La Lettre Pro de la Radio & des Médias - La Puissance du Média Radio
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Sauvons les radios associatives

Quelle mouche a donc piqué celui ou celle qui est à l’origine de la baisse substantielle du Fonds de soutien à l’expression radiophonique dans le cadre du projet de loi de finances 2025 ? Cette interrogation mérite une réponse. D’abord, elle permettrait de confirmer que celui ou celle qui a fait cette proposition absurde ne connaît rien du paysage radiophonique français. Ensuite, parce que cela permettrait aux radios associatives de savoir d’où proviennent ces attaques afin d’adapter leur défense.
 
Car les quelque 700 radios de catégorie A comptent bien se défendre. Passer à l’attaque. Il faut dire que la note pourrait être salée : 30% de baisse de dotations ! Selon les projections, ce sont entre 70 et 80% des radios locales qui devraient souffrir du PLF 2025, soit en licenciant leur personnel, soit en mettant simplement la clé sous la porte.
 
Celui qui a rapidement remis l’église au centre du village, c’est Hervé Godechot, ardent défenseur de la radio et président du groupe "Radios et audio numérique" jusqu’en février prochain. Sur X, le conseiller de l’Arcom a mis tout le monde d’accord : "Le FSER n’est pas « une aide » aux 750 radios associatives françaises. Il est directement lié à leur statut et à leur économie. Il représente 40% de leur budget et justifie la limitation de la publicité à 20% de leur CA."
À l’heure où nous rédigeons ces lignes, les organisations syndicales ont rencontré la ministre de la Culture qui a leur assuré être attentive à ce dossier explosif. Raison de plus pour le SNRL et la CNRA pour maintenir la pression durant toute la période des discussions qui précéderont le vote, ou pas, de ce projet de loi de finances.
 
Avant la prochaine édition du Paris Radio Show, mardi 28 et mercredi 29 janvier 2025, l’équipe de La Lettre Pro de la Radio organise la dernière étape du RadioTour 2024. Ce 6 novembre, nous sommes à Grenoble en Isère pour y rassembler les radios et les acteurs de l’audio digital autour du futur de la proximité. Forcément, nous y mettrons en avant les radios associatives.

Brulhatour


BTLV, un Ovni dans les médias

Format



Mercredi 1 Avril 2020


Après avoir été un animateur "mainstream", Bob Bellanca a décidé d’importer un format des USA. De l’autre côté de l’Atlantique, un certain George Noory présente Coast to Coast un programme qui aborde les grandes énigmes de la vie, de la mort, l’ufologie et le développement personnel. "Aux États Unis, un ex de Fox News, Glenn Beck, a aussi monté sa chaîne d’infos payante et ça fait un carton." C’est à partir de là qu’est née BTLV. C’est à Boulogne que "Bob vous dit toute la vérité" a déjà produit plus de 4 000 programmes réécoutables en replay.


Bob dans le studio TV de BTLV ©btlv
Bob dans le studio TV de BTLV ©btlv

Ici les spécialistes ont la parole comme les illuminés. On y parle de sujets comme les ovnis et la désinformation américaine, les origines des pyramides et les délires conspirationnistes. L’animateur est à l’écoute, ne juge pas et donne la parole à ceux qui ne l’ont pas ailleurs. C’est le patron de Skyrock qui a conseillé à Bob Bellanca de monter sa radio sur internet. "Je lui ai dit que le modèle de la radio sur abonnement était la meilleure solution", déclare Pierre Bellanger. Sur Sky, Bob avait pour pseudo "Le Cinglé", mais le patron de la PME de l’étrange est loin de l’être.
 

