Le premier avis du Conseil de Déontologie Journalistique et de Médiation (CDJM) a fait grand bruit la semaine dernière. Il a épinglé BFMTV pour son interview de l’avocat Juan Branco par la journaliste Apolline de Malherbe en février dernier. Ce nouvel organe créé en décembre 2019 s'est donné pour mission de veiller au respect de la déontologie journalistique. Organisation, fonctionnement, méthodes de travail, son président Patrick Eveno a expliqué au micro de Philippe Vandel le rôle du CDJM, encore peu connu du public français.
Ni censeurs, ni ordre des journalistes
Sur son site, le CDJM précise qu'il "n’est ni un conseil de l’ordre, ni un 'tribunal de la pensée'" et qu'il "n'est pas une instance étatique ou administrative". "Nous ne sommes pas des censeurs ni un ordre des journalistes", ajoute Patrick Eveno. "Nous sommes simplement des gens qui réfléchissons à la déontologie, aux bonnes pratiques professionnelles. Il faut vérifier ses sources, les croiser, respecter un certain nombre de directives sur la vie privée, etc. On se réclame des trois grandes chartes : celle du SNJ, celle Munich et la charte internationale", détaille-t-il. Le CDJM veut pouvoir répondre aux questions du public mécontent. "Seuls 23% des gens ont confiance dans les médias en France", rappelle-t-il. "À l'intérieur de la liberté la plus absolue et la plus démocratique possible, les journalistes sont des gens très importants dans le système démocratique. Les entreprises de médias le sont aussi car ce sont les médiateurs. C'est le droit du public à être informé qui permet à la démocratie de vivre mais il faut qu'ils respectent un certain nombre de règles professionnelles", appuie le président.
Un conseil tripartite et aucune sanction
Le CDJM est un organe tripartite composé à un tiers de journaliste, un tiers d'éditeurs, de diffuseurs, et un tiers de représentants du public. Le CDJM ne comporte "pas encore suffisamment" de représentants du public parce qu'il n'était pas connu et n'a pas pu lancer d'appel à candidatures mais compte le faire "au cours de l'automne". "Le public doit être représenté dans un conseil de déontologie", souligne Patrick Eveno. Il représente beaucoup de monde : "le SNJ (premier syndicat de journalistes) et la CFDT journalistes, toute une série d'écoles de journalistes, de clubs de la presse, de collectifs comme 'Informer n'est pas un délit', 'Prenons la Une'...". Et si la moitié des sociétés de journalistes les a rejetés, Patrick Eveno préfère voir le verre à moitié plein. "On est là pour essayer de convaincre", affirme-t-il.
Le CDJM est une association loi 1901 et est "complètement indépendant de l'État", assure-t-il. "Nous accepterons éventuellement des subventions de l'Etat - il ne faut pas non plus être naïf - pour pouvoir fonctionner", précise Patrick Eveno. Il travaille sur des articles ou des émissions déjà diffusées ou publiés. Et ne délivre aucun sanction. "On fait de la pédagogie, vis-à-vis du public et des médias et des journalistes en disant qu'il y a des règles professionnelles et qu'il faut essayer de les observer le mieux possible évidemment."
Le CDJM est une association loi 1901 et est "complètement indépendant de l'État", assure-t-il. "Nous accepterons éventuellement des subventions de l'Etat - il ne faut pas non plus être naïf - pour pouvoir fonctionner", précise Patrick Eveno. Il travaille sur des articles ou des émissions déjà diffusées ou publiés. Et ne délivre aucun sanction. "On fait de la pédagogie, vis-à-vis du public et des médias et des journalistes en disant qu'il y a des règles professionnelles et qu'il faut essayer de les observer le mieux possible évidemment."
Le cas épinglé de BFMTV
Son premier avis rendu public la semaine dernière, dans lequel il épingle BFMTV, concernait l'interview de l'avocat Juan Branco par la journaliste Apolline de Malherbe en février dernier. Au total, 23 personnes ont saisi le CDJM pour cette interview, estimant que la journaliste avait fait preuve d’absence d’objectivité et d’impartialité, et qu’il y avait de l’animosité et de l’agressivité lors de l’échange. La CDJM leur a en partie donné raison notamment à cause de la dernière phrase de la journaliste qui conclut l'interview par : "Plus on vous entend et plus on se demande si Piotr Pavlenski n'est pas que l'exécutant et vous le manipulateur."