. Si un directeur est sensible au format, il y a beaucoup de travail, sinon, c’est plus calme."
Pourtant l’auditeur en redemande, comment expliquez-vous cet engouement ?
"Il faut que ce soit bien fait et bien écrit pour capter l’auditeur, mais quand il l’est, c’est magique ! La fiction à la radio sollicite beaucoup l’imaginaire. C’est différent d’un livre ou de la télévision. On peut faire autre chose en écoutant une série."
Vous qui écrivez aussi des romans, est-ce que c’est un exercice d’écriture plus difficile ?
"Je dirais que pour faire un roman, nous faisons le tour du monde. Pour une fiction radio, c’est un Paris-Nice ! L’écriture est plus rapide, il faut aller à l’essentiel tout de suite. Il y a aussi tout ce climat à recréer par le son. C’est parfois complexe mais passionnant !"
"J’ai commencé en 1995 quand France Inter a voulu faire revenir le grand feuilleton. J’ai participé à l’écriture des Petits Polars avec Claude Chabrol. Et puis, les projets ont suivi… Dans l’écriture des fictions, nous sommes très soumis aux envies et aux budgets des directions, surtout chez Radio France. Si un directeur est sensible au format, il y a beaucoup de travail, sinon, c’est plus calme."
Pourtant l’auditeur en redemande, comment expliquez-vous cet engouement ?
"Il faut que ce soit bien fait et bien écrit pour capter l’auditeur, mais quand il l’est, c’est magique ! La fiction à la radio sollicite beaucoup l’imaginaire. C’est différent d’un livre ou de la télévision. On peut faire autre chose en écoutant une série."
Vous qui écrivez aussi des romans, est-ce que c’est un exercice d’écriture plus difficile ?
"Je dirais que pour faire un roman, nous faisons le tour du monde. Pour une fiction radio, c’est un Paris-Nice ! L’écriture est plus rapide, il faut aller à l’essentiel tout de suite. Il y a aussi tout ce climat à recréer par le son. C’est parfois complexe mais passionnant !"
Contacts
France Culture : www.franceculture.fr.franceculture.fr
Arte Radio : www.arteradio.com.arteradio.com
Nova : www.nova.fr
Arte Radio : www.arteradio.com.arteradio.com
Nova : www.nova.fr