On se souvient que les opérateurs indépendants avaient à l'époque bataillé pour que les multiplexes déployés sur le territoire soient uniquement organisés par allotissement locaux. Le CSA, dans sa consultation publique lancée ce mercredi 10 juin, évoque une seconde possibilité : celle de la mise en place de deux allotissements dans chaque région dédiés à des programmes nationaux qui, de fait, émettraient en passif.
Si, sur le papier, ce sont deux multiplexes de moins pour des opérateurs locaux ou nationaux avec décrochages, le CSA estime que l'isofréquence entre deux régions pour ces multiplexes nationaux passifs pourraient permettre d'optimiser la ressource et donc de dégager de nouveaux multiplexes pour les opérateurs locaux. Le CSA va même plus loin en affirmant qu'il a déjà lancé une étude d'impact sur la ressource disponible si de tels multiplexes nationaux étaient lancés. Toutefois, loin de mettre les opérateurs devant le fait accompli, le CSA demande l'avis des opérateurs sur cette possible nouvelle allocation. De même, le CSA affirme que cela n'entraînera pas de délais pour les lancements des appels prévus cette année.
Si, sur le papier, ce sont deux multiplexes de moins pour des opérateurs locaux ou nationaux avec décrochages, le CSA estime que l'isofréquence entre deux régions pour ces multiplexes nationaux passifs pourraient permettre d'optimiser la ressource et donc de dégager de nouveaux multiplexes pour les opérateurs locaux. Le CSA va même plus loin en affirmant qu'il a déjà lancé une étude d'impact sur la ressource disponible si de tels multiplexes nationaux étaient lancés. Toutefois, loin de mettre les opérateurs devant le fait accompli, le CSA demande l'avis des opérateurs sur cette possible nouvelle allocation. De même, le CSA affirme que cela n'entraînera pas de délais pour les lancements des appels prévus cette année.
Un appel du pied pour les grands groupes ?
Nous savons que les grands groupes privés, ainsi que Radio France, ne souhaitent pas aller pour l'instant sur la RNT. Peur d'une nouvelle concurrence, doutes sur une technologie broadcast face à l'IP, déficit budgétaire... les raisons sont variées. Le CSA, qui s'est prononcé en janvier dernier pour le déploiement de la RNT sur tout le territoire, a exaucé le voeux des indépendants. Est-il en train d'essayer de rallier les grands ?
Soyons réalistes : tout le monde en sortirait gagnant. Avec des places réservées à l'échelle nationale, les grands groupes seraient assurés d'un développement massif et immédiat sur le territoire. Les petites radios, elles, même si elles devraient se partager une plus petite part de gâteau, se verraient soutenues par l'arrivée de grandes radios aux programmes étoffés sur la RNT, notamment les généralistes. Cela encouragerait évidemment les auditeurs à s'équiper. Enfin, plusieurs gros opérateurs indépendants souhaitent également développer leur propre marque au niveau national (Ouï FM, Nova, Latina, etc).
Soyons réalistes : tout le monde en sortirait gagnant. Avec des places réservées à l'échelle nationale, les grands groupes seraient assurés d'un développement massif et immédiat sur le territoire. Les petites radios, elles, même si elles devraient se partager une plus petite part de gâteau, se verraient soutenues par l'arrivée de grandes radios aux programmes étoffés sur la RNT, notamment les généralistes. Cela encouragerait évidemment les auditeurs à s'équiper. Enfin, plusieurs gros opérateurs indépendants souhaitent également développer leur propre marque au niveau national (Ouï FM, Nova, Latina, etc).
Réseaux actifs contre réseaux passifs : un choix à faire
Reste le cas des grands réseaux privés. Passifs ou actifs ? A l'heure actuelle, c'est le patchwork ! La plupart des réseaux ne sont ni entièrement actifs, ni entièrement passifs : d'une ville à l'autre, la fréquence FM d'un réseau donné peut être en catégorie C ou en catégorie D.
Si chez NRJ Group, 3 réseaux sont majoritairement actifs (NRJ, Chérie, Nostalgie), et un purement passif (Rire et Chansons), chez Lagardère les deux réseaux musicaux de Lagardère (RFM et Virgin) sont de moins en moins actifs avec la fermeture de beaucoup de locales autrefois très actives. Idem chez RTL Group où les réseaux Fun Radio et RTL 2 sont majoritairement passifs... mais avec des exceptions dans quelques dizaines d'agglomérations !
Ainsi, dans une telle configuration, les réseaux devraient faire un choix pour l'ensemble du territoire. On peut cependant imaginer que les réseaux choisissant les multiplexes locaux pourraient toujours choisir de ne pas décrocher dans les zones peu intéressantes commercialement. Mais ils devraient alors candidater sur chaque région une par une, sans aucune garantie d'être sélectionné...
Si chez NRJ Group, 3 réseaux sont majoritairement actifs (NRJ, Chérie, Nostalgie), et un purement passif (Rire et Chansons), chez Lagardère les deux réseaux musicaux de Lagardère (RFM et Virgin) sont de moins en moins actifs avec la fermeture de beaucoup de locales autrefois très actives. Idem chez RTL Group où les réseaux Fun Radio et RTL 2 sont majoritairement passifs... mais avec des exceptions dans quelques dizaines d'agglomérations !
Ainsi, dans une telle configuration, les réseaux devraient faire un choix pour l'ensemble du territoire. On peut cependant imaginer que les réseaux choisissant les multiplexes locaux pourraient toujours choisir de ne pas décrocher dans les zones peu intéressantes commercialement. Mais ils devraient alors candidater sur chaque région une par une, sans aucune garantie d'être sélectionné...
Comparaison avec l'Angleterre
Outre-Manche, nos voisins anglais ont fait ce choix ! Deux multiplexes nationaux maillent le territoire, l'un contient les radios publiques nationales de la BBC, l'autre des réseaux privés nationaux. Contrainte technique oblige : pas de décrochages locaux. Bientôt un troisième multiplexe national verra le jour pour de nouvelles radios privées passives.
Les multiplexes locaux accueillent toutes les autres radios : les locales de la BBC, les locales privées, les associatives, les réseaux nationaux avec décrochage. Notons qu'en Angleterre, le choix pour un réseau d'être sur un multiplexe local plutôt que national est d'autant plus fort qu'il doit ensuite faire 8 heures de décrochage local quotidiennement, sur les heures de grande écoute (Morning et Drive...) ! Autant dire que ne pas céder à la facilité du multiplex passif (qui donne immédiatement accès à l'intégralité du territoire) est un choix fort avec l'ambition de conquérir fortement le marché de la publicité locale...
En attendant en France, les grands groupes n'ont toujours pas dit oui... Attendons de voir les potentielles surprises des réponses à cette consultation.
Les multiplexes locaux accueillent toutes les autres radios : les locales de la BBC, les locales privées, les associatives, les réseaux nationaux avec décrochage. Notons qu'en Angleterre, le choix pour un réseau d'être sur un multiplexe local plutôt que national est d'autant plus fort qu'il doit ensuite faire 8 heures de décrochage local quotidiennement, sur les heures de grande écoute (Morning et Drive...) ! Autant dire que ne pas céder à la facilité du multiplex passif (qui donne immédiatement accès à l'intégralité du territoire) est un choix fort avec l'ambition de conquérir fortement le marché de la publicité locale...
En attendant en France, les grands groupes n'ont toujours pas dit oui... Attendons de voir les potentielles surprises des réponses à cette consultation.