Contrats aidés : l'inquiétude du SNRL

Rédigé par le Mercredi 6 Septembre 2017 à 06:37 | modifié le Mercredi 6 Septembre 2017 à [HEURE]


Dans un courrier daté du 25 août, l’UDES (l'Union des Employeurs de l'Economie Sociale, dont le Syndicat National des Radios Libres est partie prenante) interpelle le Premier ministre sur la réduction des contrats aidés annoncée par le gouvernement. Cela va avoir de graves conséquences, non seulement sur l’activité et les finances des associations, mais aussi sur l’employabilité et l’insertion des bénéficiaires de ces emplois.


Emmanuel Boutterin préside le Syndicat national des radios libres © © KarinaPhotos
Pour Emmanuel Boutterin, Président du SNRL : "il faut tordre le cou à une idée assenée d'une manière surréaliste par Madame la Ministre du Travail et le Premier Ministre : les emplois aidés ne seraient pas efficaces. Cela est faux dans le secteur privé non-marchand. On a tendance à oublier que les emplois aidés ont un visage : celui de femmes et d'hommes qui veulent travailler et s'en sortir. Des milliers d'entre eux ont vu, cet été, leur contrat s’arrêter d'un coup... Quel mépris et quelle brutalité ont-ils vécus ces dernières semaines..." Les études de l'administration et les témoignages démontrent que ces emplois sont un tremplin vers leur consolidation et vers une qualification ou une insertion professionnelle pour plus des deux tiers.

Le Président du SNRL, membre du Conseil d'Administration de l'UDES poursuit : "Il serait temps de faire une évaluation comparative entre les succès d'insertion dans le secteur privé non marchand, l'économie sociale et solidaire, et la précarité des emplois aidés dans le secteur public. Et enfin, il serait utile de comparer les coûts pour la nation et les résultats du CICE et des emplois aidés en terme de création d'emplois, d'innovation sociale et d'investissement dans les compétences".
Dans la branche de la radiodiffusion privée,  le nombre d'emplois aidés CUI (CAE + EA) est estimé à  1100, soit 1.8 par entreprise en moyenne, dont 95 % relèveraient de l'IDCC 1922 (CCN radiodiffusion) et 5% de l'IDCC 1 480 (CCN des journalistes, au niveau des stagiaires 1er et 2e échelon).

On note également un taux de consolidation en emplois CDI dans la même entreprise sur les 20 dernières années de 65 %, ce qui est ici une grande différence avec les services de l'Etat qui entendent, eux, conserver leur droit à embaucher des contrats aidés sous une forme précaire. Le SNRL, organisation professionnelle appelle les radios à saisir d'urgence leurs parlementaires avec des témoignages de salariés en emploi aidé brutalement laissés sur le carreau, et des témoignages de réussite professionnelle.

Brulhatour est le rédacteur en chef du magazine La Lettre Pro de la Radio et le directeur associé… En savoir plus sur cet auteur
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