BTLV est parti d’une émission sur Ado FM

BTLV a failli déposer le bilan. Son créateur attendait un investisseur qui n’est jamais venu. Un groupe américain devait investir 50 millions d’euros. Les auditeurs se sont mobilisés pour sauver le média, les dettes de BTLV s’élevant à 50 000 €. Des appels aux dons ont été lancés sur les réseaux sociaux. "On a réussi à repartir grâce à eux. On a cinq employés et l’entreprise tourne", indique Bob. BTLV reste viable grâce à ses propres studios radio & TV intégrés. Tout est produit maison. "Le public ne veut plus se laisser imposer par les médias classiques. Il va préférer se tourner sur une presse plus indépendante, avec une info analysée d’une façon différente."
"Je suis comme CDiscount, sauf qu’eux vendent des téléviseurs et moi des émissions"
Avec la thématique de l’inexpliqué, Bob Bellanca ne s’est pas fait que des amis. Avec BTLV, il est sorti du monde du bien-pensant. "Je ne reçois plus d’invitations aux soirées people", explique-t-il. L’animateur garde une certaine fierté d’avoir gagné une indépendance rare. BTLV est le seul média dans son genre. Pour sortir la tête de l’eau, "on ouvre la publicité uniquement sur des plages en clair qui bénéficient de 350 000 écoutes par mois. Je fais un score de grosse radio de province". Tout est commercialisé en interne. "On a une audience ciblée pour une pub ciblée." BTLV, ce sont 3 600 abonnés payants. Sur Facebook, on est à près de 70 000 personnes qui nous suivent. Sur YouTube, c’est plus de 57 000 abonnés."

Un abonnement à 10.90 € pour un total accès

Les abonnés de BTLV ont jeté l’info traditionnelle, "certains appellent les médias les merdias".  De la radio filmée en direct et en replay financée par les abonnés, "ce modèle économique est le seul qui garantit une liberté d'expression totale sans aucune pression", souligne Bob. En chef d’orchestre, il reçoit des personnalités qui n'ont que très rarement l'occasion de s'exprimer dans les massmédias. "Elles délivrent leur vérité sur des sujets comme la parapsychologie, les sociétés secrètes, la politique, l'univers, la science, l'ufologie, le mystère des pyramides, les civilisations antédiluviennes, les manipulations gouvernementales, les expériences de mort imminente et tous les autres grands mystères de la vie."
"Il faut offrir ce que la radio FM ne propose pas, sortir du conservatisme. Les stars ne sont plus sur la FM, elles sont sur YouTube." Il ajoute que ces gens-là ont l’audace que la radio n’a plus aujourd’hui. "Je fais de la radio filmée, parce que la vidéo se partage sur les réseaux sociaux, pas le son. Et ça marche. La libre antenne du soir reçoit de nombreux appels."
Bob Bellanca ouvre la porte à un nouveau business model en France. Aux États-Unis, SiriusXM reste une référence des bouquets de radios payantes.  En 2019, près de 30 millions d’abonnés suivent 140 radios Sirius. Musique, infos, sport, débats et humour, le bouquet se veut complet. En France, la radio par abonnement est un défi. Il est le seul sur ce terrain. "Je suis le seul mais je pense que d’autres formats sont possibles en France sur ce modèle."

Bio Express

Bob Bellanca débute sa carrière à Skyrock dans les années 80, puis Fun Radio l’invite à se lever tôt pour animer Bob, Isa et Martin de 1988 à 2003. Il quittera la radio du groupe M6 pour rejoindre Oüi FM jusqu’à fin 2012. L’animateur va goûter aussi à la télévision et va rejoindre l’équipe de Télématin pour réaliser des sketches. Il va aussi travailler au côté de Thierry Ardisson. En 2003, il est chroniqueur dans l’émission de Sophie Davant C’est au programme. Il sera aussi comédien pour plusieurs téléfilms et séries tels que Julie Lescaut.
À l’été 2013, Bob va animer sa première émission sur le paranormal sur Ado FM. Va naître le concept de Bob vous dit toute la vérité sur la FM parisienne. C’est à cette époque qu’il va prendre son indépendance. Il lance dès 2013 btlv.fr. Le site devient très vite une référence dans le monde du mystère et de l’inexpliqué. Il est rejoint par le journaliste François Deymer qui devient rédacteur en chef de BTLV.
Loïc COUATARMANACH
Loïc Couatarmanach est un homme des médias, rédacteur à la Lettre Pro de la Radio, animateur et... En savoir plus sur cet auteur



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